Faits de corruption/Protection des lanceurs d’alerte : Un atelier pour la mise en place d’un dispositif
Pour rappel, la Côte d’Ivoire a fait l’objet d’une évaluation mutuelle de son dispositif de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT) par le Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (GIABA) et le Fonds monétaire international (FMI). Au terme de cette évaluation mutuelle, survenue en juin 2022, plusieurs recommandations ont été faites au pays hôte dont, la nécessité d’assurer la protection des lanceurs d’alerte.
En effet, excepté les dénonciateurs et témoins pour qui, le dispositif juridique ivoirien existant prévoit la protection, il n’en est rien pour le lanceur d’alerte. Cela est en passe d’être réglé.
En effet, le Comité pour la mise en œuvre des recommandations issues du Rapport d’Evaluation Mutuelle du dispositif de LBC/FTPADM a inscrit, au titre des activités de son plan d’actions, la nécessité d’échanger sur les mesures prises par l’Etat ivoirien, pour assurer la protection des lanceurs d’alerte.
Un atelier a été organisé dans ce sens, le lundi 8 juillet à la Riviera-Golf. Toutes les parties prenantes impliquées dans la prévention et la lutte contre la corruption, notamment la Haute autorité pour la bonne gouvernance (HABG), le ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, la Société civile et d’autres entités.
Une activité qui se déroule également, dans le cadre de la célébration de la Journée Africaine de lutte contre la corruption, ce 11 juillet autour du thème : « Mécanisme de protection efficace des lanceurs d’alerte : outil essentiel dans la lutte contre la corruption ».
Encourager la transparence ; garantir la sécurité des lanceurs d’alerte et favoriser l’intégrité et l’éthique, font partie des raisons qui rendent nécessaires, la mise en place de mécanismes pour la protection dans lanceurs d’alerte.
C’est ce qu’a indiqué le président de la HABG, Epiphane Zoro Bi Ballo, à l’ouverture de l’atelier. « La protection des lanceurs d’alerte est donc essentielle pour la lutte contre la corruption, car elle encourage les individus à signaler les actes répréhensibles en toute sécurité, sans craindre de représailles. Elle favorise le découragement de la commission des actes de corruption, l’amélioration de la transparence, le renforcement de la confiance du public et l’identification des failles dans les systèmes de contrôle », a t-il soutenu.
Poursuivant, Epiphane Zoro Bi Ballo a aussi déclaré ceci : « Un régime de protection des lanceurs d’alerte viendra garantir la confidentialité des informations recueillies dans le signalement, sur l’identité de l’auteur du signalement, des personnes visées et des tiers mentionnés. Les éléments de nature à identifier le lanceur d’alerte ne peuvent pas être divulgués sans son accord. »
Tout qualifiant de « d’étape cruciale » le présent atelier, dans le cadre du mécanisme pour la protection des lanceurs d’alerte , le président de la HABG a aussi dit que, « « En célébrant la Journée africaine de lutte contre la corruption sous le thème « du mécanisme de protection des lanceurs d’alerte », l’Union africaine souligne son engagement envers la promotion de la transparence, de la responsabilité et de l’intégrité dans la région. »
L’expert de l’ONUDC, Conseiller régional LBC/FT, Section Crime organisé, Trafic Illicite et Terrorisme, Kodjo Attisso faisait partie des personnalités présentes.
Mathias Kouamé