Mali – Pour défaut d’electricité, un syndicat d’enseignants bloque l’école
Lemandatexpress – La pénurie d’electricité qui prévaut au Mali, en ces temps de forte chaleur, risque d’impacter fortement l’année académique.
Pas d’électricité, pas d’école. Tel semble être le mot d’ordre du Syndicat national de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (SNESUP) du Mali, à travers son Comité de l’école normale supérieure (ENSUP). En effet, en réaction au manque d’electricité, ledit syndicat a lancé, le lundi 29 avril, un préavis d’arrêt des cours.
“Le Comité syndical du SNESUP-ENSup, au regard de la situation qui prévaut à l’école depuis plus d’une semaine (absence totale d’électricité rendant le travail difficile voire impossible, en cette période de canicule, dans les classes, les laboratoires et même les bureaux), demande aux militants et militantes la suspension totale de toutes les activités pédagogiques au sein de l’école, jusqu’au rétablissement de l’électricité”, fait savoir le communiqué signé du secrétaire général Dr Aliou Diarra.
Pour le Comité syndical, la reprise des activités est assujettie à la fourniture de l’electricité. C’est pourquoi, il “invite l’ensemble de ses militants au respect strict du présent avis et à la reprise du travail dès rétablissement del’électricité”.
Montée de chaleur et dettes
Le Mali comme l’ensemble des pays de la sous-région connaît une montée de chaleur sans précédent depuis le mois mars, avec un pic de mercure à 50 degrés début avril. Sans compter que depuis près d’un an les coupures d’électricité sont devenues de plus en plus courantes. Toute chose qui en rajoute à la souffrance des populations et donc des enseignants.
L’absence de l’electricité est l’une des conséquences directes des dettes accumuléés par la Compagnie nationale d’électricité du Mali au cours de ces dernières années au point de ne pouvoir répondre aux besoins domestiques et industriels. Un article du Monde publié le 16 janvier 2024, indique que la dette de l’entreprise publique avoisinerait aujourd’hui les 600 milliards de francs CFA, soit 915 millions d’euros.
Selon la même source, fin 2023, le colonel Assimi Goïta a assuré, lors de son discours à la nation, que “les autorités de la transition ont initié des actions”, regrettant une situation “consécutive à plusieurs années de mauvaise gestion”.
Malgré tout, l’électricité reste une denrée rare au Mali, d’où ce préavis du syndicat des enseignants du supérieur, qui n’en peuvent de travailler dans des conditions infernales.
Martial Galé
Lemandatexpress.net