Sénégal : L’assemblée nationale vote le projet de loi portant report de la présidentielle au 15 décembre 2024
L’élection Présidentielle comme l’a annoncé récemment le Président Macky Sall est reportée au 15 décembre 2024. Les députés Sénégalais qui se sont réunis en session, le lundi 5 Février 2024 ont voté le projet de loi qui vise à reporter l’élection présidentielle. Ce, après l’évacuation par les gendarmes des députés de l’opposition de l’hémicycle. L ’Assemblée nationale a donc adopté à la quasi-unanimité des députés présents la proposition de loi de repousser cette élection au 15 décembre 2024 et celle de laisser au pouvoir le président sortant jusqu’à l’entrée en fonction d’un nouveau chef de l’État. Cette échéance devrait avoir lieu dans une dizaine de jours, précisément le 15 Février 2024. Une première depuis 1963.
Ce projet de loi étend par ricochet la durée du mandat de Macky Sall, lui qui a promis de ne pas se représenter ; il va pouvoir rester au pouvoir dix mois de plus, le temps qu’un nouveau président soit élu. Or, cette disposition viole la Constitution et notamment les articles 27 et 103, ce dernier interdisant une quelconque modification du mandat du président, argumentent les députés de l’opposition qui dénoncent avec ce texte un coup d’État institutionnel. Cependant, juste avant le vote final, le texte a été amendé pour proposer une date encore plus éloignée, le 15 décembre, suscitant ainsi des débats et des controverses au sein de la population.
Les débats parlementaires ont été marqués par des tensions, avec des élus de l’opposition tentant d’entraver le processus en bloquant l’accès à l’hémicycle. Les forces de sécurité ont dû intervenir pour restaurer l’ordre, illustrant ainsi les profondes divisions politiques et sociales qui animent actuellement le pays. Le vote pour le report de l’élection s’est déroulé dans un climat de chaos, avec l’expulsion forcée de députés de l’opposition qui tentaient de bloquer le processus de vote. Les forces de sécurité ont pris d’assaut le bâtiment législatif pour évincer les opposants au report.
Des manifestations ont éclaté dans plusieurs régions du pays, dénonçant ce que l’opposition et des groupes de la société civile considèrent comme un coup de force institutionnel. Autour du Parlement, des dizaines de gendarmes avaient quadrillé la zone pour empêcher tout rassemblement. Et même l’accès à l’Assemblée nationale était plus compliquée que d’habitude, avec des forces de l’ordre équipées de matraques déployées jusque dans l’enceinte du Parlement. Dans la rue, la tension a monté d’un cran dès hier, avec des échauffourées tandis que l’opposition cherchait à se rassembler.
HG