Appel de Gbagbo : Le PPA-CI sollicite directement le PDCI-RDA et des partis de l’opposition
Lemandatexpress – 14 Juillet 2024, lors d’un meeting à Bonoua, le président du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) a appelé l’opposition politique à un rassemblement contre Alassane Ouattara. Une sorte de coalition pour bouter hors du pouvoir le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp)
« De Bonoua, je lance un appel au rassemblement, un appel à toutes les forces politiques, à tous ceux qui, comme nous, pensent que ce gouvernement ne doit pas être là, de venir et ensemble, nous allons travailler, a-t-il dit lors du meeting. En ce début de semaine du 23 juillet 2024, des informations de sources concordantes annoncent le dépôt des courriers, de la part du PPA-CI, au sein de plusieurs partis politiques et organisations de la société civile.
Pour l’instant, une semaine après cet appel, la moisson semble bien maigre pour l’ancien chef de l’État. Cela, à en juger par le trop faible engouement et écho que suscite l’appel. Aucun parti de l’opposition n’a encore, ouvertement, donné sa parole, pour adhérer à cette plateforme de partis d’opposition. Et pourtant, ce n’est pas faute de réactions. Le PDCI-RDA, considéré comme le principal parti d’opposition, dans une réponse mitigée, semble entrevoir une kyrielle d’exigences, à satisfaire par le camp Gbagbo, s’il veut une quelconque plateforme de collaboration.
Pour le PDCI, ce genre de questions ne se discutant pas sur la place, il appelle le PPA-CI à revoir sa tactique et ses méthodes. Le PDCI-RDA, du coup, veut aller à son rythme et faire les choses selon sa philosophie. Ne dit-on pas que chat échaudé craint l’eau froide le PDCI-RDA appréhende, désormais, avec beaucoup de circonspection toutes les formes d’alliance. Bredoumy Soumaila, à cet effet, se veut clair, que pour dire que des structures spécialisées sur ce genre de questions sont à pied d’œuvre pour déterminer la conduite à tenir par le parti doyen.
Du côté du Cojep de Charles Blé Goudé, c’est le silence radio. Aucune réaction officielle. Et pour nombre d’observateurs, cela ressemble à un camouflet pour le camp Gbagbo qui voit son appel, royalement, ignoré par un parti qui aurait dû être prompt à venir dans les bras de Gbagbo. Même son de cloche du côté de Simone Ehivet Gbagbo au Mouvement des générations capables (Mgc). D’ailleurs Lazare Koffi Koffi, un cadre important dudit parti, via les réseaux sociaux, a indiqué que l’appel de Gbagbo est bien trop tardif. Même si ce n’est pas la voix officielle du parti de l’ex-Première dame, l’on subodore que c’est le sentiment le mieux partagé au sein de cette formation politique. Dano Djédjé, que Windows
Laurent Gbagbo vient de mandater comme unique interlocuteur pour mener les négociations, aura fort à faire. Selon de bonnes sources, il a adressé des courriers à de nombreux partis politiques et organisations de la société civile. II attend, donc, les réactions de ces derniers. Une semaine après son appel, Gbagbo n’a pas encore eu de réactions positives majeures. A part de bonnes dispositions d’esprit affichées par Sam l’Africain de la Nacip, Danièle Boni Claverie de l’Urd et Eric Kaé de l’Aird.
Il est donc peu de dire que Gbagbo joue gros. S’il ne réussit pas à faire l’unité dans son propre camp, il pourra, en toute logique, mettre en veilleuse ses prétentions à vouloir revenir au pouvoir. Ecartelé, il sera difficile à l’opposition de pouvoir faire face à l’ogre qu’est le Rhdp. Et ce sera la juste réalité des choses pour Laurent Gbagbo, qui ne pèse plus vraiment sur la scène politique. Les Ivoiriens ont tourné sa page, et aspirent désormais à mieux. Il devrait en prendre de la graine.
Source : Le Mandat