Côte d’Ivoire/ Depuis Agbovillle, Gbagbo revendique son éligibilité, critique le prix du cacao et le Franc CFA. “Ils vont quitter… “
Lemandatexpress-A l’occasion de la fête de la Renaissance du PPA-CI, samedi à Agboville, Laurent Gbagbo, le président dudit parti, a profité pour réaffirmer sa volonté de briguer le perchoir de la République. Il a également reagi sur l’actualité relative au cours du cacao, non sans pointer le Franc CFA.
Après une entrée en matière, marquée vendredi par un concert géant à la place Henri Konan Bédié, la fête de la Renaissance 2024, cérémonie commémorative de la libération de Laurent Gbagbo par la CPI, a été célébrée en grande pompe par les militants du parti socialiste, venus des quatre coins du pays. À Agboville, le samedi 06 avril, ils s’en sont donné à coeur joie. Entre chants, danses et cris à la gloire de leur “champion”.
Porté par cette ferveur populaire, Laurent Gbagbo a, pendant plus d’une heure, gardé le crachoir. Alors que cette 2e édition de la fête était placée sous le thème de l’autonomisation de la femme, le patron du PPA-CI l’a volontairement relégué au second plan dans son intervention. Se pprononçant, au préalable sur sa candidature à la présidentielle 2025 et le prix du cacao.
En effet, suivant la caution du Comité central de son parti, le désignant comme unique et seul candidat possible à cette échéance électorale, l’ancien chef de l’État s’est dit disposé à embrasser ce challenge. “Aujourd’hui, c’est la fête de la Renaissance. Cette fête est dédiée aux femmes. Mais il y a beaucoup de choses dont nous devons parler et dont nous allons parler”, a introduit le Woody de Mama.
Avant de poursuivre: “Les militants du PPA-CI ont présenté ma candidature depuis que je suis revenu (de la Haye). Ils me tarabustent pour que je sois candidat. J’ai fini par dire oui et je dis oui”, a-t-lancé devant une foule hystérique.
Alors qu’il est déchu de ses droits civiques après sa condamnation par contumace dans l’affaire dite du braquage de la BCEAO, Laurent Gbagbo a rejeté en bloc toutes les charges retenues contre lui. Il reconnaît, en revanche avoir, dans un premier temps, nationalisé la succursale de la Banque centrale, ensuite la BICICI et la SGBCI dans un souci de paiement des salaires des fonctionnaires. “J’ai pris la BCEAO Côte d’Ivoire comme notre propre Banque centrale. Tout ce que nous gagnions était mis directement dans notre propre Banque centrale. Et nous avions continué à payer les fonctionnaires de la sorte(…)”, a-t-il relaté ajoutant avoir, par la suite, nationalisé la BICICI et la Société Générale.
Ce récit est fait en contestation de sa condamnation en 2018, qui est à l’origine de sa non-inscription sur la liste électorale. Toute chose qui le disqualifie subséquemment de la course à la présidentielle 2025. En outre, Gbagbo dit publier les détails de cette affaire dans la presse, d’ici mardi. Dans la même veine, il a pointé le F CFA, le considérant cette monnaie sous-regionale comme inadaptée. “Regardez l’Afrique de l’Ouest, petit à petit, les gens sont en train de se couper de Dakar (siége de la BCEAO) parce que ce n’est pas une bonne chose. Le Franc CFA, tous les pays qui sont dedans, vont quitter”, a-t-il professé faisant référence à l’AES (Alliance des États du Sahel).
Bien avant, au cours de cette fête aux allures d’exutoire, le patron du PPA-CI s’est prononcé sur le nouveau prix du cacao fixé à 1500 F CFA par l’État ivoirien. Pour Gbagbo, ce coût est dérisoire comparé à ceux pratiqués au Cameroun. Il propose, comme en son temps, que le pouvoir fasse une réforme libérale qui mettrait le producteur au centre du jeu.
Avant de remercier tous les invités présents, l’ancien détenu de la CPI a ponctué sa prise de parole par l’autonomisation de la femme, le thème de cette deuxième édition de la fête de la Renaissance. Tout en saluant la responsabilisation de plus en plus poussée de la gent féminine dans la société ivoirienne, sur un plan politique et administratif, il encourage la scolarisation massive des filles. Il a invité, de fait, les femmes à se former, à s’assumer de sorte à ne pas être dépendantes de l’homme. Aussi, Gbagbo a promis une rencontre avec la Ligue des femmes de son parti pour des échanges visant à arrêter ensemble des propositions de solutions à la condition féminine.
Le discours du leader du PPA-CI à été précédé de ceux de Séri Louma (présidente des femmes), de Damana Pickass ( 2e vice-président du parti, superviseur général de la cérémonie) et du président du Comité d’organisation local, M’Bolo Martin ( ex-président du Conseil régional de l’agneby-Tiassa) . Tous ont réaffirmé leur engagement à soutenir Gbagbo dans la reconquête du pouvoir d’État, qui passe par sa réinscription sur la liste électorale. Pour eux les plans A, B, C et même Z du PPA-CI en matière de candidat, c’est lui. En lui, ils voient la solution d’une Côte d’Ivoire plus épanouie.
Les partis politiques: URD, PDCI-RDA, USD, AIRD ainsi des mouvements de la société civile tels que la Nacip de Sam l’Africain et l’ACY de Pulcherie Gbalet ont rehaussé de leur présence cette cérémonie festive au cours de laquelle, Laurent Gbagbo, comme tout opposant, n’a pas fait dans la langue de bois.
Martial Galé, envoyé spécial à Agboville