AFFI critique sévèrement la gouvernance de son allié, le Rhdp, et appelle à une alternance
À l’occasion d’une conférence de presse, au siège de son parti à Cocody, le Président du Fpi, ce samedi 4 Mai 2024, Pascal Affi N’Guessan, a appelé à une alternance politique en 2025 pour marquer la fin d’un cycle dominé par les trois présidents qui ont succédé à Félix Houphouët-Boigny.
Pour lui, l’année 2025, qui est une année électorale, verra l’ouverture d’une nouvelle phase dans l’histoire de la Côte d’Ivoire. L’ancien premier ministre de Gbagbo soutient dans son argumentaire que les compatriotes éprouvent une envie profonde de changement.
» L’alternance, c’est quelque chose de sain et de naturel dans une démocratie. C’est une respiration. C’est la possibilité de donner un nouveau souffle à notre pays. Et la Côte d’Ivoire a besoin d’un nouveau souffle », a-t-il soutenu.
Le Fpi qui est un allié du Rhdp n’a pas manqué de critiquer le bilan du gouvernement actuel. Le patron du Fpi a énuméré des « résultats macro-économiques flatteurs et mis en évidence « un taux d’endettement alarmant, un niveau de corruption écœurant, une misère révoltante, un indice de développement humain en régression et une espérance de vie à la naissance en recul ».
Il a également rappelé la nécessité de mettre fin à un système politique basé sur le clientélisme et les prébendes, appelant à un projet politique inclusif pour le futur.
»Nous le savons tous, la Côte d’Ivoire est à la fin d’un cycle politique. Ce cycle a été rythmé par les trois présidents qui ont alternativement succédé à Félix Houphouët Boigny. 2025 verra l’ouverture d’une nouvelle phase dans l’histoire de notre pays. Nos compatriotes éprouvent une envie de changement, une envie profonde de changement.L’alternance, c’est quelque chose de sain et de naturel dans une démocratie. C’est une respiration. C’est la possibilité de donner un nouveau souffle à notre pays.
Et la Côte d’Ivoire a besoin d’un nouveau souffle.Quel bilan aujourd’hui pour le pouvoir RHDP : des résultats macro-économiques flatteurs, un taux d’endettement alarmant, un niveau de corruption écœurant, une misère révoltante, un indice de développement humain en régression qui place la Côte d’Ivoire en queue de peloton des pays du monde, une espérance de vie à la naissance en recul, de 58 à 57 ans.
Les Ivoiriens vivent mal et moins longtemps !Ces résultats disqualifient tout discours sur la réussite économique de la Côte d’Ivoire. La Côte d’Ivoire va mal !Notre vie politique est aujourd’hui rythmée par des scandales de corruption à répétition qui mettent à mal la confiance envers nos dirigeants et nos institutions.
Sur le plan social, en ville comme à la campagne, nos concitoyens souffrent. Nous sommes à leurs côtés lorsque des familles entières sont victimes de déguerpissements au mépris des règles élémentaires d’humanité. Nous sommes aux côtés de nos producteurs de cacao, victimes d’un système inique de fixation du prix qui les maintient dans une situation de pauvreté endémique.
C’est pour défendre leurs intérêts et leur dignité que nous avons demandé la création d’une commission d’enquête parlementaire. Nous porterons en 2025 la voix du peuple de Côte d’Ivoire, ce peuple qui se lève tôt et se couche tard ; ce peuple qui se sent peu respecté, peu considéré. Nous porterons son combat pour la justice et la dignité. Face aux héritiers d’un système à bout de souffle, l’alternance sera une rupture et un nouveau départ.Réussir l’alternance ne sera possible que sur la base de valeurs et d’un projet.
La Côte d’Ivoire mérite un vrai débat programmatique. Il se tiendra entre d’une part les héritiers d’un système qui marque chaque jour ses limites et d’autre part le candidat de la rupture, le candidat du changement, le candidat de l’espérance, qui sortira de nos rangs. Notre projet s’adresse à tous les Ivoiriens », a-t-il informé.
Sur le plan de la liberté, Affi N’guessan à fait savoir qu’aujourd’hui beaucoup de »nos compatriotes sont privés de liberté ou contraints à l’exil pour leur engagement politique »Il a toutefois salué la libération récente de plusieurs prisonniers politiques dont Soul to Soul, vice-président de l’ex-GPS. Mais des progrès sont encore à réaliser.
« Il faut aller plus loin afin de vider nos prisons de tous ceux qui n’ont rien à y faire et dont l’incarcération balafre l’image du pays et enrhume la démocratie », a-t-il conseillé.
HG