Adjamé/Recasement des acteurs de la filière bétail de Port-Bouët : Le rythme s’accélère mais…
Lemandatexpress-Le lundi 03 juin 2924 était la date butoir accordée aux acteurs de la chaîne de la filière bétail de l’abattoir de Port-Bouët
Ils avaient à rejoindre les sites provisoires d’Adjamé. Un détour, en milieu de journée de cette date butoir fixée par le Ministre-Gouverneur, Cissé Ibrahima Bacongo à ces auteurs pour déguerpir leur site d’origine.
Et c’est à Adjamé, sur les site de l’ancienne casse et celui, anciennement réservé aux vendeurs et vendeuses d’oignons et de tomates, en face de l’ancienne casse que nous nous rendons. Cela, pour la simple raison qu’ils ont été identifiés par le District autonome d’Abidjan comme étant des zones de recasement provisoires.
Sur place, effectivement, on a pu rencontrer et échanger avec des acteurs, venus de Port-Bouët. Autre fait à noter, pour certains, les enclos étaient encore en construction.
L’agent technique à la mairie d’Adjamé, représentant le député-maire, Soumahoro Farikou au sein de la commission mixte mise en place pour la délocalisation du parc à bétail de Port-Bouët, Diakité Kaba Hamed se réjouit du fait que, la commune commerçante soit aujourd’hui, « tutrice » des arrivants. Il a révélé que les vagues d’arrivées étaient plus régulières, depuis le samedi 02 juin, à la veille de la date butoir. « On fait tout pour les recaser », a t-il encore déclaré.
Son patron, Soumahoro Farikou, arrivé quelques heures, plus tard, sur le site pour une visite de terrain, nous a confié ceci : « Il y a encore de la place ». Un constat fait, après une tournée effectuée, au cours des dernières 48h.
A l’évidence, sa déclaration et son optimisme affiché visent surtout a inciter les retardataires ou les sceptiques à venir sur les 3 sites de superficies respectives de15 (ancienne casse), 5 (ancien site pour vendeurs et vendeuses d’oignons et de tomates) et 10ha toujours dédiés dans la commune dont il a la charge.
Mais certains de ces acteurs se plaignent de l’exiguïté de la superficie des différents enclos et du coût fixé à 180.000FCFA.
« A Port-Bouët, on avait des espaces d’au moins 10m2 ; or, ici, c’est 6m2 »., s’est plaint, l’un d’entre eux qui a requis l’anonymat. Poursuivant, il a souligné qu’avec un tel périmètre, « il est impossible de parquer, par enclos, une quarantaine, voire, une cinquantaine de bêtes ». Ce qui fait qu’il est difficile de décharger automatiquement les camions qui ne cessent d’arriver.
Des facteurs qui pourraient influer le prix du mouton, à moins de deux semaines de la Tabaski. Ceux qu’on a pu interroger et qui ont accepté de se livrer, ont répondu par la négative. Comme argument, on a entendu dire que les bêtes,(bœufs et moutons) sont soit, arrivées, soit, déjà en route, depuis les pays de l’hinterland.
Qu’importe, des vendeurs, faisant office « d’anciens » sur les nouveaux sites d’accueil provisoires se disent ravis d’accueillir leurs collègues de Port-Bouët. C’est le cas de Banhoro Amadou pour qui, « Il n’y a pas de problème avec les nouveaux venus, d’autant plus que, chacun est en quête de son pain, dans une saine concurrence ».
Il ne reste rien ou presque sur ce qui est désormais convenu d’appeler l’ancien abattoir. Les engins lourds déployés ont tout démoli, du périmètre de vente de moutons, encore baptisé, « Garbal » à celui des bœufs. Au cours de cette opération initiée par le Ministre-Gouverneur, dans le cadre de l’assainissement et de la fluidification du trafic dans la zone et qui a été précédée d’une phase de sensibilisation, des habitations voisines à l’abattoir dont la construction est jugée anarchique, ont été emportées.
Un site de10 ha a été acquis à Anani afin d’aider au relogement des 595 foyers touchés par l’opération au quartier Abattoir, a-t-on appris.
Rappelons qu’avant cette phase, un groupe d’acteurs a entamé depuis le jeudi 30 mai, une grève pour exprimer leur opposition à l’opération.
Le point culminant de ce mouvement d’humeur a été l’affrontement entre les protestataires et les forces de l’ordre. Une dégradation de la situation qui a eu pour conséquences, de nombreux blessés et la destruction de plusieurs biens matériels. Un peu plus d’une vingtaine de mis en cause ont été arrêtés.
Mathias Kouamé
Lemandatexpress.net