Côte d’Ivoire : Le PDCI, le PPA-CI et plusieurs partis politiques contre l’opération de révision de la liste électorale
Lemandatexpress – À la maison du PDCI à Cocody, un collectif de partis politiques et d’organisations de la société civile a animé un point de presse ce vendredi 9 août 2024, autour du thème : « Enjeux de la révision de la liste électorale et nécessité d’un dialogue politique inclusif ».
Il s’agit de onze partis et mouvements politiques, à savoir le MGC, le PDCI, le PPA-Ci, le COJEP, le GPS, l’URD, l’AIRD, le RPP, le PIP, Objectif République, le Renouveau Démocratique et deux groupements d’organisations de la société civile, la FIDHOP et la PEC-CI.
Au nom tout ce collectif réuni, la présidente du MGC, Simone Ehivet a décliné les objectifs de ce rendez-vous qui marque le début de leurs activités. Selon elle, il s’agit d’afficher leur volonté commune de construire un groupement uni, solide pour obtenir des réformes en profondeur du système électoral. C’est pour ce collectif une nécessité impérieuse pour sortir définitivement des crises électorales aux conséquences tragiques, d’une part et d‘autre part, affirmer leur désaccord relativement au processus électoral tel qu’engagé actuellement, de façon générale et en particulier pour dénoncer l’opération de révision de la liste électorale telle qu’elle est annoncée par la CEI.
Tous mobilisés
L’ex- première dame de Côte d’Ivoire affirmé que ceci rentre dans le cadre de la mobilisation de ce mouvement pour assurer des élections apaisées lors des prochaines échéances. « Nous sommes tous mobilisés pour assurer que cette élection se tient dans la paix, sans violence d’aucune sorte ; qu’elle soit tout simplement une élection apaisée, après toutes les crises électorales que notre pays a connues. » déclare-t-elle.
« Notre système électoral actuel est l’une des sources majeures de conflits sociopolitiques qui occasionnent des crises graves en Côte d’Ivoire depuis 2010. Ce système ne peut donc pas, en l’état, garantir des élections apaisées dans notre pays », a poursuivi l’ancienne épouse de Laurent Gbagbo.
Abordant le cas de la CEI, la conférencière a estimé que « la Commission Électorale Indépendante (CEI) a engagé, de manière unilatérale le processus électoral et procède pour chacune des étapes de ce processus à une sorte de passage en force. Après l’actualisation presqu’en catimini de la cartographie électorale et la programmation à tâtons de l’installation des commissions électorales locales. » affirme-t-elle.
Crise électorale
Selon ses informations, Simone Ehivet croit savoir que l’opération de révision de la liste électorale débuterait le 30 septembre pour prendre fin le 31 octobre 2024. Ce qui sous-entend que l’opération qui doit permettre, entre autres, aux nombreux nouveaux majeurs et à tous les Ivoiriens non encore inscrits sur la liste électorale de le faire pour devenir membres du corps électoral, ne durera que 30 jours, soit un mois.
Pour le collectif, « cette situation projette déjà le spectre d’une autre crise électorale aux conséquences imprévisibles en Côte d’Ivoire. » C’est pourquoi ils veulent « dans une dynamique d’unité, travailler à mettre fin à ce cycle infernal pour garantir à notre pays une vie démocratique normale et apaisée. C’est véritablement le sens de ce point de presse commun. »
Ce groupement de partis politiques et d’organisation de société civile estime que l’inscription de nouveaux majeurs et de nouveaux électeurs sur la liste électorale ne doit pas être limitée dans le temps. A l’instar d’autres pays en Afrique, en Europe, en Asie et aux États-Unis d’Amérique. Ils demandent donc que « la liste électorale soit ouverte jusqu’à 03 mois de l’élection présidentielle d’octobre 2025, c’est-à-dire jusqu’à la fin du mois de juillet 2025. » car pour eux, en tout état de cause, la révision de la liste électorale ne doit pas faire partie des raisons du faible taux de participation des populations ivoiriennes aux échéances électorales à venir.
Au regard de ce qui précède, les organisations politiques et de la société civile, ont signé une déclaration en adoptant une position commune articulée autour de trois points. Ils affirment d’abord, que la révision de la liste électorale telle qu’envisagée n’est ni objectivement, ni techniquement réalisable dans le délai projeté, parce qu’il s’agit d’inscrire en 30 jours, des millions d’électeurs à qui il faut donner le temps et les moyens d’obtenir les pièces nécessaires à l’accomplissement de ce devoir citoyen. Ce qu’ils trouvent impossible dans ce bref délai. « CE N’EST PAS POSSIBLE ! » disent-ils.
Dialogue…
Ensuite, ils estiment que la programmation, les modalités d’organisation et de financements de ces opérations préélectorales doivent se dérouler dans un cadre de concertation avec l’organe chargé des élections. Ils demandent enfin, au gouvernement d’engager un dialogue inclusif avec les partis politiques, les organisations de la société civile et l’ensemble des forces vives de la nation. Ce dialogue devra permettre entre autres sujets importants à examiner, d’aboutir à des reformes électorales nécessaires et consensuelles dans leurs aspects juridiques et constitutionnels, organisationnels, sécuritaires et de financement à même de conduire à une élection inclusive, crédible et transparente en 2025, répondant aux standards internationaux et gage d’un nouveau départ de la Côte d’Ivoire dans la justice, l’équité et les droits civiques de tous les citoyens.
Sidoine Koffi