Pollution plastique – Le ministère de l’Environnement mène la réflexion pour stopper cette menace !
Lemandatexpress – Dans le cadre des actions de lutte contre la pollution plastique, le ministère de l’Environnement par le biais du Centre Ivoirien Anti-pollution (CIAPOL), a organisé un atelier le jeudi 16 mai 2024, afin de réfléchir sur les stratégies pour une application effective du décret n°2013-327 du 22 mai 2013, portant interdiction de la production, de l’utilisation et de l’importation des sachets plastiques en Côte d’Ivoire.
Vu les effets néfastes qu’ont les sachets plastiques sur l’environnement, l’Etat de Côte d’Ivoire, pour assainir l’écosystème ivoirien, avait pris en 2013, un décret interdisant la production, l’importation, la commercialisation, la détention et l’utilisation des sachets plastiques. L’objectif de ce décret est de réduire les impacts néfastes de la pollution issue des déchets plastiques sur l’environnement, la santé humaine et les écosystèmes en Côte d’Ivoire.
Cependant, malgré des avancées notables dans certains secteurs tels que les pâtisseries, les pharmacies et les supermarchés, où l’utilisation de sacs en papier kraft et de sacs réutilisables a été promue, un relâchement a été observé ces dernières années. D’où la tenue de l’atelier de ce jeudi dont les discussions ont porté sur plusieurs points. Notamment l’identification des causes de la non-application du Décret N°2013-327 du 22 mai 2013 et la proposition des solutions concrètes pour y remédier. Par ailleurs, une exploration des alternatives au plastique dans les différents secteurs de l’économie ivoirienne était également à l’ordre du jour. De même que la réorganisation de la filière de collecte, de transport, de recyclage et d’élimination du plastique en Côte d’Ivoire sera discutée en profondeur.
Enfin, il était question de mettre en place un cadre de concertation entre le ministère de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique et l’ensemble des acteurs du plastique afin de coordonner efficacement les actions et les initiatives dans ce domaine. Avant de déclarer cet atelier ouvert, le ministre de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique, Assahoré Konan Jacques, a invité les panelistes ainsi que tous les acteurs à mettre la main à la pâte pour relever ce défi, celui de faire de la Côte d’Ivoire, un pays sans déchets plastiques. Il a indiqué que la production mondiale de plastique a considérablement augmenté ces dernières années. « Selon un rapport de l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE) de février 2022, la production est passée entre 2000 et 2019 de 234 à 460 millions de tonnes. Cette croissance a également entraîné une épidémie de pollution plastique, générant 353 millions de tonnes de déchets plastiques », a fait savoir le ministre Assahoré.
Poursuivant, il a souligné que la Côte d’Ivoire produit, chaque année, entre 40 000 et 100 000 tonnes de déchets plastiques. Et 5 à 20% de ces déchets sont recyclés tandis que le reste est jeté dans les rues, les dépôts sauvages ou brûlé à l’air libre. Une situation qui représente une menace sanitaire et environnementale. Face à ces chiffres alarmants, le ministre a lancé un appel à la responsabilité. « J’invite chaque acteur à prendre ses responsabilités. À la population, je l’invite à faire un effort afin de réduire l’utilisation des sachets plastiques. Et enfin aux producteurs, de faire preuve de patriotisme. Car si les pays comme le Rwanda l’ont fait, pourquoi pas nous ? », a-t-il lancé.
À son tour, le Directeur Général du Centre Ivoirien Antipollution (CIAPOL), Yapo Bernard, a salué la présence des participants qui démontre, selon lui, leur engagement quant à la lutte contre la pollution plastique en Côte d’Ivoire. A l’en croire, l’objectif de cet atelier est d’identifier les pistes d’application effective et efficace de ce décret. Car pour lui, vu les effets néfastes de la pollution plastique sur la santé des populations, il est primordial de se réunir afin de non seulement se poser de bonnes questions mais aussi se donner des directives.
Abran Saliho