Côte d’Ivoire: Le ministre Assahoré mobilise les préfets de région autour du Code de l’Environnement
En vue de les impliquer dans la mise en oeuvre du Code de l’Environnement, le ministère de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique a initié, samedi dernier, à Bouaké (dans le Gbêkê), un atelier réunissant les 33 préfets de région de la Côte d’Ivoire. Occasion de discuter des dispositions de ce nouvel instrument juridique et de la contribution des autorités préfectorales aux activités d’évaluations environnementales.
Promulgué en fin d’année dernière, le Code de l’Environnement est un instrument juridique sur lequel le ministre Assahoré Konan Jacques fonde beaucoup d’espoir dans l’approche des questions environnementales et écologiques. Il s’est, alors engagé à mobiliser toutes les forces vives pour optimiser son implémentation. D’où l’organisation d’un important atelier à Bouaké, le 20 avril 2024, à l’intention des préfets de région. Il s’agissait de discuter aussi bien des dispositions de ce nouvel instrument juridique que de la contribution des autorités préfectorales aux activités d’évaluations environnementales.
À cette occasion, le ministre de l’Environnement, du Développement durable et de Transition écologique a souligné l’intérêt de renforcer les capacités des autorités préfectorales, acteurs majeurs au niveau des activités d’évaluations, notamment l’enquête publique et de l’examen technique des rapports d’études. «La lutte que nous menons aujourd’hui, nous la menons pour nos enfants. Nous voulons vous présenter les défis à relever afin de solliciter votre soutien et votre accompagnement pour réussir ce combat », a déclaré Assahoré Konan Jacques, insistant sur la capacité des préfets à relayer les informations auprès des populations.
Au-delà des préfets de région, c’est à tout le corps préfectoral que le ministre Assahoré veut partager ce Code de l’Environnement. Selon la revue générale faite par le conseiller technique, Kouadio Georges, le nouveau Code de l’Environnement contient les mesures innovantes visant à renforcer la protection de l’environnement et à relever les défis écologiques. Notamment, le “principe de non-régression” engageant l’État à prévenir tout recul dans les politiques environnementales. De même que la “responsabilité élargie du producteur” qui impose aux fabricants, distributeurs et importateurs de prendre en charge la gestion des déchets générés par leurs produits. Le texte consacre le “droit à l’éducation environnementale”, incitant l’État, les collectivités territoriales, le secteur privé et la société civile à promouvoir la sensibilisation, la formation et la recherche-développement en matière d’environnement. Il vient répondre aux enjeux majeurs tels que les changements climatiques, la diversité biologique, la préservation des montagnes et des mangroves, ainsi que la gestion élargie des déchets.
Aussi, des mesures spécifiques sont proposées pour promouvoir les énergies renouvelables, prévenir la biopiraterie et préserver les écosystèmes fragiles.
Dans ce Code, l’introduction de l’Étude d’impact environnemental et social (EIES), de l’Audit Environnemental Social (AES) et de l’Évaluation Environnementale et Sociale Stratégique (EESS) met l’accent sur l’aspect social et la participation communautaire.
Au niveau institutionnel, une Police de l’Environnement sera créée pour veiller au respect de la réglementation. De plus, une nouvelle Agence, dotée de personnalité juridique et d’autonomie financière, remplacera l’Agence Nationale de l’Environnement pour une gestion plus efficace. Le Code prévoit également un renforcement des sanctions pour les infractions environnementales, démontrant la détermination de la Côte d’Ivoire à protéger ses ressources naturelles. Enfin, la consécration du préjudice écologique dans la législation permettra à toute personne affectée de déclencher des actions en réparation et de recevoir des dédommagements en cas d’infraction environnementale.
Riche en enseignements, cet atelier a été, en outre, marqué par diverses présentations, notamment sur la Stratégie nationale de lutte contre le changement climatique par le Docteur Éric Assamoi. Il a montré que le plan d’action climatique de la Côte d’Ivoire repose sur trois piliers essentiels : l’atténuation, l’adaptation et le financement. Ainsi, la stratégie vise une réduction significative de 30,41% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, tout en renforçant la résilience du pays dans cinq secteurs prioritaires : ressources en eau, agriculture, foresterie, zones côtières et santé. Pour la mise en œuvre de ces mesures, le pays prévoit de mobiliser des financements considérables, estimés à environ 12 000 milliards de francs CFA.
Mais déjà, plusieurs mesures ont prises pour répondre efficacement aux enjeux, a précisé Dr Assamoi. Des mesures qui incluent une augmentation de 45% de la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique, une augmentation de 20% de l’efficacité énergétique dans le secteur du bâtiment, une augmentation de 10% de la part des véhicules électriques d’ici à 2030, ainsi que la construction de 12 décharges modernes à l’intérieur du pays, avec une capacité de traitement évaluée à 1 000 000 tonnes par an.
Après la présentation du bilan de la participation des préfets aux activités et évaluations environnementales, le ministère a proposé un nouveau cadre de collaboration avec le corps préfectoral. Aussi, une copie du nouveau Code de l’Environnement a été remise aux autorités préfectorales qui ont salué l’initiative de cette rencontre, formulé des recommandations fortes, s’engageant à poursuivre les efforts de préservation de l’environnement, menés au quotidien dans leurs localités respectives.
Au cours de cet atelier, des personnalités de la Région du Gbêkê, dont M. Jean-Claude Kouassi, ministre gouverneur du District Autonome de la Vallée du Bandama, et Madame Korotoumou Diomande, 4e vice-vrésidente du Conseil régional de Gbêkê, ont indiqué l’urgence de sensibiliser aux enjeux environnementaux et une adoption généralisée du Code de l’Environnement à travers toutes les strates de la société.
Martial Galé ( source: MINEDDTE)
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