Ex Zones CNO/Réintégration de 2996 enseignants, Insertion professionnelle de 2000,… : L’UDEVO-CI s’en remet au Président de la République
C’est une attente qui semble loin de prendre pour les 4996 enseignants volontairesdes ex-Zones CNO, depuis 2002. Une situation que déplore le président de l’Union des Enseignants Volontaires Omis de Côte d’Ivoire (UDEVO CI), Bamba Lancine. « Depuis 2002, nous avons œuvré pour sauver l’école, évitant ainsi le génocide intellectuel. Nous n’avons pas demandé de rémunération à l’époque, motivés par notre volonté de permettre aux enfants des zones concernées de bénéficier de l’éducation. Nous avons tout mis en œuvre pour maintenir l’école à flot pendant cette période », a-t-il, d’entrée de jeu, souligné, lors d’une récente conférence de presse à Man.
Le président de l’UDEVO-CI a, par la suite, fait savoir que, au sein des 1090 participants au plan de sauvetage de 2002, seuls 2665 et 2429 ont été exceptionnellement intégrés en 2008 et 2012, laissant 4996 dans l’attente. « Si nous avons salué l’intégration de plusieurs de nos collègues, nous sommes profondément attristés par l’oubli de plus de 5000 d’entre nous par la politique d’intégration à la fonction publique », a indiqué, très amer, Bamba Lancine avant d’ajouter : « Aujourd’hui, parmi ces 4996, 2000 ont dépassé la limite d’âge et 2996, comprenant 1711 instituteurs adjoints, 982 instituteurs ordinaires et 303 professeurs, attendent toujours leur intégration ».
Mais, pour le conférencier, des influences occultes pourraient être à l’origine de la non-réintégration de beaucoup d’entre eux, alors que le chef de l’État a annoncé à deux reprises leur réintégration avec le soutien de feu Amadou Gon et de feu Cheick Bouakary Fofana. « Nous avons exploré toutes les voies possibles avec les ministres Michel Amani, le Professeur Adama Diawara (Ex Conseiller chargé d’Education à la Primature, assisté de Koné Syndou), ainsi que les ministres Kandia Camara et Mariatou Kone. À chaque fois, nous avons reçu des assurances quant à la prise en compte de notre situation. Mais nous avons été consternés de constater que d’autres personnes ont été recrutées lors du recrutement exceptionnel des enseignants, au détriment de ceux d’entre nous qui possédaient une expérience plus étendue », a-t-il déploré. Depuis près de 22 ans, l’attente persiste. Les enseignants volontaires, pourtant salués pour leur bravoure et leur dévouement après la crise militaro-politique de 2002, se sentent abandonnés. « Nous sommes meurtris, avons presque tout perdu. L’attente a été si longue que bon nombre de nos camarades ont perdu leur foyer, voire leur dignité. Beaucoup d’entre eux, en cas de difficultés ou de maladie, ne peuvent plus subvenir à leurs besoins. Nos camarades sombrent dans la précarité », a ajouté Bamba Lancine. Face à cette situation, leur espoir, c’est le chef de l’État, considéré comme le seul capable de résoudre ce problème. Ils plaident pour la réintégration des 2996 enseignants encore en attente, l’insertion professionnelle des 2000 ayant dépassé la limite d’âge, et l’utilisation des 25 millions du plan de sauvetage post-crise. « Nous sommes des pères et des mères, avons travaillé d’arrache-pied pour sauver l’école ivoirienne contre vents et marées. Nous possédons toute l’expérience nécessaire pour poursuivre notre mission. En tant que pères et mères, nous appelons à l’aide. Nous voulons que notre situation soit réglée. Nous n’avons plus que le président Alassane Ouattara, comme dernier recours. Nous le supplions. La survie de milliers de familles en dépend », a conclu Bamba Lancine, les larmes aux yeux. Cette conférence de presse s’est déroulée en présence de nombreux délégués venus des localités membres de cette union.
Sercom