Qui pour saisir la main tendue de Gbagbo ?
Dans le cadre de son meeting le dimanche 14 juillet 2024,à Bonoua, l’ancien président de la République, Laurent Gbagbo, leader du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), a appelé à une éventuelle coalition en vue de venir à bout du parti au pouvoir à la présidentielle d’octobre 2025.
Si isolé aujourd’hui que Gbagbo lance cet appel à l’endroit des politiciens ivoiriens désireux de voir partir du pouvoir d’Etat, le RHDP. « Il faut que nous nous arrangions pour que gouvernement ne soit plus là en 2025. (…) J’ouvre mes bras à tous ceux qui veulent un rassemblement politique pour battre ce gouvernement. J’ouvre mes bras et je les attends. (…) Si quelqu’un veut venir discuter loyalement, sincèrement avec nous qu’il vienne », a-t-il lancé à Bonoua.
Cette main tendue pose certainement mille et une questions. A qui s’adresse cette invitation de Laurent Gbagbo, alors qu’on sait ses démêlés avec ses amis d’hier ? Qui répondra à cet appel, quand l’actualité politique de ces dernières décennies a fini par découvrir quel genre d’homme politique est l’ex-président du FPI ? Laurent Gbagbo s’est tellement fait d’ennemis qu’on ne croirait presque pas que cette main tendue trouve preneur.
Quelle serait la garantie de cette aventure ? Pour quelle raison ? A quelles conditions… ? Pour aller où…? Pour faire quoi…? Telles sont les interrogations que suscite cet appel de Gbagbo. Toutefois, une chose semble sure, même si ces interrogations restent muettes. Ce ne sera pas le président du Congrès panafricain pour la Justice et l’égalité des peuples (COJEP), Charles Blé Goudé, ni du président du Front populaire ivoirien (FPI), Pascal Affi N’guessan, encore moins la présidente du Mouvement des générations capables (MGC), Simone Ehivet Gbagbo. Puisqu’il est déjà allé trop loin avec Simone Ehivet Gbagbo, Pascal Affi N’guessan, et même Charles Blé Goudé. De plus, ceux-ci ont désormais leur destin politique en main depuis la création de leurs partis respectifs.
Le président du PPA-CI aura certainement face à lui chacune de ces personnalités, s’il est lui-même candidat à la présidentielle d’octobre 2025. Il aurait été plus élégant politiquement pour le président du PPA-CI de réfléchir longtemps avant de se séparer de ses compagnons de lutte d’hier. Avant de s’engager dans une nouvelle aventure avec Laurent Gbagbo qui les a utilisés hier, ceux-ci doivent réfléchir par deux fois.
Source : Le Mandat