Lakota : Les populations de Djatolilié expriment leur colère face à la descente de la gendarmerie dans leur village
Le samedi 24 février 2024, les populations du village de Djatolilié, dans le département de Lakota ont reçu la visite des éléments de la gendarmerie de Lakota. Une journée mouvementée du fait de la visite qui a vu les panneaux (Où il était inscrit le nom du village Djatolilié à l’entrée et à la sortie du village) sciés par ces hommes en tenue. Cette descente de la gendarmerie a été accompagnée de tirs de sommation. Chose qui a mis la population dans un effroi total, toute la journée du 24 février 2024.
Les faits ont été racontés par le secrétaire général de la Mutuelle de développement de Djatolilié (Mudd), Gnagbo Djiriga Michel, lors d’une conférence de presse à Abidjan-Yopougon, le dimanche 25 février 2024. Assisté de quelques membres de son bureau, Il a saisi l’occasion pour dénoncer les agissements des autorités administratives et militaires de la localité. Le secrétaire général de la mutuelle a laissé entendre que cette incursion de la gendarmerie avait été ordonnée par le préfet de la localité, Lacina Binaté qui, à l’en croire, ne reconnaitrait pas Djatolilié comme un village mais plutôt comme une composante du village voisin dénommé Gnakouboué.
Ce qu’il ne comprend pas et qui justifie sa colère ainsi que celle de la population du village, C’est que le village de Djatolilié possède tous les documents administratifs et judiciaires (expédition de la justice, décret présidentielle de 2010) qui justifient son statut de village.
« Je dénonce le comportement du commandant de la brigade de Lakota, du préfet de Lakota, du commandant de la brigade régionale de Divo. Parce que ce sont des choses graves. Nous sommes dans un Etat de droit et quelqu’un ne peut pas se lever, où il veut et quand il veut et aller dans un village où il y a des chefs de village et faire ce qu’il veut. L’acte de la gendarmerie est un acte illégal à tout point de vue », a-t-il décrié.
Il a également prévenu que tout débordement qui surviendrait ne serait pas de leur ressort. Mais plutôt de la responsabilité des autorités administratives. Néanmoins, Gnagbo Djiriga Michel a sollicité l’intervention des autorités ivoiriennes.
« Nous lançons un cri de cœur au président de la République, au ministre de la Sécurité et de l’Intérieur, au Conseil d’Etat. Nous appelons le Premier ministre à agir », a-t-il interpelé. Toutefois, le mutualiste de Djatolilié a invité les jeunes de leur circonscription à garder le calme face à cette situation qu’ils qualifient « d’injustice ». « Nous nous adossons au droit » a-t-il dit.
Joint au téléphone, le commandant de brigade de la gendarmerie de Lakota n’a pas voulu donner sa version des faits. « Je n’ai pas de version à vous donner. Vous vous adressez à ma hiérarchie. Nous sommes soumis au droit de réserve. Vous le savez bien », a-t-il répondu.
K L-D