Présidentielle 2025 : Laurent Gbagbo ouvre la bataille, alerte sur la paix ? (La matinale expresse)
Lemandatexpress – Le processus électoral prend un important virage. De la candidature déclarée de Laurent Gbagbo à la présidentielle 2025, au plébiscite d’Alassane Ouattara par ses partisans, en passant par la rentrée politique du COJEP, la scène politique était en ébullition le week-end dernier.
Qu’on ne s’y méprenne pas. L’investiture de Laurent Gbagbo en tant que candidat du PPA-CI pour la présidentielle 2025 constitue un élément déterminant dans l’échéance électorale à venir. Légitime et légal pour son parti, l’ancien président de la République, dont l’éligibilité reste toujours entre parenthèse en raison d’une condamnation (en 2018 par la justice ivoirienne), a manifestement jeté un pavé dans la marre en accédant au souhait de ses partisans de le voir candidater. L’homme est, d’ailleurs, d’ores et déjà, en mode campagne. D’autant plus qu’il a décliné son projet de société, taillé et calibré en dix points. Il a, par ailleurs, dégainé le verbe militant, en direction de ses adversaires. La bataille, comme dirait l’autre, est ouverte.
Le Canard soutient, par exemple, que « Gbagbo (est) un os ans la gorge de Ouattara ». De son côté, Le temps cite Dano Djédjé, qui exhorte en ces termes : « Nous ne devons pas reculer ». Pendant que ses partisans applaudissent « un discours vivifiant », un choix assumé, en face, la cérémonie de vendredi dernier (à l’hôtel ivoire) est passée au crible de la critique. L’Expression estime que « Gbagbo ne propose rien de concret aux Ivoiriens » quand L’Avenir évoque « les incongruités que l’ancien régime veut cacher aux populations ».
Le Perroquet, pour sa part, voit cette actualité sous le prisme de la fatalité. « Le réveil des vieux démons à craindre pour les jours à venir », écrit-il. Annonçant un bras de fer épique entre Laurent Gbagbo et le régime, le magazine lance en substance : « il y a urgence à sauver la paix ». Et ce, parce que le PPA-CI joue, selon lui, la carte « Gbagbo ou rien en 2025 », alors que ce dernier, quand bien même gracié en août 2022, n’est pas encore réinscrit sur la liste électorale.
Dans une situation quasi-similaire à celui de son ancien mentor, Blé Goudé s’est, également, positionné officiellement pour la présidentielle 2025. Au pied de la basilique, dimanche, l’ancien détenu de la Haye a été désigné par les membres du COJEP comme leur candidat. Sans avoir la garantie de son éligibilité, le natif de Guibéroua a présenté sa vision gouvernementale : il veut lutter en premier lieu contre la corruption qui, dit-il, fait perdre 1300 milliards de F CFA à la Côte d’Ivoire, en mettant en place une brigade contre la corruption. Le président du COJEP annonce, également, un plan d’urgence de souveraineté agricole (PUSA) etc. Bref, tout un programme qui traduit ses ambitions politiques.
Un programme qui devra s’étalonner, le moment venu, à celui du président sortant. En tout cas, Alassane Ouattara est, lui aussi, en lice pour la conquête de son fauteuil. Du moins selon le vœu ardent de ses partisans. Le RHDP, qui ne jure que par l’ancien fonctionnaire du FMI, a une nouvelle fois traduit sa volonté de le voir au perchoir de la République. L’appel est venu de divers horizons, ce week-end. Les Grands ponts ont validé la candidature de Ouattara, selon Le Mandat. Le Rassemblement évoque, pour sa part, un plébiscite en faveur d’ADO. « Bientôt une grande nouvelle annoncée par le président », a appuyé le Premier ministre Beugré Mambé depuis Dabou dans des propos relayés par L’inter.
A Abobo, ce sont les femmes qui ont sonné le soutien et la mobilisation en faveur d’une candidature du « Brave Tchè ». En présence du secrétaire exécutif Cissé Bacongo, Harlette Badou (présidente de l’UF-RHDP) et ses sœurs ont lancé le rouleau compresseur en vue de 2025, lors d’une cérémonie d’hommage au chef de l’Etat. Touba n’était pas en reste avec une démonstration de force orchestrée par la jeunesse.
2025, c’est maintenant. Visiblement. Et aucun Etat-major ne veut se mettre en marge de cette mouvance. Même en période de deuil, le PDCI-RDA reste actif sur le terrain politique. Le parti de feu Henri Konan Bédié était, ainsi, en ratissage dans le Guémon où Tidjane Thiam, selon Le Bélier, a reçu un important soutien.
Dans cette euphorie politicienne, Le Canad tranche avec une information concernant le secrétaire général de la FESCI. Selon le confrère, Sié Kambou (c’est de lui qu’il s’agit) risque deux ans de prison. Une peine qui serait, sans nul doute, en lien avec ses déclarations récentes sur un supposé cartel de drogue en milieu universitaire. Nous y reviendrons.
A demain