Audio Adjoumani-Brédoumy: Depuis l’Amérique, un militant, sans pitié : « L’acte est illégal, inélégant et.. »
Un entretien téléphone entre le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, du Développement rural et des productions vivrières, Kobenan Kouassi Adjoumani, et le porte-parole du PDCI-RDA, l’honorable Brédoumy Soumaïla, a été enregistré et divulgué par celui-ci sur les réseaux sociaux, la semaine dernière.
Cette attitude peu catholique a suscité diverses réactions, au nombre desquelles celle de N’zi Bernard Kokora, Secrétaire National Adjoint des militants de l’extérieur du RHDP USA, Canada, Mexique. Dans une lettre ouverte en date du 04 lundi 2024 dont nous avons reçu copie à notre Rédaction, ce dernier s’adresse au porte-parole du parti doyen. Il l’interpelle vigoureusement sur sa décision totalement inattendue de publier une conversation privée entre lui et le ministre d’Etat. Pour N’zi Bernard Kokora, depuis la diffusion de cet entretien téléphonique entre les deux hommes, chacun est toujours dans le questionnement, pour réellement comprendre les motivations de l’attitude digne d’un espionnage soviétique des temps staliniens.
« D’abord, l’acte est illégal, inélégant et non fraternel, dans la mesure où vous êtes deux fils de la même région. L’objectif du ministre d’Etat, en engageant ces échanges, était sans doute de se plaindre à vous, suite à des informations que vous avez livrées sur son voyage en France, dans le cadre du Salon International de l’agriculture de Paris. Vous affirmiez, lors d’une conférence de presse, sans aucune preuve, qu’il aurait payé sur fonds publics le déplacement d’une délégation composée de 400 membres », écrit le Secrétaire national adjoint, qui note que l’acte que Brédoumy vient de poser, en publiant des échanges privés, traduit le manque de crédibilité de l’opposition politique ivoirienne, qui serait incapable de montrer de la hauteur et de la responsabilité dans les rapports qui lient les uns aux autres.
«Vous venez de jeter une véritable suspicion dans l’esprit de plusieurs hauts responsables du pouvoir comme de l’opposition, qui auront, sans nul doute, aucune confiance ni sérénité à converser librement avec autrui. Si vous qui êtes un élu, porte-parole du plus vieux parti du pays, avez pris cette initiative d’espionner un ministre d’Etat, imaginez ce que ferait un citoyen lambda, un jeune dans de telles circonstances », s’est inquiété N’zi Bernard Kokora, qui rappelle que certains responsables du PDCI sont coutumiers de cette pratique.
« Prenez un peu de hauteur pour donner un sens humain à la politique»
Poursuivant, ce dernier estime que la politique ne devrait pas être le lieu de chercher à détruire par des basses manœuvres, mais elle doit être un outil de force de propositions, dont le but ultime est d’apporter le bien-être aux populations. « Sans vouloir vous faire une leçon de morale, je voudrais vous rappeler que les relations humaines doivent être au-dessus des calculs mesquins qui visent uniquement la destruction du frère, de l’ami ou de l’adversaire politique, aussi coriace soit-il. La jeunesse de Côte d’Ivoire rêve d’une classe politique qui sait faire la différence entre les rapports humains et les ambitions politiques. Vous êtes libre de faire de la propagande industrielle pour le compte de votre parti, c’est de bonne guerre, d’ailleurs vous êtes payé pour ce job. Mais de grâce, prenez un peu de hauteur afin de donner un sens humain à l’exercice politique », a-t-il exhorté, avant d’inviter Brédoumy Soumaïla à faire preuve d’élégance politique, même en temps de forte adversité ou de divergences de vues.
Enfin, il estime que la Côte d’Ivoire toute entière compte sur l’éducation politique si enrichissante qu’il aurait reçue du Président Bédié, qui lui-même l’aurait héritée du Président Houphouët-Boigny.
G. De Gnamien