Comparaison des prix du cacao en Côte d’Ivoire et au Cameroun/ Le ministre Kobenan Kouassi Adjoumani fait une importante mise au point: « Il y a des intermédiaires qui… «
Lemandatexpress – ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, du Développement rural et des Productions vivrières, Kobenan Kouassi Adjoumani, était invité, ce lundi, à se prononcer sur la question du coût du kilogramme de cacao en cette campagne intermédiaire qui selon certaines personnes, aurait dû être plus élevé que le les 1000 F CFA annoncés. C’était au cours de l’émission « Appels sur l’actualité », sur RFI.
1500F CFA soit, 2,30 euros/kg pour la récolte intermédiaire. Vous allez nous dire que c’est une hausse de 50% pour les cultivateurs ivoiriens ; mais, est-ce que cela reflète vraiment, la réalité des prix du cacao sur les marchés internationaux ?
Ce qu’il faut dire, c’est que, depuis 2012, on a opéré une réforme de stabilisation et de régularisation de la filière café -cacao. Celle-ci permet à l’Etat de garantir un prix minimum de 60% du prix CAF au producteur. Avec la réalisation du prix CAF moyen de 2326F/kg issu des ventes anticipées, le prix bord champ du cacao, pour la campagne intermédiaire a été fixé à 1500f/kg. Ce qui, bien entendu, équivaut à 64% du prix CAF réalisé.
C’est vrai qu’il suffit d’interroger le moindre cultivateur ivoirien, il vous dira, jamais les prix ont été si élevés et jamais, nous avons bénéficié pour une récolte intermédiaire, d’un prix élevé que 1500F CFA. Mais, quand on entend que, sur le marché international, qu’à la Bourse de New-York, la tonne se négocie à 10 000 dollars. Est-ce qu’il n’y a pas un fossé, un décalage, trop important ?
C’est ce que je m’évertue à vous expliquer. Nous avons fixé ce prix sur la base du prix CAF réalisé. Figurez-vous que, à la campagne principale, le prix CAF était de l’ordre de 1650F. Sur cette base, nous avons donné 1000F, le kg. Et comme nous procédons par la vente anticipée, c’est sûr que, la totalité de notre cacao a déjà été vendue. Sur cette base, les producteurs avaient émis un cri de cœur et sont même venus jusqu’à nous pour demander que, si par rapport à l’embellie constatée sur le marché, des efforts supplémentaires pouvaient être faits. C’est ce que l’Etat de Côte d’Ivoire a fait en relevant le niveau du prix quand bien même, on devrait le maintenir à 1000F/kg. C’est un sacrifice. Et puis, les planteurs sont heureux et fiers. Eux-mêmes l’ont manifesté, le jour de la proclamation de ce prix-là ; et entendent organiser une cérémonie d’hommage au Président de la République pour lui témoigner leur reconnaissance. On ne peut donc pas dire, aujourd’hui, que les paysans, par rapport à ce prix, sont lésés. Au contraire. C’est la première fois dans l’histoire de la commercialisation de notre cacao que, au niveau de la campagne intermédiaire, le kg de cacao est plus élevé que celui de la campagne principale.
Mais, vous le savez, vous avez des détracteurs qui, eux, disent que le prix aurait pu être encore plus élevé. Ils disent, par exemple, regarardez le Cameroun où le prix atteint les 5000F/kg!
Non, non. Il ne faut pas faire d’amalgames. Allez interroger le paysan camerounais, s’il perçoit effectivement, les 5000F. Il y a des intermédiaires qui font de la surenchère et qui viennent vendre aux enchères, le produit acheté à un prix moyen aux producteurs. Nous sommes premier pays producteur de cacao. Nous avons déjà vendu notre production. Le Cameroun lui, vend en spot, de façon libéralisée. Ça a ses inconvénients et ses avantages. Je voudrais dire que, la prochaine fois, les prix vont être répercutés sur la base des prix actuels constatés sur le marché, à l’international. A l’époque, la moyenne était de l’ordre de 559F sur la période 2002 à 2011, au moment de la libéralisation. Mais aujourd’hui, la moyenne est de 850F CFA. Donc, aujourd’hui , on ne peut pas nous accuser d’avoir opté pour la stabilisation. Alors que, c’était une façon, pour le Président de la République, de permettre aux producteurs de disposer d’un minimum (quelle que soit la variation des cours mondiaux, ndlr).
Mathias Kouamé
Source : RFI