4e Pont, futur échangeur de l’Indénié,… : L’Etat fait la lumière sur les démarches avec Adjamé-village
Le Directeur général (DG) de l’Agence de gestion des routes (AGEROUTE), Fabrice Coulibaly a levé le voile sur les démarches de l’Etat avant la phase de construction de la voie de prolongement du 4e Pont devant passer par Adjamé-Viliage pour atteindre le futur échangeur de l’Indénié à bâtir
Des démarches ponctuées, à chaque étape, de négociations, dans un souci de faire préserver la paix sociale et pouvoir réaliser les ouvrages concernés.
Malgré ces prédispositions, la tension est montée d’un cran, jeudi dernier à Adjamé-village, avec malheureusement des dégâts matériels et surtout humains.
C’est l’ensemble de ces sujets sur lesquels est longuement revenu le DG de l’Ageroute, dimanche 28 juillet, à l’émission, « NCI 360 ».
Le premier responsable du maître d’ouvrage délégué a, de façon concise et précise, éclairé les téléspectateurs.
Fabrice Coulibaly a d’abord tenu à préciser que, la prise d’un décret, en Conseil des ministres, le 28 février 2018 portant déclaration d’utilité publique, les emprises du 4e Pont y compris à Adjamé-village autorisant donc la libération de ces emprises, ne s’est pas faite sur un coup de tête. Bien au contraire. Il le dira lui-même : « Pour comprendre la situation », il faudra revenir en 2016 où, dans le cadre du Projet de transport urbain d’Abidjan (PTUA), l’Etat a décidé de la réalisation de plusieurs travaux à savoir, l’Autoroute de contournement Y4, le dédoublement de la route de Dabou, le dédoublement de la route de la prison civile, 3 échangeurs sur le bd Mitterrand et les travaux de construction du 4e Pont qui prend naissance, dans le sous-quartier Yaoséhi,de la Sideci, dans la commune de Yopougon, pour s’achever au niveau de la caserne des sapeurs-pompiers de l’Indénié.
Une fois ces différents projets identifiés, on apprend que, en 2016, le BNETD a été mandaté à l’effet de réaliser une étude d’impact environnemental et social (EIES) et un Plan de réinstallation (PAR) des personnes qui seraient potentiellement affectées par le projet. Les équipes du BNETD se sont rendues dans le village d’Adjamé-Village. Les premières frictions vont voir le jour, à cette période. Parce que, « le village n’était pas favorable au projet », expliquera M. Coulibaly qui révèle qu’il y a eu des négociations.
Lesquelles négociations qui ont permis au BNETD d’accomplir sa mission aussi bien à Adjamé donc à Adjamé-village que sur le reste du tracé du projet (Yopougon, Attécoubé).
Le 20 février 2018, au moment de la restitution du Plan d’action et de réinstallation (PAR), à la mairie d’Adjamé, tout comme dans les mairies d’Attecoubé et de Yopougon, en présence de l’ensemble des potentiellement impactées, des recommandations et suggestions, formulées par les impactés, les autorités administratives, ont été prises en compte. Ce qui a favorisé la prise du décret en Conseil des ministres du 28 février, portant déclaration d’utilité publique, les emprises du 4e Pont.
Ces emprises sont de, 120 m, au niveau de Yopougon et 40m au niveau d’Attécoubé et d’Adjamé. 7 mois plus tard, c’est-â-dire, en septembre 2018, la liste des ménages impactés par le projet, au sein de la mairie d’Adjamé est affichée. Mais, prétextant qu’ils n’ont pas reçu les conclusions de toutes les études qui ont été réalisées, les villageois vont manifester et soutenir encore, ne pas être favorables au projet.
Un échange entre le ministre de l’équipement et de l’entretien routier (MEER), Amédé Kouakou Koffi et la chefferie va permettre, la mise en place d’un comité. Des engagements vont être pris. L’Etat, de son côté, s’est notamment engagé à bitumer des voies au II Plateaux « Colombie », l’extension du village, à revenir à une emprise de 30m. De son côté, le village s’est engagé, à permettre les travaux. Jusqu’à ce que, en 2022 où, nouvelle chefferie prend la tête du village.
Les impactés vont encore se braquer en soutenant qu’ils n’étaient plus à même de discuter. Ils ont demandé à l’Etat de se référer à la nouvelle chefferie.
S’appuyant sur le protocole d’accord existant, l’Etat a pris attaché avec les nouvelles autorités villageoises. Celles-ci ont indiqué ne pas être d’accord avec les thèmes du protocole d’accord. Et là encore, de nouvelles négociations ont été lancées.Les villageois ont souhaité que le projet soit encore réexpliqué. Plusieurs réunions ont été organisées sans propositions concrètes.
Pendant ce temps, l’entreprise en charge des travaux depuis février 2018 a travaillé jusqu’à marquer un arrêt, en raison des échanges entre le village et l’Etat. Cela a engendré des frais d’immobilisation que l’Etat est en train de payer.
Et le village promettait toujours de faire encore des propositions. Finalement, l’Etat a, en mai 2023, porté l’affaire devant les juridictions compétentes.
En novembre 2023, la justice a rendu sa décision, « résumée en 3 points », a indiqué l’invité de l’émission.
Le 1er point était que, le montant des indemnisations sur l’ensemble de l’avenue Reboul, pour les personnes impactées est fixé à 4.000.327.504. Le 2e point, la justice a ordonné, la mise dans compte séquestre de ce montant. La 3e décision, c’est que la justice ordonne la libération des emprises du projet ».
Les négociations se sont poursuivies avec la chefferie, en dépit de la décision judiciaire, sans succès. C’est ainsi que, le 2 juillet 2024, la préfecture de police d’Abidjan a convoqué les 2 parties.
Le préfet de police d’Abidjan leur ayant rappelé la décision de justice, la chefferie a promis une réponse. La première opération libération des emprises était fixée au samedi 6 juillet. Finalement, c’est 3 semaines plus tard qu’elle a pris forme.
Pour finir, Fabrice Coulibaly a insisté pour dire, « Ce n’est pas un déguerpissement mais, une expropriation pour cause d’utilité publique », à savoir, « permettre la réalisation du projet ».
Mathias Kouamé