Crise institutionnelle au Sénégal/ BAD, FMI, AFD…,les partenaires économiques donnent leur position
Les partenaires économiques du Sénégal gardent un œil très intéressé sur la situation qui prévaut dans le pays relativement à la future élection présidentielle.
Après la dérogation de l’Assemblée nationale, convoquant la tenue du scrutin au 15 décembre 2024, le Conseil constitutionnel a fait une objection ferme, remettant de plus belle la stabilité du Sénégal au centre du débat.
Tout le monde se demande, dès lors, quand aura véritablement lieu l’élection présidentielle au Sénégal. Au fait, les « Sages », reconnaissant l’impossibilité de tenir le vote à la date prévue du 25 février, ont appelé les autorités compétentes à organiser le scrutin « sans délai ».
Ces rebondissements inattendus impactent tant les citoyens que les acteurs économiques du pays, mais aussi les partenaires internationaux, qui attendent la suite des évènements avec une certaine inquiétude.
Selon Jeune Afrique, la France dit suivre avec « une vive attention la situation au Sénégal » et appelle les autorités « à lever les incertitudes autour du calendrier électoral ». Les États-Unis, au même titre que les Nations unies, indiquent être « profondément préoccupés » par cette crise.
L’équipe du Fonds monétaire international (FMI) en charge du Sénégal, elle a indiqué, pour sa part, au média panafricain que les récents développements politiques ont créé une certaine incertitude à court terme, pouvant potentiellement affecter la confiance des investisseurs et l’activité économique. Appelant à une résolution « pacifique et transparente » pour assurer la stabilité continue et le progrès économique du pays.
L’Agence française de développement (AFD) a quant à elle affirmé que les récents événements à caractère politique n’affectent en rien la coopération avec le pays de la Teranga, soulignant que « les projets avancent comme prévu et les financements sont alloués sans discontinuité ».
De même, la Banque africaine de développement (BAD) a choisi de ne pas s’étendre sur la situation, se limitant à déclarer que les changements de régime n’influencent pas ses opérations. « Tant qu’il y aura la paix et la sécurité, nos activités ne seront pas interrompues dans un pays qui est à jour par rapport à ses engagements avec la BAD », a souligné un haut responsable de l’institution financière.
Le Sénégal n’a pas encore touché le fond mais certains experts évoquent déjà la perspective d’une complication des relations avec les bailleurs de fonds. Un avocat cité par Jeune Afrique s’interroge, par exemple, sur la capacité juridique du président actuel à pouvoir engager financièrement l’État du Sénégal au-delà du 2 avril. « Quelle sera la validité de sa signature à partir de cette date ? Et comment vont réagir les bailleurs ? », s’interroge-t-il. « L’État du Sénégal a besoin de 400 milliards de F CFA par mois [plus de 600 millions d’euros] pour financer le service de la dette et les salaires ; si le marché ne répond pas, cela va devenir compliqué », commente le juriste.
Jean-Hervé Lorenzi, fondateur du think tank Le Cercle des économistes, se montre quant à lui moins préoccupé, faisant fi des incertitudes : « Étant alliées à Macky Sall, tant que lui ou son représentant restera au pouvoir, aucune modification substantielle n’est à prévoir », insiste-t-il dans des propos rapportés par Jeune Afrique.
M. Galé