Fixation du prix du cacao/Adjoumani :« C’est une opération qui se déroule en toute transparence »
Les principales raisons de l’embellie du prix du cacao ; L’impact réel de la hausse du prix du kilo de fève sur le producteur ; La politique du gouvernement dans le domaine du vivrier ; La question de l transformation et de la sécurité alimentaire. Ce sont entre autres sujets abordés mardi soir par le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, du Développement rural et des Productions vivrières. Kobenan Kouassi Adjoumani, était l’invité de « RTI 1 reçoit ».
C’est un secret de polichinelle, depuis le mardi 2 avril, le prix bord champ du kilo de la fève brune pour la campagne intermédiaire a été fixée à 1500F soit, une hausse de 50%, par rapport à la campagne principale. Une grande première. Un sujet sur lequel l’invité est revenu pour en donner les raisons.
Les faits à l’origine de la flambée du prix du cacao sur les marchés internationaux
En effet, en 2023, la production du premier pays-producteur qu’est la Côte d’Ivoire était à plus de 2,2 millions de tonnes. Une production est en baisse, en raison de, « plusieurs contraintes », a fait savoir Kobenan Kouassi Adjoumani. Il a cité les contraintes climatiques avec le phénomène El Nino et les intempéries qui perturbent les productions ; la maladie du swollen shoot ; les vergers veillant avant l’absence de nouvelles plantations, depuis 2018. Tout ceci a une répercussion sur la production. Aujourd’hui , au plan international, le constat est que, la demande est plus forte que l’offre. D’où les flambée. « C’est vrai, nous perdons en production mais, nous gagnons au niveau des prix. Ce qui est souhaité », a fait admettre le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, du Développement rural et des Productions vivrières. La question de la transformation locale pèse également. Pour autant, il a indiqué que, eu égard à la situation, il y a en projet, le renouvellement de vergers avec des plants plus résilients , capables de résister à toutes sortes de fléaux, grâce à un contrat signé entre le Conseil café-cacao (CCC) et le Centre national de recherche agronomique (CNRA)
Le mécanisme de fixation du prix du cacao
Avec les réformes entreprises, ce sont 60% du prix CAF qui sont reversés aux producteurs, sur décision du Président de la République, « en raison de la pénibilité du travail » du paysan, a révélé le ministre d’Etat.. Il est bon de savoir qu’à la campagne principale, le prix à l’international était de l’ordre de 1645F/kg. Ce qui revient à 1000F/kg au producteur. Mais, en Côte d’Ivoire , à travers la stabilisation, c’est la vente anticipée qui est privilégiée. C’est-à-dire que le cacao ivoirien, précisément , 80% de la production a déjà été vendue. Les 20% restant, c’est pour les prévisions. Mais avec la flambée des prix à l’international, il a été décidé de vendre une partie de ces 20%. « Ce qui a permis un prix CAF révisé en interne qui est de l’ordre de 2326F. Et qui fait qu’aujourd’hui, on peut payer 1500F/kg au producteur. « La fixation du prix du cacao est une opération qui se déroule en toute transparence » a t-il rassuré, ajoutant que le système de stabilisation est meilleur que la vente en spot. « Parce qu’il garantit les revenus des paysans », a argumenté le ministre de l’agriculture. Par ailleurs, il reconnaît aussi que le prix à l’international « ne profite pas aux producteurs, tel que nous le souhaitons »; Mais, « A la campagne prochaine, si la tendance est haussière, c’est sûr qu’il y aura des répercussions positives sur le kg de cacao payé ».
La transformation locale et de la production vivrière
Les autres produits de rente dont, la noix de cajou, il est annoncé la diversification des partenaires à l’exportation face à la politique de pays acheteurs actuels instaurant plusieurs taxes. Pour ce même produit, en 2011, on était à 32000 tonnes transformées. En 2019, on est passé à 57 000 tonnes puis à 265 000 tonnes. C’est déjà « un effort » ; même si, l’objectif, c’est d’atteindre 300 000 tonnes, a encore révélé Kobenan Kouassi Adjoumani. Revenant sur le cacao, il a souligné que, la capacité de broyage, installée, aujourd’hui , dans le pays est de, 972 000 tonnes, au premier trimestre 2023 contre 545 000 tonnes, en 2011. Au niveau des entreprises industrielles, on en 12 aujourd’hui avec 14 usines pour un taux de transformation de 34%. Mieux, d’autres usines de transformation de cacao dont en train de naître pour atteindre, 1,112 million tonnes produits transformés. Des actions sont également en cours pour notamment, la filière riz, soja, tomate pour la Côte d’Ivoire agricole plus reluisante.
Mathias Kouamé