Amnistie de Laurent Gbagbo : Le PPA-CI contre-attaque avec les cas Katinan, Aké N’Gbo…
Lemandatexpress – Au centre du débat politique depuis de longs mois, l’éligibilité de Laurent Gbagbo à la présidentielle a été relancée par la sortie de Touré Mamadou sur RFI, lundi. Sur la question de l’amnistie abordée par le ministre de la Jeunesse et de l’Insertion professionnelle, le PPA-CI a apporté la riposte.
Le Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire ne s’avoue pas vaincu dans la passe d’armes qui l’oppose au RHDP. La preuve, après la déclaration du ministre Touré Mamadou sur Laurent Gbagbo et la question de son amnistie, le parti socialiste a réagi. Le porte-parole adjoint des Houphouëtistes a soutenu, sur les antennes de RFI, que « le président Ouattara n’a aucun moyen aujourd’hui d’amnistier Laurent Gbagbo. Et le PPA-CI pourrait aussi initier un projet de loi à soumettre à l’Assemblée nationale ».
Une déclaration en adéquation avec le principe de la séparation des pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire).Touré Mamadou ajoutait, en substance, que les institutions ivoiriennes fonctionnent et que le dialogue n’a jamais été rompu.
Cet argument ne suffit, manifestement, pas pour mettre K.O. le parti du Woody. Dans une déclaration à 7 info, hier mercredi, Blaise Lasme, Secrétaire général adjoint du PPA-CI, a répondu en opposant le parallélisme des formes. « S’il y a des institutions judiciaires, pourquoi Alassane Ouattara a pris une amnistie pour amnistier Koné Katinan ? Il aurait dû laisser les institutions judiciaires faire leur travail », a supposé le natif de Dabou.
Au-delà de cette analyse, c’est l’origine même de ce bras de fer juridico-politique que les anciens frontistes contestent, au point de refuser toute procédure pour l’obtention de l’amnistie.
« Nous ne demandons pas d’amnistie parce que nous ne reconnaissons même pas le verdict prononcé lors de ce procès. Tout simplement. Nous sommes ouverts aux discussions et nous avons écrit à cet effet pour discuter de la situation du président Laurent Gbagbo. Nous aurons des propositions à leur faire lors de ces discussions. Mais si leur souhait est que le PPA-CI demande une amnistie, nous ne le ferons pas », a affirmé Blaise Lasme.
Il a fait savoir, par ailleurs, que s’agissant du dialogue pour la participation de Laurent Gbagbo au scrutin présidentiel, le PPA-CI a souhaité avoir des échanges avec le gouvernement, qui aurait déjà, à plusieurs reprises, répondu que le sort de l’ex-chef de l’État relevait davantage des juridictions.
Il faut souligner qu’en 2018, Laurent Gbagbo et trois de ses ex-ministres, dont son ancien Premier ministre Gilbert Aké N’Gbo, avaient été condamnés à 20 ans de prison et 329 milliards FCFA d’amende, dans l’affaire du « braquage » de l’Agence nationale de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pendant la crise post-électorale ivoirienne. Une condamnation qui a conduit au retrait de son nom de la liste électorale et le prive, subséquemment, d’une potentielle candidature à la présidentielle de 2025.
MKG