8e Journée africaine de la lutte contre la corruption/Mambé à Zoro Bi Ballo : « Vous abattez un excellent travail au quotidien pour réduire une gangrène »
« Mécanisme de protection efficace des lanceurs d’alerte : Outil essentiel dans la lutte contre la corruption », tel le thème choisi pour commémorer, le 11 juillet 2024, la 8e édition de la Journée africaine de la lutte contre la corruption. Et la Côte d’Ivoire, à l’instar des 48 Etats signataires de la Convention de l’Union africaine (UA) sur la prévention et la lutte contre la corruption, n’est pas restée en marge de cette commémoration.
C’est l’auditorium de la Primature qui a été choisi pour abriter la cérémonie d’ouverture de ces festivités, en présence du Premier ministre, chef du gouvernement, ministre des sports et du cadre de vie, Robert Beugré Mambé.
Des avancées significatives pour contrer la corruption
Au vu des différents résultats obtenus, le chef du gouvernement a félicité le président de la Haute autorité pour la bonne gouvernance (HABG), Epiphane Zoro Bi Ballo, premier dirigeant de cet organe, au devant de la lutte contre la corruption et infractions assimilées, en Côte d’Ivoire.
« Je voudrais, au nom du gouvernement, vous féliciter, ainsi que l’ensemble de vos collaborateurs, pour l’excellent travail que vous abattez au quotidien, afin de réduire cette « gangrène », qu’est la corruption ; cette source d’appauvrissement, d’entrave au développement et d’amenuisement des efforts d’investissements initiés par les pouvoirs publics », a-t-il fait savoir.
Il a déclaré associer à ces félicitations, « toutes les institutions de la République et les autres acteurs, qui travaillent en synergie et en parfaite intelligence avec votre institution, dans le cadre de la lutte contre la corruption et les infractions assimilées. Il n’a pas omis de joindre, également, les partenaires internationaux. Rappelons que la présente édition de ces journées, met en lumière, le rôle des lanceurs d’alertes.
A ce sujet, le Premier ministre, chef du gouvernement, ministre des sports et du cadre de vie en souligné que, en choisissant le thème susmentionné pour la commémoration, l’UA, « dans son rôle de défenseur des droits humains, trace un cadre idéal de réflexion et de partage d’expériences diverses, pour une coordination des actions dans nos différents pays ».
Parce que, ajoutera-t-il, le lanceur d’alerte, en tant que simple citoyen qui se dresse pour protéger l’intérêt général et le bien-être de chacun, fait l’objet de violences et de tracasseries de tous genres : intimidations, révocation, licenciement, exclusion, menaces, etc ». Il a rassuré de la disponibilité de la Côte d’Ivoire et de la ferme volonté du Président de la République de respecter les engagements internationaux pris par notre pays, et ce, en vue d’améliorer constamment le dispositif légal, en faveur de la protection des droits humains et garantir le bien-être de chaque Ivoirien.
Toujours, à propos des lanceurs d’alertes, la représentante du président de la Commission de l’UA, Mme Joséphine Charlotte Mayuma Kala a fait relever qu’ils ne sont pas, « des dénonciateurs calomnieux ; Bien au contraire, ils font œuvre de salubrité, parce qu’ils assument le risque de montrer du doigt, le mal que la collectivité endure, sans oser le nommer » avec les risques que cela engendre.
C’est d’ailleurs à ce titre qu’elle s’est réjouie de la décision du Conseil des ministres en date du 12 juin dernier, « élargissant, le spectre de la sureté et de l’intégrité physique » à l’endroit de ceux que le fonctionnaire international qualifie de, « héros modernes ou vecteurs puissants de la gouvernance par la vertu ». Mieux, dira encore, Mme Joséphine Charlotte Mayuma Kala a fait cas de « singularités » et « avancées » réalisées par le pays.
En somme, elle a tenu à, « « saluer le travail qui se fait avec rigueur en Côte d’Ivoire et qui fait gagner des points dans beaucoup de domaines ».
Il ne peut en être, autrement quand on sait qu’en amont des résultats dont on parle, il y a des réformes. On citera, une loi sur « la protection des témoins et des dénonciateurs. Ce dispositif juridique s’est vu renforcé par la création au sein du Ministère de la Justice et des droits de l’Homme, du Bureau de protection des témoins et dénonciateurs. L’adoption par le gouvernement, de la Stratégie Nationale de Lutte contre la Corruption pour la période 2024-2028, prenant en compte la problématique relative à la protection des lanceurs d’alerte.
Des chantiers d’envergure pour consolider une dynamique dans la lutte
Afin de consolider tous les acquis et maintenir le cap, dans le cadre de la lutte, le président de la HABG a levé un coin de voile sur d’importants chantiers à venir.
Epiphane Zoro Bi Ballo a annoncé pour « bientôt », un programme conjoint d’opérationnalisation de la Stratégie Nationale. Aussi, la HABG prévoit de conduire « très prochainement » une « Enquête Nationale sur la mesure de la corruption ». Celle-ci devra permettre par exemple d’estimer la prévalence de la pratique des pots-de-vin et de comprendre le mécanisme de cette pratique à partir d’expériences vécues.
En plus de cela, la HABG va produire, un indice et des sous-indices nationaux de la Gouvernance dans le cadre de suivi de la Gouvernance incluant des dimensions négligées ou insuffisamment prises en compte par les indices calculés par les organisations internationales telles que Transparency International ; l’Académie de la Bonne Gouvernance et de la Lutte contre la corruption mise en place par la HABG devrait accueillir ses premiers auditeurs au dernier trimestre 2024. Il a d’abord, fait savoir que cette célébration invite non seulement les pays africains à faire une introspection et un bilan des progrès accomplis en matière de lutte contre la corruption ; mais aussi, à mettre en lumière les institutions, les outils et les acteurs de la lutte contre la corruption dans chacun des pays. Plusieurs autres personnalités dont le Haut représentant du chef de l’Etat, Gilbert Kafana Koné, des ministres, des ambassadeurs et responsables de structures menant le combat, étaient présentes.
Mathias Kouamé