Corruption dans l’administration/Épiphane Zoro Bi Ballo (Pdt HABG) : « La cartographie des risques met en exergue la vulnérabilité de plusieurs secteurs »
Un atelier-bilan de l’étude portant sur « le développement et la mise en œuvre des approches et outils de prévention de la corruption et de la fraude dans neuf (09) administrations issues de quatre (4) secteurs publics » a été organisé le jeudi 21 mars à Marcory.
Il s’agit, du Centre Hospitalier Régional de Yamoussoukro ; de la Formation Sanitaire Urbaine Communautaire d’Anonkoua Kouté ; du Centre de Santé Urbain à base communautaire de la Riviera Palmeraie ; du Guichet Unique du Foncier ; de la Direction du Domaine Urbain ; de la Direction du Cadastre ; de la Conservation Foncière et de l’Enregistrement du Timbre pour la procédure d’acquisition des Arrêtés de Concession Définitive (ACD) ; de la Direction Générale des Douanes et de la Direction des concours.
Concrètement, il s’agissait d’apporter une assistance technique aux structures susmentionnées, via un cabinet afin d’élaborer des outils nécessaires à la construction de leurs infrastructures anti-corruption. Revenant sur le choix porté sur ces différents services de l’administration, le président de la Haute autorité pour la bonne gouvernance (HABG), Épiphane Zoro Bi Ballo qui a procédé à l’ouverture des travaux, a fait une précision.
Le choix de ces différentes structures fait suite à la réalisation par la HABG, en 2018, de la cartographie des secteurs exposés aux risques de corruption, avec l’appui technique de l’Institut National de la Statistique (INS) et ce, en application de l’article 4 de l’ordonnance n°2013-661 du 20 septembre 2013.
Ladite cartographie a permis de se rendre compte que, les secteurs de la Construction, des Douanes, de la Fonction Publique, des Impôts, de la Justice, de la Police, des Transports, du Trésor Public, de la Santé et de l’Education sont les plus enclins à la vulnérabilité face à la corruption, aux infractions assimilées et à la fraude, a ajouté Épiphane Zoro Bi Ballo.
Si, un consensus s’est établi au niveau international sur l’importance des institutions et de la bonne gouvernance comme facteurs de développement, a rappelé le président de la HABG, « en Côte d’Ivoire, la bonne gouvernance est définitivement identifiée comme une priorité pour le développement du pays », a t-il encore mentionné.
Pour étayer ses propos, il s’est référé notamment, au contenu des PND 2012-2015, PND 2016-2020, PND 2021-2025, la Vision Côte d’Ivoire 2030 ; au renforcement institutionnel de structures existantes œuvrant dans le domaine de la gouvernance (Cour des comptes, Inspection Générale d’Etat) ; à l’adhésion au Mécanisme Africain d’Evaluation par les Pairs (MAEP) ; la création de nouvelles structures pour accélérer la mise en œuvre des actions (HABG, ex-MPBGLC).
Par ailleurs, toujours selon la HABG, les publications internationales régulières et le suivi des indicateurs de gouvernance suscitent des efforts de la part de la Côte d’Ivoire en vue de l’amélioration de la qualité des institutions et de l’accélération de la croissance et du développement. Épiphane Zoro Bi Ballo a, au passage, rappeler encore que, depuis 2012, la Côte d’Ivoire enregistre des progrès considérables en matière de transparence et de lutte contre la corruption dans le secteur public.
Il a donc salué la présence et le soutien à l’atelier de l’Ambassadeur de la République Fédérale d’Allemagne, représenté par Dr Maya Schmaljohann, la chargée de la coopération.
Pareil pour l’Agence de Coopération allemande pour le Développement (GIZ) qui accompagne la HABG dans la mise en œuvre de ses missions en général, et plus spécifiquement dans la réalisation de ce projet de développement d’outils de lutte contre la Corruption et de renforcement de l’intégrité au sein de l’Administration ivoirienne.
« Une faible gouvernance constitue une menace majeure au développement. Elle empêche l’accès aux ressources, en particulier, aux services de base, compromet le développement économique et menace la sécurité de l’Etat et les valeurs démocratiques. En plus, l’impact de la corruption touche principalement les groupes vulnérables et aggrave les inégalités sociales », a notamment déclaré Dr Maya Schmaljohann pour certainement justifier leur présence, aux côtés des autorités ivoiriennes, sur le projet.
Mathias Kouamé