Mali-CIV : La chasse aux tickets fait rage à Bouaké, les populations désemparées
Bouaké, la capitale du centre de la Côte d’Ivoire, s’apprête dans quelques instants à vivre l’avant-dernière affiche des quarts de finale de la CAN 2023. Une opposition fratricide entre Maliens et Ivoiriens qui, au-delà de l’enjeu, fait jaser côté billetterie. En effet, le précieux sésame pour vivre cette rencontre est la chose la plus recherchée.
Les Bouakois veulent garnir les travées du stade de la paix. Mais les tickets se font rares. « Les gens d’Abidjan ont rempli la ville, ils ont pris tous les tickets. Donc moi je me suis résigné à regarder le match à la maison. Qu’on gagne, c’est le plus important », soupire ce fonctionnaire, visiblement dépité.
À Bouaké, ce samedi, on tend les filets comme on peut pour espérer accrocher un hypothétique ticket. Les hommes de media arborant les badges d’accréditation sont les plus sollicités dans les rues. Les riverains sont persuadés qu’ils détiennent des tickets à céder. Peu importe le prix.
Devant le centre culturel Jacques Aka où un exceptionnel dispositif commercial et sportif aguiche la population, on suit tous leurs mouvements. C’est qu’ici, la notion de vente de tickets en réseau est largement répandue. Pour faire du bénéfice, les rares détenteurs du précieux sésame font du simple au triple voire plus.
« Il y a un monsieur qui voulait me ventre un ticket de 5000 à 30.000. Finalement, il me parle de 8.000. En fin de compte, il va laisser à 2.000 », ironise un chasseur de ticket, rencontré dans un restaurant au quartier Nimbo.
La guerre des tickets à commencé au lendemain de la qualification des Éléphants aux dépens des Lions du Sénégal (1-1 tab). Depuis lors, confie O. M, une jeune étudiante en faculté d’allemand, les Bouakois ont investi les points de vente. En vain. Selon les indiscrétions, seulement 800 tickets auraient été mis en vente dans la cité de la paix. Créant du mercredi au vendredi, des cohues devant les sites de vente indiqués. Le désarroi des populations de Bouaké ne se cache pas.
« À la demi-finale même s’il y a tickets, nous les Bouakois, on ira pas au terrain », menace un supporter devant le centre culturel Jacques Aka, exprimant ainsi la frustration de pouvoir suivre ce match de nerfs. Reste à espérer que le stade de la paix sera rempli pour le jeu et l’ambiance dans les travaux.. En attendant, Bouaké est aux couleurs ivoiriennes et Maliens, à quelques heures du coup d’envoi.
Martial Galé, envoyé spécial à Bouaké