2PAU-CI / Souveraineté alimentaire et lutte contre la cherté de la vie : Adjoumani annonce le retour de la ”coupe nationale du progrès”
La problématique de la souveraineté alimentaire, et surtout d’arriver à produire en quantité afin de réduire la cherté de la vie, interpelle le gouvernement ivoirien. C’est à juste titre que le ministère d’État en charge l’Agriculture a procédé, ce week-end, au lancement du Programme de Production Alimentaire d’Urgence (2PAU-CI) à Gagnoa et Sakassou. Pour ce lancement officiel, les régions du Gôh et du Gbêkê ont constitué la première étape de la tournée du ministre d’État, ministre de l’Agriculture, du développement rural et des productions vivrières, Kobenan Kouassi Adjoumani, vendredi et samedi derniers, en attendant de se rendre à Korhogo aujourd’hui lundi.
A Gagnoa et Sakassou, le premier responsable de l’Agriculture en Côte d’Ivoire a vite planté le décor. De son aveu, les crises au niveau mondial (Ukraine-Russie), les conflits internationaux, les changements climatiques, les ravageurs et les maladies menacent la disponibilité des denrées alimentaires et des intrants agricoles à l’échelle mondiale. Toute chose ayant entrainé des perturbations dans la disponibilité des denrées et intrants agricoles au niveau mondial. Ces éléments de la conjoncture économique et politique mondiale fragilisent, a-t-il précisé, la trajectoire de développement et de progrès dans certains pays.
« Pour faire face aux perturbations de l’approvisionnement en intrants essentiels à la production agricole, la BAD a proposé une initiative ambitieuse dénommée la Facilité Africaine de Production Alimentaire d’Urgence (AEFPF) aux différents États membres de l’Union Africaine, et qui est à ce jour mise en œuvre dans 35 pays dont la Côte d’Ivoire. C’est dans ce cadre que le pays a bénéficié d’un prêt de la BAD portant sur un financement de 99,170 milliards FCFA, devant servir à la mise en œuvre du Programme de Production Alimentaire d’Urgence (2PAU-CI), qui découle de ladite initiative régionale », a introduit Kobenan Kouassi Adjoumani, lors de son périple.
Précisant que dans ce même élan, son pays a bénéficié de l’appui du gouvernement Japonais, à travers la JICA, à hauteur de 70 milliards de FCFA, pour le financement du 2PAU CI. Avec pour objectif, selon le ministre d’État, d’amortir l’impact des chocs exogènes et de renforcer la souveraineté alimentaire de la Côte d’Ivoire.
« Il devrait permettre, de façon spécifique, de réduire dans le court et moyen terme, la dépendance de notre pays aux importations de céréales de base (riz, maïs) et de booster la production de manioc afin de promouvoir sa valorisation, face à la flambée des coûts du blé sur les marchés internationaux », a-t-il rassuré. Dans la région de Gbêkê donc, a fait observer le ministre d’État, ce sont 4.367 producteurs de riz qui ont été identifiés dans cette première phase de l’opération, pour bénéficier de 1.480 tonnes d’engrais urée et NPK, et de 122 tonnes de semences de riz.
« On peut en faire plus, et pour cela, il faut vous s’inscrire auprès des directions régionales et départementales de l’Agriculture de Gbêkê, de la direction régionale de l’ANADER et de la délégation de l’ADERIZ », a exhorté l’émissaire du gouvernement, entouré des cadres et élus de la région dont le ministre directeur de cabinet du Vice-président de la République, Ahoutou Emmanuel, le président du Conseil régional Jacques Assahoré, le ministre gouverneur de la Vallée du Bandaman, Jean Claude Kouassi, etc.
Les solutions d’Assahoré contre un meilleur rendement agricole
Poursuivant, Kobenan Kouassi Adjoumani a fait une importante annonce aux populations. A savoir, le retour de la ”coupe nationale du progrès” sous une autre forme. « Le président de la République m’a chargé de vous dire que la coupe nationale du progrès est de retour, et va essentiellement concerner les cultures vivrières et maraîchères. Très bientôt, nous allons présenter le jury au niveau national », a déclaré le ministre d’État. Jacques Assahoré, président du Conseil régional, s’est honoré pour sa part du choix de sa région pour le lancement de cet important programme dont la finalité est d’assurer, selon lui, la sécurité alimentaire des populations. Toutefois, Jacques Assahoré a rappelé que le principal ennemi de l’agriculture est le réchauffement climatique et ses conséquences qui sont la sécheresse, le dérèglement des saisons, la chaleur extrême, etc.
1.470 tonnes d’engrais et 160 tonnes de semences livrées à Gagnoa
Avant l’étape de Gbêkê, samedi dernier, le ministre d’État Adjoumani était, la veille, dans la capitale de la région du Gôh-Djiboua (Gagnoa). Sur place, ce sont 3.524 riziculteurs qui ont bénéficié de 1.470 tonnes d’engrais et 160 tonnes de semences. « Ces producteurs de riz devraient semer sur une superficie de 4.899 ha. A noter qu’à travers ce programme, ce sont 3894 tonnes de semences hybrides de maïs, pour une mise en place sur une superficie de plus de 110 000 ha ; 3894 tonnes de semences de riz pour couvrir plus de 88 000 ha ; 73 000 hectares de manioc à mettre en place à partir de boutures à haut rendement. De plus, concernant les engrais, 61 930 tonnes de NPK et 39 353 tonnes d’urée seront fournis aux exploitants agricoles. Des mesures concrètes qui permettront d’augmenter la production de maïs, de riz et de manioc, avec une production additionnelle estimée à 2 000 000 de tonnes de manioc, 546 987 tonnes de maïs et 796 323 tonnes de riz.
G. De Gnamien (Envoyé spécial)