Rapprochement Togo-AES : Soro critique la politique de bon voisinage du régime RHDP
Lemandatexpress – Le Cadre Restreint de Générations et Peuples Solidaires (GPS) s’est réuni pour la 6e fois, le samedi 27 juillet 2024. Parmi les nombreux sujets abordés, le rapprochement entre les pays de l’AES et le Togo a été mis en lien avec la politique de bon voisinage en Côte d’Ivoire.
Dans un premier temps, GPS rappelle que les pays de la Confédération des États du Sahel ambitionnent de renforcer leurs relations commerciales avec le Togo et prévoient de l’associer à leur projet d’interconnexion des systèmes douaniers. C’est dans cette dynamique, soutient le mouvement soroïste, que le Togo a été convié à la réunion des directeurs généraux des douanes des pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), le mardi 23 juillet 2024 à Niamey, au Niger. Lors de cette rencontre, des décisions majeures ont été prises pour sécuriser le transit entre les États membres. Ils ont en effet « instruit leurs équipes techniques de tout mettre en œuvre pour faire de l’AES un espace douanier interconnecté ».
Voisinage
Tout en saluant ce rapprochement qui, selon eux, concrétise les relations Sud-Sud, les membres de GPS y perçoivent, en revanche, un camouflet à l’endroit de la Côte d’Ivoire. « À présent, en se rapprochant du Togo, les pays de la Confédération des États du Sahel se détournent du port autonome d’Abidjan, marquant ainsi leur désapprobation de la politique de mauvais voisinage actuelle du régime RHDP, qui reste aux antipodes de celle du Président Félix Houphouët-Boigny », peut-on lire dans le compte rendu de cette réunion du GPS.
Interconnexion
« L’interconnexion des douanes des pays de la Confédération des États du Sahel et du Togo est également un camouflet pour la CEDEAO et l’Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) dans la construction de leur marché commun respectif de 414 millions d’habitants et 138 millions de potentiels consommateurs », renchérit le mouvement de Guillaume Soro.
GPS poursuit : « Ces deux organisations sous-régionales d’intégration économique ambitionnent de construire des marchés communs, chacun dans son espace, avec une harmonisation des procédures et des tarifs douaniers afin de faciliter la libre circulation des hommes et des biens. Mais surtout, pour éviter d’avoir une zone économique avec des mesures administratives étatiques différentes, disparates et désordonnées d’un pays à l’autre ».
Coup d’arrêt
Par ailleurs, Soro et ses camarades accusent la CEDEAO de pratiquer « des politiques hasardeuses et bellicistes à l’encontre des pays de la Confédération des États du Sahel ». Toutes ces politiques, selon eux, mettent un coup d’arrêt à la réalisation de ces marchés communs.
« Par la signature de cet accord d’interconnexion entre les pays de la Confédération des États du Sahel et le Togo, c’est l’échafaudage économique de ces deux organisations sous-régionales qui s’écroule », s’offusque GPS, ajoutant que « les pays de la Confédération des États du Sahel ont été contraints de s’organiser afin d’éviter un étouffement de leurs économies ».