Montée des discours populistes en Afrique : Sidi Touré soutient que Le libéralisme, seule solution rationnelle à la gouvernance démocratique pour mener l’Afrique
Le ministre Sidi Tiémoko Touré, membre du Directoire du RHDP et présentant du parti au pouvoir au sein des organisations libérales nationales et internationales était l’invité du Magazine du Dimanche de la RTI première chaine nationale de Côte d’Ivoire. Cet entretien a été consacré aux questions relatives à la montée en puissance des discours populistes en Afrique face au développement sociopolitique et économique.
En sa qualité de membre de la grande famille des libéraux africains et mondiaux à laquelle appartient d’ailleurs sa formation politique, il a expliqué pourquoi cette idéologie devrait être doutée hors du continent africain mais dans le monde.
Bonjour Monsieur le ministre, en français facile, c’est quoi le libéralisme ?
En français facile, loin des terminologies philosophiques et des concepteurs de la codification du libéralisme, le libéralisme met au cœur de son action l’individu, lui permet de développer son potentiel en matière de création, d’initiative par exemple dans l’agriculture, de création d’emplois dans le commerce, l’exportation ou tout ce qu’on peut imaginer comme actions de développement pour l’individu propre. Maintenant sous un autre angle, il faut aussi comprendre que le libéralisme sert l’adressage des valeurs de l’Etat de droit, c’est la démocratie mais, c’est aussi des initiatives pour l’impulsion du développement dans différents pays.
Dans un autre chapitre, on pourrait essayer de définir le libéralisme à travers l’impact des politiques qui touchent les populations dans le quotidien. En l’occurrence pour ce qui relève de la Côte d’Ivoire, vous avez le taux de croissance qui a été annoncé et qui tourne depuis plusieurs années autour de 8%. C’est ce que nous avons vécu mais en termes matériel et de ressenti, ce sont les routes que les populations parcourent chaque jour et qui font la Côte d’Ivoire le premier pays, le pays qui a plus de 50% du réseau routier de l’Afrique de l’Ouest.
C’est aussi le secteur de la santé avec de nombreuses constructions d’hôpitaux, c’est aussi la couverture maladie universelle, le plan social du Gouvernement. Tout ça, ce sont les effets de la mise en œuvre de la politique libérale. Globalement dit, c’est certes l’Etat de droit, la démocratie mais aussi les initiatives pour impulser le développement.
Monsieur le ministre, qu’est-ce qui a véritablement milité en faveur du choix de la Côte d’Ivoire pour abriter ces activités ?
Une seule personnalité, Son Excellence le Président. Son leadership rayonne au-delà de la Côte d’Ivoire. N’oubliez pas que le Président Alassane Ouattara est celui qui a impulsé le second miracle de la Côte d’Ivoire, à la sortie de la crise post-électorale. Nous sommes partis de très bas et aujourd’hui la Côte d’Ivoire a été annoncée comme étant aux portes de l’émergence, et d’ailleurs se développe sous nos yeux le troisième miracle de la Côte d’Ivoire pour nous projeter définitivement dans cette émergence qui avait été lors du second miracle. Tout ça pour vous rappeler qu’il y a eu en son temps le Président Houphouët-Boigny qui était un libéral qui appliquait les politiques libérales, et donc le Président Alassane Ouattara en était que le continuateur.
Donc c’est tous ces éléments, tous ces succès qui ont permis aux libéraux du monde entier de venir en Côte d’Ivoire pour rendre hommage à ce libéral convaincu qui a mis en lumière le potentiel libéral en matière d’influence sur le vécu des populations et que les libéraux viennent s’en inspirer.
Monsieur le ministre, au cours de ces grandes rencontres, quelles sont les thématiques abordées ?
Pour ce qui est des libéraux, à ce genre de rencontre, nous nous remettons en cause, nous apprécions ce qui a été fait les années précédentes et nous nous projetons par rapport à l’actualité du moment. N’oubliez pas que le monde fait face à une montée très ardue du populisme. Le populisme qui a pour credo, pour essentiel, la remise en cause des institutions démocratiques.
Et donc, il est bon que les libéraux qui exercent et excellent dans le développement des différents pays puissent revisiter leur lexique et leur répertoire d’actions pour pouvoir le cadrer au mieux et répondre au mieux aux attentes des populations pour ne pas que ces populations soient embarquées dans des aventures ambigües tel que nous l’avons constaté dans la sous-région ouest africaine, par ailleurs dans d’autres pays, essentiellement en Europe qui fait d’ailleurs à la montée du populisme.
Parlant de remise en cause, quels sont les quelques chants discordants que vous avez enregistrés ?
Au niveau du populisme ! bien évidemment, quand on parle dans le cadre ivoirien, on a entendu parler des néo-panafricanistes qui en son temps essayaient de nous embarquer dans des chantiers qui donnent des résultats que nous avons constatés par exemple dans des pays frères où les institutions démocratiques ont été remises en cause.
Ce sont des exemples malheureux pour nos différentes démocraties qu’il faut essayer d’apprécier à leur juste valeur pour que nos institutions démocratiques se revisitent à l’effet d’éviter de donner du champ d’expression à ces néo-panafricanistes de mauvais alois.
Comment est-ce que, Monsieur le ministre, la jeunesse ivoirienne a réagi à ces différents évènements ? Est-ce qu’on a pu noter une sorte de mobilisation de ces jeunes à ces différents rendez-vous qui se sont tenues ici à Abidjan ?
