Mme Diika Bamba (Coach formatrice en tourisme) : « Il existe bien de métiers discrets mais, au cœur de la promotion de la destination ivoirienne»
Coach-formatrice dans les métiers de tourisme dont, l’hôtellerie, la restauration et l’accueil, Mme Diika Bamba s’apprête à organiser une activité sur le développement personnel. Mais, la lauréate du Prix spécial dans le domaine de la formation à la soirée des « Sublimes du Tourisme » a saisi l’opportunité de l’interview qu’elle nous a accordée pour évoquer des métiers dont on perçoit peu le poids. Et pourtant…
D’où vous est venu l’idée d’organiser le programme « La connaissance de Soi » ou LCDS prévu dont on parle et pour quels objectifs ?
Je suis aujourd’hui, en Côte d’Ivoire, pour transmettre. Transmettre ce que j’ai appris depuis plusieurs années en Europe dans le métier de femme de chambre, aujourd’hui , coach -formatrice dans plusieurs métiers dans le tourisme dont l’hôtellerie, la restauration et l’accueil.
Pour en revenir à votre programme du 18 mai prochain, que doit-on retenir ?
Au cours de toutes mes expériences, ce qui m’est ressorti, c’est vraiment l’accompagnement de cette génération et bien d’autres ; qu’elle soit féminine et masculine, à sortir le meilleur d’elle-même. Avec toutes mon équipe, j’organise le programme LCDS.
Pouvons-nous en savoir davantage ?
C’est une masterclass interactive de partage d’expériences qui aura lieu au Centre Ivoiro-Coréen et qui offrira l’opportunité unique d’explorer sa propre personnalité ; l’amélioration de ses compétences ; la gestion du stress et des émotions ; les relations interpersonnelles ; l’impact sur la carrière et surtout, la confiance en soi. Aussi, nous voulons capitaliser la récente expérience avec 1.200 jeunes dans les villes -CAN, par rapport aux métiers du tourisme et de l’hôtellerie.
Justement, récemment, une centaine de valets et de femmes de chambre, bénéficiaires d’une session de renforcement de capacités, en prélude à la CAN 2023, ont reçu des attestations de fin de formation. Vous avez même été primée à la Soirée des « Sublimes du Tourisme » par le président Aka Aouélé. A propos, quelle est la différence entre gouvernante et femme de chambre ?
Je suis une ancienne femme de chambre, depuis 1992, en France. Ce fut mon premier emploi. Le métier de femme de chambre, c’est l’entretien. C’est la propreté d’une chambre qui a été déjà utilisé par un précédent client. Elle la remet à blanc (se débarrasser de tout ce qui est sale), de sorte que le prochain client soit aussi bien reçu. La gouvernance, c’est celle qui supervise. C’est celle qui recrute. C’est celle qui forme. C’est celle qui contrôle le travail de la femme, du valet de chambre. Quand la femme de chambre met à blanc, la gouvernante d’étages, en fonction des hôtels, peut avoir un seul étage. Il y a peut-être 5 ou 6 femmes de chambre. Tout dépend de l’hôtel. Elle viendra voir, superviser. Cela pour peut-être découvrir ce que la femme ou le valet de chambre n’a pas pu voir ou exécuter dans sa tâche. Elle va être l’œil du client. Elle est, en général, la dernière personne qui sort de la chambre avant le client pour la peaufiner.
En quoi a concrètement consisté la formation de valets et de femmes de chambre avant la CAN ?
J’ai été très heureuse de la feuille de route du Président de la République, SE Alassane Ouattara et de la vision de notre ministre de tutelle, Siandou Fofana mise en œuvre, à travers la stratégie « Sublime Côte d’Ivoire » . Son esprit d’ouverture a très vite, permis d’assimiler la stratégie nationale de développement touristique dont l’ambition est de faire de la Côte d’Ivoire, l’une des 5 principales destinations d’Afrique. On a aussi compris que cette stratégie Il faut dire que ladite stratégie ne peut notamment, être traduite dans les faits si la qualité de l’accueil, du service ne répond pas déjà aux normes nationales mais aussi internationales. Avec le ministre Touré Mamadou qui est le ministre de la promotion de la jeunesse, une convention a été signée le 4 octobre afin qu’on puisse former 1200 jeunes afin de les insérer, de renforcer les équipes dans les 5 villes CAN. Avant cela, il y a eu le lancement de la formation de femmes, de valets de chambre, le 18 septembre avec la Direction de la Coopération et de la Professionnalisation (DCP) au ministère du Tourisme et des loisirs.
Quelle sont les qualités d’une bonne gouvernante, une femme de chambre et valet ?
C’est d’abord, la discrétion, l’humilité, la patience, l’empathie. Aussi, on ne touche pas ; on ne vole pas ; On ne se mêle. Prendre soin des effets personnels de la clientèle.
Dans le cadre du repositionnement de la destination ivoirienne, quelle contribution des gouvernantes, femmes et valets de chambre ?
Tout touriste quand il arrive, l’une des premières choses à laquelle il aspire, c’est de se reposer. Quand on arrive dans une chambre et que les draps, la salle de bain, ( ) ne sont pas propres, c’est plus grand bémol une quelconque destination. Donc, la propreté, l’entretien, les besoins et attentes des clients en matière d’hébergement, c’est le cœur de tout. Si les services susmentionnés, dans tout établissement ne sont pas aux normes, c’est sûr que c’est l’image de tout le pays qui va en pâtir.
Mathias Kouamé