La bataille de 2025 est lancée : la riposte des femmes et les revendications du PPA-CI
Lemandatexpress – À Soubré, lors de son premier meeting, Tidjane Thiam a officiellement lancé sa campagne pour la présidentielle de 2025, marquant ainsi le début de la compétition. À Abidjan, les femmes ont rendu un hommage appuyé à Alassane Ouattara. Pendant ce temps, le PPA-CI maintient ses critiques envers le gouvernement. En football, l’Asec peut dire merci à l’AFAD.
Guerre des mots, guerre de séduction, guerre des chiffres. La bataille pour la présidentielle de 2025 amorce un virage décisif avec des tribunes populaires qui s’enchaîneront à un rythme effréné. La bataille est lancée.
Le ton a été donné samedi dernier par le PDCI-RDA dont le président, Cheick Tidjane Thiam, est allé à la rencontre de la Nawa. Cette sortie inaugurale du successeur d’Henri Konan Bédié visait à tester sa popularité et à délivrer un message en forme de programme de campagne.
À la place Charles Bauza Donwahi de Soubré, la mobilisation était à la hauteur de l’événement. Venues des différentes contrées de la Nawa et au-delà, les populations ont répondu présent en grand nombre : 30 000, 40 000, 50 000 ? Les estimations varient d’un observateur à un autre. Bref, Tidjane Thiam, en bon orateur, n’en demandait pas mieux pour porter sa parole, fondée sur la critique et la proposition d’une alternative nouvelle pour « le bonheur des populations ».
Un axe communicationnel bien choisi : montrer que, « par ses immenses potentialités naturelles et économiques, la Nawa est un puissant levier du développement économique de la Côte d’Ivoire, mais qu’elle demeure l’une des moins nanties en matière d’infrastructures socio-économiques de base, entraînant encore dans la région de nombreux décès de femmes au moment de l’accouchement chaque année ». Un contraste pour passer au crible la gestion du gouvernement.Le Bélier en déduit que Tidjane Thiam « démonte la gouvernance RHDP » et se présente comme le « secours » espéré par les populations du Bas-Sassandra. Pour Notre Voie, la lecture est simple : « Tidjane Thiam entre en campagne ».
Cependant, si L’Héritage couronne « Tidjane Thiam, roi de la Nawa », le chemin qui mène au Palais présidentiel est encore long. Bouger le pouvoir en place sera tout sauf une sinécure. Le RHDP est solidement ancré. Pour preuve, la seule présence du ministre Amedé Kouakou dans cette même région de la Nawa pour l’intronisation du chef de village de Blédouagui a suscité une mobilisation significative, démontrant l’impact social du parti houphouëtiste.« À Méagui, pour l’intronisation d’un chef, Amedé fait fort », titre Le Rassemblement. De son côté, Le Mandat cite le ministre de l’Entretien routier, qui affirme clairement la position du RHDP : « Continuer avec Alassane Ouattara, celui qui peut apporter le développement ».
Une folle rumeur, véhiculée par les réseaux proches du PDCI-RDA, prétendait pourtant que cette cérémonie avait échoué car le chef, refusant l’intronisation, s’était rendu au meeting de Thiam. Rien de tout cela en vérité. Le Jour Plus conclut que le pétard des réseaux de Tidjane était mouillé.
Par ailleurs, à Abidjan, au Parc des Sports, les femmes ivoiriennes ont marqué leur soutien aux actions d’Alassane Ouattara à travers une cérémonie d’hommage. Un rassemblement populaire aux chiffres évocateurs : « 50 000 femmes disent merci à Ouattara », martèle Le Matin. Fraternité Matin parle d’un « cratère de femmes » pour le chef de l’État.
Dans cette atmosphère pré-électorale, le PPA-CI de Laurent Gbagbo reste critique vis-à-vis du pouvoir en place. Dano Djédjé, président exécutif du parti, a une nouvelle fois pris la parole. Commentant le discours d’Alassane Ouattara au Congrès, il insiste : « Nous ne cesserons de nous battre pour le respect de nos droits ». Il ajoute que « le chef de l’État a choisi d’ignorer les vrais problèmes du pays ». Ces propos font écho à ceux de Damana Pickass, secrétaire général adjoint, qui défie quiconque veut affronter Laurent Gbagbo (Le Temps).
Enfin, en football, l’Asec Mimosas a perdu la finale de la Coupe nationale dimanche, à Bouaké, face au Racing Club de Yopougon (0-1). Les Mimos, 4e du dernier championnat de Ligue 1, sont tout de même qualifiés pour la Coupe de la Confédération. Une qualification obtenue par procuration, car le RCA, 3e du championnat, était déjà qualifié pour l’Afrique avant cette confrontation. Dès lors, l’Asec peut dire merci à l’AFAD, sa victime des demi-finales, de l’avoir sauvée d’une année blanche.
À demain
Martial Galé
Lemandatexpress.net