Pour la première fois il faut le relever, on parle de valeurs parce que dans tout le champ politique national on ne parle que de personnalité et de personnification du débat. Il est important, très souvent, de ramener les choses sur les valeurs et, les valeurs que nous défendons, ce sont les libertés. Et dans tout le champ lexical disponible, on parle de liberté. Quand on parle par exemple dans le cadre de l’audiovisuel, la libéralisation du champ d’expression de l’audiovisuel c’est la mise en œuvre d’une politique libérale qui a abouti à cela de sorte à ce que les Ivoiriens aient de la diversité du point de vue de la diversité des programmes etc…
Et surtout, impulsion de nouvelles compétences visibles et valorisées à travers les différentes chaines que nous constatons au niveau national. Ça, c’est une politique libérale qui a abouti à ce genre de résultat. Et donc nous apprécions que les jeunes, aujourd’hui, adhèrent à cette façon de faire qui les rapproche des choses réelles au lieu de rester dans le théorique qui ne touche pas leur quotidien.
Vous êtes le représentant du RHDP auprès des organisations libérales nationales et internationales. En quoi consiste concrètement Monsieur le ministre, votre rôle, votre action auprès de ces organisations ?
Essentiellement garder le lien avec ces organisations. Il faut le relever la communauté internationale libérale était auprès de la Côte d’Ivoire lorsque nous sommes sortis de crise, a accompagné la Côte d’Ivoire parce que le Président Ouattara est un libéral convaincu et le Président Ouattara a déroulé son plan d’actions qui fait aujourd’hui la fierté de tout cette communauté libérale internationale.
Il est donc bon de garder les contacts avec les amis et c’est dans ce cadre-là que nous jouons ce rôle d’entre-gens pour permettre que cette visibilité libérale soit perçue et que nous puissions développer les meilleures politiques à l’attention des populations ivoiriennes qui en demandent.
Alors quels sont les autres bénéfices que la Côte d’Ivoire pourrait tirer de l’ensemble de ces évènements ?
Je l’ai dit tantôt, il était question de présenter nos succès mais aussi nos échecs.
À la lumière des différentes présentations, nous ferions une analyse et c’est ce qui a été fait ?Et quels sont les grands succès qui ont été faits, pour vous prendre au mot, Monsieur le ministre ?
Ecoutez, au plan social du Gouvernement, c’est un programme à succès aujourd’hui qui est demandé par les différents pays qui veulent mettre en œuvre une telle initiative dans leurs différents Etats. Vous avez le programme jeunesse du Gouvernement, c’est un sujet qui a été très débattu lors de ces assises avec la jeunesse libérale africaine mais aussi avec la jeunesse mondiale qui voulait savoir les leviers qui ont été utilisés pour atteindre ces différents résultats en termes d’impact.
Donc autant d’éléments qui ont été parcourus et partagés mais aussi, il fallait tirer des leçons à l’effet de ne pas faire des erreurs que certains libéraux ont connues leur différent pays en laissant le champ d’expression à ces différents populistes. Donc nous allons former les jeunes africains mais aussi du monde à l’effet d’avoir le champ lexical nécessaire pour pouvoir répondre bien sûr de façon démocratique, à ces différents populistes qui font régresser les différentes nations.
Quels sont les autres évènements allant dans le même sens qui sont prévus cette année en Côte d’Ivoire ?
Après le congrès de la jeunesse libérale internationale mondiale qui s’est clôturée hier (ndlr samedi 11 mai 2024), nous escomptons accueillir très bientôt le Congrès du Réseau libéral africain, probablement au mois de septembre. Il était prévu le congrès du RENEWPAC qui est un congrès des élus des pays ACP (Afrique Caraïbes et Pacifiques) et européens en Côte d’Ivoire mais, cela demeure quelque chose qu’il va falloir décaler pour 2025. Mais en tout état de cause, nous demeurons au centre de l’actualité jusqu’en 2025 certainement. 2024 n’est que le début d’une grosse initiative, d’une grosse machine pour accompagner les libéraux africains et du monde.
Quelle sera la particularité de ce congrès ?
La particularité du Congrès du Réseau libéral africain sera de réunir tous les partis libéraux africains en Côte d’Ivoire à l’effet de débattre des différents sujets de gouvernance dans leur parti politique, la formulation de politiques et de stratégies pour la conquête du pouvoir pour ce qui relève des partis qui sont de l’opposition mais aussi pour la conservation du pouvoir pour ce qui relève des partis qui sont dans l’exercice du pouvoir.
Au regard de toutes ces rencontres qui se sont tenues, peut-on dire que ce rendez-vous a tenu toutes ses promesses
Evidemment ! Nous sommes très fiers (…). Pour moi, c’est un retour dans ma propre histoire parce qu’anciennement, je fus le premier président de la jeunesse libérale africaine. Et voir ces jeunes ici en Côte d’Ivoire, m’a rappelé ma propre histoire sans oublier aussi que, c’est grâce au Président Ouattara que je fus l’un des tous premiers jeunes Chefs de Cabinet d’Afrique à son service. Tout ceci pour dire qu’il faut faire ce retour à cette jeune génération qui a besoin de se former sur les valeurs pour pouvoir prendre en charge la gestion de leur différent pays là où elle se trouve.
Monsieur le ministre, face à la montée du populisme, y a-t-il espoir de croire que le libéralisme finira-t-il par s’imposer ?
Oui ! Le libéralisme est la solution la plus rationnelle face à la montée parce que le populisme ne fait qu’opposer à la gouvernance démocratique à la population. Vous avez des populations qui cherchent des réponses et le populisme vient avec des belles paroles les opposer à la gouvernance démocratique, ce qui ne peut pas tenir. Donner la parole au peuple et ceci se passe dans les urnes avec des valeurs. Nous ne voulons plus de paroles, nous voulons juste des valeurs pour pouvoir avancer. C’est ce qui doit mener le monde, c’est ce qui doit mener l’Afrique.
Sercom