PDCI-RDA/Sept (7) mois après l’élection de Thiam, Guikahué casse la baraque : « C’est une méchanceté… »
Lemandatexpress – Ancien secrétaire exécutif en chef, compagnon de longue date d’Houphouët et de Bédié, le Pr. Maurice Kakou Guikahué est réduit au simple poste de député depuis l’avènement de Tidjane Thiam. Celui dont la candidature à la présidence du PDCI à été retoquée, s’est confié à la chaîne Business Actuallity TV de Joël Ettien, sans langue de bois.
Telle une bibliothèque vivante, le Professeur en cardiologue et ancien médecin d’Houphouët-Boigny, dans un entretien de plus d’une heure, a dressé un panorama du PDCI-RDA et du cheminement politique de la Côte d’Ivoire des dernières décennies.
Aussi, le secrétaire exécutif du PDCI sous Bédié est-il revenu largement sur le 8e congrès extraordinaire du parti, sanctionné par la brillante élection de Cheick Tidjane Thiam, le vendredi 22 décembre 2023, à Yamoussoukro.
S’il avait, in fine, appelé à voter pour le Polytechnicien, l’honorable député traîne, en revanche, le rejet de sa propre candidature telle une blessure indélébile.
Le même dossier qu’à la Présidence de la République
« Je suis candidat et mon parti me reçoit à un haut niveau, des vice-présidents notamment. Des personnes qui devaient nous protéger me reçoivent et me disent : ‘’Parce que tu es sous contrôle judiciaire, tu ne peux pas être candidat ». C’est gênant. Alors que sous ce contrôle judiciaire, j’ai déposé mon dossier au Conseil constitutionnel et j’ai été élu député. C’est le même dossier que le dossier de candidature à la Présidence de la République, la seule différence c’est la caution. Je remplis les conditions pour être candidat à la Présidence de la République. C’est une méchanceté », dénonce Guikahué, qui en a visiblement gros sur le cœur.
« Choqué » sur le coup, il trouve inconcevable que les dignitaires du PDCI aient avancé l’argument du contrôle judiciaire « comme un obstacle ». Cela signifie, selon lui, un manque de militantisme de la part de ces gardiens du temple.
« Le RHDP sait… »
« Je n’ai pas apprécié. Ce n’est pas militant. Je me suis dit que le parti a cessé d’avoir des combattants parce que si on veut avoir des militants de salon et qu’on ne peut pas avoir des hommes qui donnent leurs poitrines pour faire de la prison et qu’on prend la prison comme un anathème, ça veut dire qu’on est mal partis ; c’est la raison pour laquelle j’ai retiré ma candidature », a relaté le cardiologue, ajoutant qu’il avait été choqué.
Rappelant, par ailleurs, son combat contre la dissolution du PDCI-RDA, en 2018, ce baron du parti, delesté désormais de toute charge au sein de la direction (dixit), a affirmé que sa candidature relevait d’une obligation, dans la mesure où il était considéré comme le référent légitime à la mort d’Henri Konan Bédié.
Mais alors qu’on le soupçonne d’avoir des accointances avec le parti au pouvoir, le natif de Gagnoa répond de manière catégorique : « Le RHDP sait que je suis PDCI, je suis un meuble du parti ».
Candidat naturel mais
Quid du candidat de la formation septuagénaire à la présidentielle d’octobre 2025 ? Sur le sujet, Guikahué s’exclut d’emblée. « Je ne suis pas candidat ». En ce qui concerne Tidjane Thiam, il dit de lui, « le candidat naturel, selon les textes du PDCI-RDA ».
Mais à l’en croire, rien n’est joué d’avance. Au PDCI-RDA, rappelle-t-il, toute candidature à la Présidence de la République passe par la Convention. À la question de savoir s’il soutiendra Tidjane Thiam à la Convention, Maurice Kakou Guikahué dit ne pas faire de la politique fiction. En d’autres termes, il décidera en temps opportun et relativement aux forces en présence. Au fait, ce militant de longue date est convaincu d’une chose: en politique, tout est mouvant.
Gestion très prenante
Par-dessus tout, l’ancien secrétaire exécutif en chef reste au nombre de ceux qui considèrent qu’on ne doit pas mélanger le président du parti et le président de la République. « Celui qui est président du PDCI-RDA doit oublier la candidature à la Présidence de la République pour se consacrer exclusivement au parti parce que la gestion d’un parti est très prenante et la préparation d’une campagne présidentielle est très exigeante », souligne-t-il tout en faisant référence à la Constitution de 2000 qui interdisait le cumul des deux postes.
Martial Galé
Lemandatexpress.net