Discours à la nation : Grosse désillusion pour Gbagbo et ses partisans
Lemandatexpress – « Déçus » après le discours sur l’état de la nation du 18 juin dernier, les partisans de Laurent Gbagbo se sont une nouvelle fois bercés d’illusions. En effet, dans son message à la nation, mardi, Alassane Ouattara n’a pas mentionné le chef de file du PPA-CI, frappé de forclusion en vue de la présidentielle 2025.
Comme toujours, il y avait beaucoup d’attentes autour du traditionnel discours à la nation prononcé par le président Alassane Ouattara ce mardi 6 août 2024, tant sur le plan social que politique. Plusieurs sujets sensibles attendaient des décisions de la part du président de la République, parmi lesquels la question de la candidature de Laurent Gbagbo à la présidentielle 2025.
Bien qu’il soit déchu de ses droits civiques en raison d’une condamnation à 20 ans de prison par la justice ivoirienne, le président du PPA-CI se déclare à cor et à cri candidat pour le scrutin d’octobre 2025. Le “Woody de Mama” est soutenu dans cette ambition par des partisans déterminés, qui espèrent une loi d’amnistie de la part d’Alassane Ouattara. Hélas, cette parole « libératrice » n’a pas été prononcée dans le discours du 6 août, marqué par la prise de grandes décisions pour la vie de la nation. C’est qu’aucune amnistie n’a été accordée en faveur de l’opposant.
Alors que le processus électoral est déjà enclenché avec l’installation récente des Commissions locales de la CEI, ce silence d’Alassane Ouattara sur le casier judiciaire de Laurent Gbagbo sonne comme une grosse désillusion pour lui et ses partisans.
2400 détenus..
Si les chances de candidature de l’ancien chef d’État ne sont pas encore totalement anéanties, elles s’amenuisent au fil des événements. Malgré tout, il a lancé le 14 juillet, à Bonoua, un appel au rassemblement de l’opposition, se présentant comme la figure de proue de ce mouvement visant, selon lui, à dégager le RHDP du pouvoir.
Comme Laurent Gbagbo, Blé Goudé et Soro Guillaume, décidés eux aussi à briguer la présidentielle 2025, sont suspendus aux lèvres du président de la République.
Si Gbagbo doit patienter pour une éventuelle loi d’amnistie qui le positionnerait à la présidence, plusieurs détenus ont, quant à eux, retrouvé le sourire à l’occasion de ce 64e anniversaire de la Côte d’Ivoire indépendante. Ils ont été graciés.
«Conformément à l’article 66 de la Constitution, j’ai signé un décret accordant la grâce présidentielle à environ 2 400 détenus de droit commun, condamnés pour des infractions mineures », a indiqué Alassane Ouattara.
Selon lui, « ce geste de clémence vise à renforcer la cohésion sociale et à promouvoir la réinsertion des individus concernés ».
Martial Galé