Le PPA-CI maintient la pression, le pouvoir « dégaine », le clan Thiam au banc des accusés…
Mis en minorité au parlement (Assemblée nationale et Sénat) sur l’adoption de l’article 185 nouveau du Code pénal, le PPA-CI s’oriente vers la Conseil constitutionnel. La réponse du gouvernement est directe. Le clan Tidjane Thiam, pointé du doigt au PDCI-RDA. Toute la lumière sur la dette ivoirienne. Sans oublier le rififi au sein du parti Les Républicains en France… (La Matinale expresse).
Il s’était promis de mener le combat jusqu’au bout, quitte à tomber les armes à la main. Le PPA-CI va, visiblement, joindre l’acte à la parole dans ce débat passionné et passionnant autour de l’article 185 nouveau du code pénal. En effet, dénonçant le passage du texte à l’Assemblée nationale et au Sénat, le parti de Laurent Gbagbo maintient la pression sur l’exécutif.
De fait, les socialistes veulent empêcher la promulgation de ce texte. Pour ce faire, ils ont en projet d’épuiser toutes les voies de recours. La Voie, dans sa livraison de ce jour, est formelle sur la question. « En protestation contre la majorité mathématique à l’Assemblée nationale et au Sénat, le Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) entend épuiser toutes les voies de recours à l’effet de faire retirer purement et simplement cette nouvelle loi, sinon enlever l’aspect liberticide de cet article confligène », écrit le confrère. Avant d’en déduire que « Le PPA-CI va saisir le Conseil constitutionnel ».
Le cas échéant, cette haute juridiction ivoirienne sera face à ses responsabilités. Donnera-t-elle suite à cette saisine annoncée ou va-t-elle, au contraire, adouber la position du parlement ? Les jours et semaines à venir nous le diront davantage.
Il convient de noter que « La saisine du Conseil constitutionnel incombe au Président de la République ou au Président de l’Assemblée nationale ; le Conseil constitutionnel, saisi, dispose d’un délai de quinze jours pour statuer ; ce délai est ramené à huit jours en cas d’urgence ».
En attendant, le pouvoir, visé par les critiques de l’opposition sur ce projet de loi, a la répartie à l’aune des attaques. Déjà, en marge de la session du Sénat mardi dernier, la présidente Kandia Camara avait rappelé le caractère impersonnel et non discriminatoire de la loi. Hier, c’était au tour d’Amadou Coulibaly, le porte-parole du gouvernement, de s’y prononcer en désapprouvant l’agissement de l’opposition. Selon le ministre de la Communication, ce texte existe depuis 1981. Il a ajouté que ceux qui crient ont gouverné avec cet alinéa. Alors, pour le membre du gouvernement, « c’est malsain et moralement inacceptable » que l’opposition s’insurge contre l’adoption de l’article 185 nouveau.
On assiste, visiblement, à une bataille à fleurets mouchetés sur le chemin des prochaines consultations électorales. Des élections qui crispent plus ou moins l’atmosphère à tous les niveaux. Et même si la CEI s’est mise dans une logique d’éducation à la matière électorale, la psychose des années précédentes reste de mise. C’est pourquoi, afin d’éviter des troubles en 2025, Danièle Boni Claverie (présidente de l’URD), selon le Quotidien d’Abidjan, appelle à un nouveau dialogue politique.
Pour le PDCI-RDA, orphelin de son deuxième président (Henri Konan Bédié) depuis le 1er août 2023 (il a été enterré le 1er juin), ce sont des problèmes internes qui font saillie ces derniers temps. En pratique, Tidjane Thiam, le nouveau président élu, et son clan sont au banc des accusés. Il leur est reproché, dans une certaine mesure, d’avoir enlevé les images de Bédié du siège du PDCI-RDA, une semaine seulement après son inhumation. « Ce qui est inadmissible », au dire d’un membre du Bureau politique du parti doyen, cité par Le Matin. Ce cadre soutient, dans le même journal, que « L’entourage de Thiam sème la division au PDCI », « il faut arrêter, Thiam n’est pas encore le candidat du PDCI ».
Des propos qui justifient l’appel à l’union lancé par Le Nouveau Réveil qui annonce, pour demain vendredi, la célébration du président Thiam et du président honoraire Copply Boni.
Sur un plan économique, Le Mandat, revenant sur l’épineuse question de la dette, propose, ce jeudi, un dossier complet qui fait toute la lumière sur la créance ivoirienne et ses implications. Citant le ministre du Budget, Adama Coulibaly, le journal écrit : « Ce qui est fait, vise l’amélioration des conditions des populations ». De quoi faire retomber les critiques enflammer de l’opposition sur la gestion du pouvoir Ouattara ? On l’espère.
Enfin, en France, les législatives annoncées par Emmanuel Macron après la dissolution de l’Assemblée nationale, ont déjà fait une victime en la personne d’Eric Ciotti. Au lendemain de l’annonce d’un accord avec le Rassemblement National en vue desdites législatives, le président de Les Républicains a été exclu mercredi du parti par tous les barons de la droite. Le Niçois qui en appelle aux militants, refusant de quitter son poste, ne devrait pas être réhabilité de sitôt. Il qui est qualifié de traître. « Eric Ciotti, dehors : il a trahi, il a trahi pour une circonscription », a fustigé Xavier Bertrand, cadre LR et ancien ministre.
À demain,
Martial Galé
Lemandatexpress.net