Abattoir de Port-Bouët/Face à la grève d’acteurs contre l’ordre de délocaliser : Bacongo joue la carte de la fermeté
Lemandatexpress-Les acteurs de l’abattoir de Port-Bouët, regroupés au sein de l’Union régionale des sociétés coopératives des marchands de bétail d’Abidjan (URSCMABA) ont déclenché une « grève illimitée ».
Le mouvement entamé depuis jeudi 30 mai, en soirée est en réaction à la décision leur intimant de quitter l’actuel site de l’abattoir et aux alentours pour un autre point de reclassement, en l’occurrence, l’ancienne casse d’Adjamé, avant le lundi 3 juin. « L’arrêt de travail se poursuit » a confirmé une source jointe au téléphone, ce vendredi 31 mai.
Ce qui semble ne pas comprendre les protestataires, c’est, qu’ils soutiennent, dans une note, apprend-on, avoir évoqué la question avec le Ministre-gouverneur du Dstrict autonome d’Abidjan, Cissé Ibrahima Bacongo.
Par ailleurs, l’URSCMABA précise que la grève devrait débuter depuis le 24 mai. Mais, qu’à la demande du Ministre-gouverneur, le député-maire d’Adjamé, Farikou Soumahoro a entamé une médiation qui a abouti à la levée du mot d’ordre d’arrêt de travail.
« Alors que la méditation avait permis de détendre l’atmosphère, le 27 mai 2024, le ministre-gouverneur adresse malgré tout, un courrier au président de L’URSCMABA pour s’étonner du refus des acteurs de rejoindre le nouveau site de recasement d’Adjamé, expliquant que cette décision a été prise dans l’objectif de régler les problèmes du désordre induit par l’activité de ces acteurs économiques », fait constater l’Union régionale des sociétés coopératives des marchands de bétail d’Abidjan.
Ce regroupement poursuit pour dire, encore que « Le même 27 mai 2024, le Ministre-gouverneur reçoit l’Union à son cabinet à Koumassi. Un accord n’a pu être trouvé. Néanmoins, celui-ci a indiqué à ces hôtes qu’il restait ouvert à leurs préoccupations ».
C’est dans ce contexte que, révèle encore la note des plaignants,
le jeudi 30 mai, il leur est parvenue une autre injonction de quitter le site de Port-Bouët avant le 3 juin. D’où leur mécontentement.
Le District autonome d’Abidjan, pour sa part, joue la carte de la fermeté.
En effet, dans effet dans courrier signé de la Direction de la communication, (DIRCOM) et rendu public, l’institution confirme que, « Les mesures de délocalisation du parc à bétail arrêtées et communiquées aux acteurs, iront à leur terme, car il n’entend pas se laisser détourner de sa mission d’offrir aux abidjanaises et aux abidjanais un cadre de vie sain, sécurisé tout en leur assurant la fluidité routière ».
Car en effet, la décision, faisait suite, selon le DIRCOM, au constat d’insalubrité et d’insécurité des sites sur lesquels sont parquées les bêtes dans les communes du District Autonome d’Abidjan. A cela, poursuivi la note, s’ajoute, la question des grands bouchons constatés sur la voie internationale à Port Bouet créant des désagréments à tous les usagers, en particulier aux voyageurs de l’aéroport Félix Houphouët Boigny.
C’’est d’ailleurs, pour évoquer le bien-fondé de sa décision qu’au cours réunion tenue le lundi 18 mars 2024 avec les acteurs de la filière bétail, le Ministre- Gouverneur, Cissé Ibrahima Bacongo avait informé ses hôtes de la nécessité de déployer désormais le bétail sur le site de l’ancienne casse d’Adjamé, fait noter le communiqué de de ses services de communication. « Il faut améliorer les conditions dans lesquelles on travaille, le bétail est partout, ce n’est pas bon pour la santé », a soutenu M. Bacongo, à la satisfaction des acteurs mobilisés pour la circonstance, apprend-on.
Par ailleurs, 15 hectares seraient aménagés pour accueillir les prochains camions de bétail en provenance des pays de l’hinterland, avait promis le Ministre-Gouverneur, toujours selon la même source.
Le District Autonome d’Abidjan se dit donc, « surpris » qu’au moment de la mise en œuvre de cette mesure, des personnes se réclamant de cette même filière décident de saboter ces dispositions qui, ont pour but non seulement de « lutter contre le désordre urbain mais aussi, in fine, d’offrir aux populations de la viande de qualité à de bons prix, vu que ces nouvelles dispositions permettront à cette filière bétail d’être débarrassée de tous les intermédiaires véreux ».
Tout en condamnant les actes de violence perpétrés par les grévistes sur les honnêtes citoyens, Cissé Ibrahima Bacongo rassure que les dispositions idoines sont en cours pour renforcer la sécurité des travailleurs du secteur.
Un bras de fer qui ne dit pas son nom et qui, s’il se prolonge, dans la durée, à coup sûr, serait dommageable aux consommateurs. Avec en plus, la Tabaski 2024 qui pointe à l’horizon.
Mathias Kouamé
Lemandatexpress.net