PDCI-RDA : Les dessous de la rivalité Thiam-Billon
Lemandatexpress – C’est désormais une évidence. Jean-Louis Billon nourrit des ambitions présidentielles au sein du PDCI-RDA, un parti dirigé par Tidjane Thiam. Cette situation dévoile une rivalité latente entre ces deux figures politiques. Il faudra patienter jusqu’à la Convention pour connaître le candidat du PDCI-RDA à l’élection présidentielle de 2025.
Les tensions sous-jacentes entre Thiam et Billon ne cessent de croître. De plus en plus de voix s’élèvent au sein du parti pour parler des ambitions de l’ancien ministre du Commerce, qui semble chaque jour plus déterminé à se présenter en 2025. Ses partisans affirment qu’il bénéficie de soutiens importants, sans donner plus de détails. Certains se demandent s’il quitterait le parti s’il n’était pas désigné candidat. « Jean-Louis Billon est au PDCI et il y restera », affirme un proche, rejetant toute idée de division.
Pendant ce temps, Tidjane Thiam consolide son pouvoir après les obsèques d’Henri Konan Bédié. Le 14 juin, il a été élevé à la dignité de grand maître de l’Ordre du Bélier, un titre prestigieux précédemment détenu uniquement par Félix Houphouët-Boigny et Henri Konan Bédié, lui conférant la présidence exclusive du PDCI.
Jean-Louis Billon ne reste pas inactif. Il affirme sa détermination à maintenir sa candidature pour 2025, promettant de construire un avenir plus inclusif pour la communauté. Le PDCI se veut un parti démocratique où les ambitions personnelles peuvent s’exprimer librement. « Jean-Louis Billon peut être candidat, ce sont les militants qui choisiront », dit un membre du parti.
Jean-Louis Billon, plan B?
Cependant, le porte-parole Soumaïla Bredoumy plaide pour le respect de la hiérarchie : « Quand on est membre d’un parti, on a un chef. » La rivalité entre Thiam et Billon exacerbe les tensions dans un parti déjà divisé par des luttes internes, sous l’ombre persistante d’Henri Konan Bédié, décédé en août 2023. « Bédié avait su maintenir un certain équilibre », confie un ancien cadre, inquiet des risques de guerre des chefs.
Face à ces divisions, Thiam a pris ses premières sanctions, démettant Me Zehouri Paul-Arnaud Bertin de son poste de haut représentant du district du Goh-Djiboua, remplacé par Bagrou Goli Simon. À Cocody, des tensions entre Jean-Marc Yacé et Yapo Calice, un vice-président du PDCI, ont aussi émergé.
En coulisses, des médiations sont en cours, car ces rivalités profitent au RHDP, le parti au pouvoir. Des cadres du PDCI, comme Romain Porquet, relativisent : « Il n’y a pas de guéguerre entre Thiam et Billon. » Pour lui, il faut avoir un plan B si Thiam ne pouvait se présenter. Un membre du bureau politique juge la candidature de Billon légitime, bien que difficile face à l’emprise de Thiam sur le parti. « Si la clause de résidence réactivée invalidait Thiam, Billon devrait être prêt », ajoute-t-il.
Il convient de rappeler que depuis 2002, le PDCI-RDA a connu de nombreuses dissensions internes, mais a toujours su se relever. Le leadership d’Henri Konan Bédié à été successivement contesté par Laurent Dona Fologo, l’amiral Lamine Fadila et Alphonse Djédjé Mady.
Martial Galé, avec JA