Marcory et Koumassi/ Avant le déguerpissement aux abords du canal d’Anoumabo, le ministre Assahoré sensibilise les communautés et donne la date de l’opération
Imminents, les travaux de déguerpissement des abords du canal d’Anoumabo, qui touchent les communes de Marcory et Koumassi, seront effectués sur 25m de chaque rive du canal qui s’étend 100 mètres de large et 5 kilomètres de long. En amont de cette opération, le gouvernement, à travers le ministère de l’Environnement et celui de l’Assainissement, a entrepris d’accentuer la sensibilisation et de communication de proximité.
Ainsi, au cours d’une réunion qu’il a eue avec les élus locaux, les chefs coutumiers et les populations de la commune de Koumassi, hier mercredi 06 mars 2024, le ministre Assahoré Konan Jacques a annoncé la date relative au démarrage desdits, c’est-à-dire à partir du 11 mars prochain. Il a profité pour prier toutes les communautés riveraines « de prendre les dispositions nécessaires pour libérer les emprises dans le délai.
Dans une synergie d’action gouvernementale, le ministre de l’Hydraulique, de l’Assainissement et de la Salubrité, Bouaké Fofana, a pris part à une telle séance d’information, le 04 mars dernier, avec les populations de de la commune de Marcory. À cette occasion, il a souligné que des notifications de mise en demeure ont été envoyées et sont désormais périmées depuis le 15 février 2024.
Cette opération de déguerpissement sous-tend un objectif vital, selon le patron de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique. « Cette initiative vise à permettre au canal de retrouver sa fonction écologique initiale, qui est d’assurer une évacuation naturelle des eaux pluviales des communes de Marcory et de Koumassi vers la lagune Ebrié, tout en mettant en place des systèmes d’assainissement appropriés », a expliqué Assahoré Konan Jacques
Il s’agit, en effet de résoudre les problèmes de nuisances olfactives et de vulnérabilité aux inondations des populations vivant près de la baie de Cocody et du canal d’Anoumabo.
En effet, une étude du Centre Ivoirien Antipollution (CIAPOL) montre que les eaux usées provenant des communes de Koumassi et de Marcory sont déversées directement dans le canal d’Anoumabo, qui est actuellement envasé et encombré de déchets divers. Cette accumulation crée des conditions d’eaux stagnantes et émet des odeurs nauséabondes qui se propagent sur de longues distances, portées par le vent. Le canal a perdu sa fonction écologique et est devenu un réservoir d’eaux usées malodorantes. Des constructions ont également envahi son lit, en particulier dans la partie sud de Koumassi, obstruant ainsi le passage naturel vers la lagune.
C’est pourquoi la fonctionnalité du canal sera restaurée afin d’éviter les risques d’inondations graves dans les communes de Koumassi et de Marcory. À ce titre, les recommandations du CI-APRÈS sont de trois ordres : entreprendre un nettoyage complet et une ouverture totale du Canal d’Anoumabo afin de rétablir sa capacité à drainer les eaux pluviales et les eaux usées des communes vers la lagune Ebrié, transformer les environs du canal en un espace écologique préservé, contribuant à la protection de l’environnement et à la valorisation du patrimoine naturel.
On le voit, le gouvernement prend à bras le corps les problèmes écologiques du plan d’eau lagunaire ( Abidjan), tout en sensibilisant, au préalable, les populations sur les travaux de déguerpissement.
Martial Galé