Le RHDP ouvre des brèches, le PDCI tout feu, tout flamme, Kandia calme le jeu !
Lemandatexpress – Exclus, blâmés, déchus pour indiscipline lors des élections locales de septembre 2023, des militants du RHDP retrouvent le navire. Au lendemain du discours du président Ouattara, le PDCI-RDA est monté au créneau, dégainant dans tous les sens. Pendant ce temps, la présidente du Sénat prône la retenue en vue de la présidentielle 2025.
Lors des élections locales de septembre 2023, le RHDP avait décidé de sanctionner sévèrement les militants et cadres pour non-respect de la discipline du parti. Beaucoup d’observateurs s’interrogeaient sur la fermeté de cette sanction. Par le passé, des « indisciplinés » élus sous la bannière indépendante revenaient dans le giron houphouëtiste, tels des enfants prodigues, remettant leur butin à la direction. La résolution de punir ces « déserteurs » semblait si ferme cette fois que peu osaient parier sur un revirement de situation.
« Quand on parle, quand on dit quelque chose, quand on s’engage, il faut que ce soit un engagement ferme, un engagement désintéressé, un engagement citoyen. On ne peut pas faire tout et n’importe quoi quand on a décidé de faire de la politique. C’est cet appel que je veux lancer à ces dissidents et à ces indisciplinés », déclarait le secrétaire exécutif, Cissé Bacongo, lors de l’élection des conseillers municipaux à la mairie de Koumassi.
Les membres du directoire siégeant en Conseil de discipline avaient sanctionné les fautifs, conformément à l’article 16 des statuts et règlement intérieur du parti. Les sanctions allaient de l’exclusion au blâme, en passant par la déchéance des fonctions politiques pour au moins un an.
Cependant, alors que cette période n’est pas encore arrivée à échéance, on assiste à la réintégration de ces militants irrespectueux de la discipline du parti. En effet, selon L’Expression, le président « Ouattara accepte le pardon de 338 indisciplinés » et les sanctions sont levées.
Une fois de plus, le parti des Houphouëtistes n’a pas joué de fermeté. Cela pourrait inciter d’autres militants à imiter ce comportement lors des futures échéances. À la décharge du RHDP, cette clémence peut être stratégique dans un contexte pré-électoral où la conjugaison de toutes les forces est nécessaire pour garantir la victoire finale.
Le PDCI-RDA, de son côté, affine aussi sa stratégie pour la présidentielle d’octobre 2025. Le parti de Tidjane Thiam se prépare avec un meeting géant prévu ce samedi 22 juin à Soubré. Dr Soumaïla Bredoumy a déjà fait feu de tout bois hier. Au lendemain du discours du chef de l’État devant le Congrès, le porte-parole du PDCI-RDA a abordé plusieurs sujets, dont l’alliance avec le RHDP en vue de la présidentielle 2025. Selon lui, « Le RHDP n’a plus rien à proposer aux Ivoiriens ». Le PDCI remet aussi en cause la composition de la CEI et dénonce des intimidations à l’approche de son meeting à Soubré.
Pour la majorité, ces agitations ne sont que l’expression de la déroute consécutive au discours du président, qui met en avant les performances de la Côte d’Ivoire. Selon Fraternité Matin, « Ouattara a mis la barre haut ». Le Rassemblement renchérit : « L’opposition pique une crise et étale sa naïveté ». Le Mandat titre : « Ouattara mélange tous les plans de l’opposition ». Pour le Jour Plus, « les caciques du PDCI-RDA poussent Thiam à la perdition ».
Le ton monte dans le marigot politique à l’approche de la présidentielle. Kandia Camara, présidente du Sénat, appelle à la retenue. À la clôture de la première session de la chambre haute, l’ancienne ministre d’État a invité les acteurs politiques à cultiver le bon ton : « Que cette élection soit un véritable moment de célébration de la démocratie ». Cela est d’autant plus nécessaire que « la Côte d’Ivoire se porte bien », rappelle Kandia, sous le leadership de SEM Alassane Ouattara, président de la République et du RHDP.
Espérons que cet appel soit entendu par tous afin que le jeu démocratique ne déborde pas sur le champ de la belligérance.
Martial Galé