Marché des capitaux : La BAD émet des obligations hybrides et obtient un carnet de commande de plus de 3 milliards de dollars
Les obligations hybrides émises par l’institution financière panafricaine sont similaires aux obligations dites « additional tier one (AT1) » utilisées par les banques commerciales. Outre l’absence d’une date d’échéance, elles sont assorties de conditions telles que l’annulation du versement des coupons et le déclenchement de la dépréciation du principal
Les investisseurs ont passé mardi 30 janvier 2024, des ordres d’achat de plus de 3 milliards de dollars sur des obligations hybrides de la Banque africaine de développement (BAD), qui représentent la première émission de ce genre de titres par une banque multilatérale de développement à l’échelle mondiale, a rapporté Bloomberg citant des sources proches du dossier. La BAD cherchait à lever au moins 500 millions de dollars grâce à l’émission de ces obligations dites perpétuelles, ont précisé ces mêmes sources, indiquant que les premières discussions sur le taux appliquée à ces titres font état d’un coupon d’environ 6,375 %.
Les obligations perpétuelles font partie de la grande famille des titres hybrides et sont des obligations qui n’ont pas de date d’échéance. Ces obligations, qui n’ont jamais été émises par une banque multilatérale de développement auparavant, sont en général pourvues d’une « date de call », c’est-à-dire une date à partir de laquelle l’émetteur peut les rembourser par anticipation. Leurs coupons peuvent être fixes ou variables. Dans le cas des obligations perpétuelles mises en vente par la BAD, la date de call a été fixée à 10,5 ans. Ces titres sont aussi assortis de conditions telles que l’annulation du versement des coupons et le déclenchement de la dépréciation du principal. Elles sont à ce titre très similaire aux obligations dites « additional tier one (AT1) » utilisées par les banques commerciales.
Concrètement, il s’agit d’obligations qui – dans des cas extrêmes – pourront être effacées du bilan de la BAD. Un peu comme les AT1 qui peuvent être réduites à zéro afin d’absorber les pertes de la banque qui les a émises si celle-ci connaît de graves difficultés. Les fonds qui seront levés par la BAD grâce à ces obligations notées AA- par S&P Global Ratings auront un effet multiplicateur sur le financement de l’institution panafricaine et permettront l’émission d’obligations vertes, sociales et durables supplémentaires pour financer des projets ciblant certains des défis de développement les plus critiques du continent, notamment la sécurité alimentaire, l’accès à l’eau et aux services de santé, ainsi que les changements climatiques.
Source : Agence Ecofin