Soubré : Thiam dégaine contre la gestion du pouvoir par le RHDP
En meeting pour la première fois, depuis le 22 décembre 2023, date à laquelle, un congrès extraordinaire lui a permis de prendre la direction du PDCI, Tidjane Thiam était naturellement très attendu sur la question de la gestion du pouvoir par le RHDP, le parti au pouvoir.
Le moins qu’on puisse dire , Il n’a pas éviter le sujet. Bien au contraire, plus de la moitié de la trentaine de minutes qu’a duré son discours a été consacrée à des piques lancées au pouvoir. Le président du PDCI-RDA a d’abord fait quelques rappels, en commençant par la région qui l’accueille. Pour lui, la Nawa est un puissant levier de bien-être collectif, par ses immenses potentialités naturelles et économiques et culturelles. Et la Côte d’Ivoire agricole s’est donné rendez-vous. Des populations ayant accueilli et cédé les terres pour que la Côte d’Ivoire puisse être première productrice de cacao. La région produit également, en grande quantité, de l’huile de palme, du caoutchouc naturel, etc. Les infrastructures portuaires avec notamment , le Port de San Pedro, mais aussi , les barrages hydroélectriques de Buyo (en 1980) et de Soubré (en 2017), de Gribo-Popoli (en 2024) et bientôt , celui de Boutoubré. Tout ceci, « constituent un atout majeur » pour cette région.
« Malheureusement, malheureusement », par contre, cette zone aux richesses économiques indéniables, « demeure l’une des moins nantie » en infrastructures , a t-il dénoncé. Ce que dira encore l’invité du jour, entraîne dans la région, beaucoup de décès de femmes, au moment de l’accouchement, chaque année.
Au tableau qu’il dépeint, il a ajouté, les routes économiques notamment, pour l’évacuation des produits agricoles, pour le déplacement des personnes qui « sont encore, trop peu nombreuses, dans un état déplorable, voire, inexistante ». Avant de dire que, « ce n’est pas acceptable. Ce n’est plus acceptable. Cela doit absolument changer ».
Par extension et donc, au-delà de la Nawa, le nouveau président du plus vieux parti sur l’échiquier politique ivoirien estime que, « Gouverner, ce n’est pas seulement, la fierté d’être élu ou de se maintenir au pouvoir. C’est d’abord et avant tout, apporter des solutions concrètes aux préoccupations, aux souffrances des populations qui ont accordé leur suffrage. C’est véritablement se mettre au service des populations. »
Or, estime t-il encore, en l’état actuel des choses, le quotidien des Ivoiriens est plus que difficile. Parce qu’ils doivent faire face à « des défis majeurs et de sérieuses difficultés » pour prendre soin de leur famille. Ces faits ont pour noms : mévente des produits agricoles avec la paupérisation grandissante rurale et des parents planteurs ; la montée des eaux pendant la saison des pluies et des inondations qui paralysent les villes et Abidjan, en particulier, avec son lot de tristesse, chaque année ; les déguerpissement « poursuivis, sans humanité ni compassion » ; le coût de l’électricité, pour les ménages et les entreprises ; la cherté du coût de la vie ; l’endettement « massif ».
Il a également dénoncé bien d’autres choses dont l’espérance de vie qui selon ce leader politique de l’opposition, a baissé d’un an, en Côte d’Ivoire « en 2024, avec toute la technologie disponible dans le monde » ; avant de proposer d’agir «autrement et différemment », avec pour priorité, « mettre l’humain, au centre des actions ».
Sans en dire plus. Mais, pour Tidjane Thiam, ce n’est pas un sujet sur lequel, son parti doit convaincre. Puisque, selon ses dires, le PDCI l’a déjà fait, lorsqu’il était aux affaires. Pour finir, il a appelé les siens à la mobilisation en les invitant à aller partout, des villes aux campagnes, des villages, de concession en concession pour porter le message. Celui d’emmener tous les Ivoiriens en âge de voter, à s’inscrire sur la liste électorale « afin de remporter la victoire en 2025 ». Cela doit être une « priorité » et une « urgence », au PDCI, 15 mois avant la prochaine présidentielle.
Mathias Kouamé, envoyé spécial