» En politique, on ne fait pas de place, on prend sa place » (Magloire Ndehi, contribution)
Les élections européennes ont eu lieu le 9 juin 2024, marquées par la victoire des mouvements de droite dans toute leur diversité. Plusieurs observations peuvent être faites à partir des résultats et des différentes listes, mais je voudrais souligner dans cette note la diversité générationnelle et le rajeunissement politique en France.
La jeunesse des têtes de liste françaises est frappante, en particulier parmi les partis et mouvements politiques les plus connus. C’est le cas avec Jordan Bardella (28 ans) du Rassemblement National, Léon Deffontaines (27 ans) du Parti Communiste Français, Selma Labib (28 ans) du Nouveau Parti Anticapitaliste, et Marine Cholley (30 ans) d’Équinoxe.De plus, d’autres figures politiques de premier plan illustrent cette tendance avec Manon Aubry (34 ans) de La France Insoumise, Valérie Hayer (37 ans) de Renaissance, Marion Maréchal (34 ans) de Reconquête !, Marie Toussaint (37 ans) des Écologistes, et François-Xavier Bellamy (38 ans) des Républicains.
Tous ces jeunes leaders montrent que la politique française voit émerger une nouvelle génération aux responsabilités, prête à apporter un renouveau et des perspectives, certainement, différentes sur la scène politique nationale.Une analyse de l’âge de 29 des 37 têtes de liste révèle une moyenne d’âge de 43,9 ans, ce qui est relativement conforme à l’âge moyen de 42,4 ans en France.
Cette jeunesse n’est pas une faveur ou un privilège fait aux jeunes, mais plutôt un « rapport de force » en faveur de ceux qui ont su et pu s’imposer dans le débat politique et sur la scène publique ces dernières années.Tous les partis et listes voulaient et veulent gagner et, s’ils décident d’aligner essentiellement des jeunes à la tête des listes, c’est dire que ces jeunes font le poids politiquement et sont des atouts pour mobiliser les jeunes électeurs.
Cela montre aussi que les jeunes candidats ne sont pas là par complaisance, mais parce qu’ils ont démontré leur valeur et leur utilité dans le paysage politique.En clair, l’une des leçons à tirer est qu’en politique, on ne fait pas de place, on prend sa place par ses qualités et son utilité.
Cette dynamique doit être encouragée partout, notamment en Afrique, où la jeunesse doit comprendre que le changement et l’impact ne viennent pas d’une simple invitation à la table de décisions, mais d’une prise active de position et d’actions concrètes pour s’imposer comme des acteurs incontournables du développement politique et social.
La jeunesse ivoirienne, comme leurs homologues français, doit saisir toutes les opportunités pour s’imposer dans le débat public et démontrer que leur contribution est indispensable. Les jeunes générations doivent se mobiliser, non seulement pour participer, mais pour être au cœur des décisions et des transformations de leur pays.
Comme dirait mon ami et frère Aquilas: « On y va! »Excellente journée et à demain pour la prochaine chronique.
Magloire Ndehi
Chef de Bureau de la Fondation Friedrich Naumann & Facilitateur en Leadership et communication politique