Le PPA-CI « sans Gbagbo », Bictogo et la nouvelle donne de Yopougon, Thiam à l’épreuve de la cohésion…
Lemandatexpress – Le PPA-CI joue dans l’anticipation pour prévenir la non candidature de Laurent Gbagbo à la présidentielle 2025. A Yopougon, Adama Bictogo parle d’une même voix avec ses ex-adversaires au sein du RHDP. Le PDCI entretient toujours la division autour de Thiam. Emmanuel Macron dissout l’Assemblée nationale.
Le discours de défiance, longtemps entretenu par le PPA-CI, semble s’essouffler peu à peu alors que se profile la fatidique date du 18 juin, jour de l’adresse du président de la République au Congrès. Après avoir brandi avec force conviction la candidature sans condition de son champion, Laurent Gbagbo, le parti bleu fait preuve de pondération. Il plaide désormais pour une solution politique tout en préparant un plan B à l’effet de parer à toute éventualité.
Du coup, au PPA-CI, l’adresse d’Alassane Ouattara au Congrès est très attendue. Dano Djédjé, le président exécutif, espère qu’à cette occasion, le chef de l’Etat dira un mot en faveur du Woody de Mama. En d’autres termes, « qu’il dise que Laurent Gbagbo est candidat aux élections de 2025 ». Dans le cas contraire, ce sera sans nul doute le coup de grâce pour cette formation bâtie sur l’éclatement du FPI et dont l’histoire est à écrire véritablement à partir des prochaines consultations. Le Mandat en déduit de ce fait que « la trouille s’empare du PPA-CI », à une semaine du discours d’ADO.
Aussi l’éventualité de faire sans Gbagbo à cet important rendez-vous de 2025 s’appréhende à travers des retours de terrain. Des voix s’élèvent de plus en plus au sein des militants pour la désignation d’un successeur à l’ancien chef d’Etat, pour éviter toute mauvaise surprise. Ainsi, La Clarté affiche en sa Une, ce jour : « Candidature incertaine à la présidentielle 2025 : « Zunénoula, Soubré, Yamoussoukro… la base du PPA-CI réclame un plan B ». Si le journal ne liste pas les potentiels remplaçants du candidat désigné à la convention du 10 mai dernier, on pense forcement à Ahoua Don Mélo, candidat malheureux aux régionales dans le Moronou. Technocrate et fort d’un relationnel fourni à l’international (les BRICS, notamment), il est celui qui semble offrir le profil de l’emploi, quoique le parti ne manque pas de compétences.
Contrairement au PPA-CI, le RHDP ne gamberge pas à l’idée de la présidentielle 2025. Sauf revirement de dernière minute, le cheval des Houphouëtistes est connu. Il se nomme Alassane Ouattara. Et pour lui, toutes les énergies sont mises à contribution. L’objectif étant de réaliser une victoire mémorable au premier tour.
Dans cette optique, le RHDP Yopougon, jusqu’alors lézardé par les questions d’égo s’est abreuvé, ce week-end, à la source de l’union et de la cohésion. Adama Bictogo, le maire élu de la commune, et ses ex-adversaires au sein du parti que sont le ministre Adama Diawara et Issifou Coulibaly ont fumé le calumet de la paix, question de se mettre ensemble au service du combat pour la victoire d’Alassane Ouattara. «Bictogo scelle l’union pour la victoire de Ouattara », écrit L’Essor. Le Jour Plus, de son côté, martèle : « RHDP Yopougon, la paix est revenue, depuis hier à Yopougon ».
Cette union retrouvée est loin d’être le cas au PDCI-RDA où les bruits de couloirs rapportent toujours ces dissensions en interne qui mettent en mal le pouvoir de Tidjane Thiam.
Déjà confrontés aux ambitions présidentielles de Jean-Louis Billon et au silence assourdissant de Thierry Tanoh, le président du parti septuagénaire n’est visiblement pas au bout de ses peines. Alors qu’il s’est rendu aux côtés de la famille Bédié pour la cérémonie de 7e jour, Le Matin annonce avec fracas : « PDCI, le cercle anti-Thiam s’agrandit ». Le journal croit savoir, en effet, que « des ténors du parti contestent la vision et les choix du nouveau patron du PDCI ». On en saura, certainement, un peu plus sur la vie du parti dans les semaines à venir, quand Thiam va entamer ses visites de terrain.
Un mot de l’international pour finir. Et c’est en France, où Emmanuel Macron a pris tout le monde de court, que s’orientent les dernières lignes de la Matinale expresse de ce lundi 10 juin. Le chef de l’Etat français, en réaction aux résultats des élections européennes, a dissout l’Assemblée nationale. Il dit vouloir redonner, à la France le choix de l’avenir parlementaire par le vote. C’est selon lui « un acte de confiance en la capacité du peuple français à faire le choix le plus juste pour lui-même et pour les générations futures ».
Il faut noter que les élections européennes ont été marquées par une très large victoire du Rassemblement National (31,5%). Ce qui a amené Macron à dissoudre le parlement et à convoquer des élections législatives le 30 juin et le 7 juillet 2024.
A demain
Martial Galé