Lutte contre la corruption : Zoro Epiphane Ballo annone la création d’une Académie à vocation sous régionale
La date du 9 décembre de chaque année est consacrée à la commémoration de la Journée internationale de la lutte contre la corruption (JILC). Le thème choisi, à l’échelle internationale, cette année, est « 20 ans de la Convention des Nations Unies contre la corruption : Unissons le monde contre la corruption ». En Côte d’Ivoire, la célébration solennelle a eu lieu le jeudi 21 décembre, à Cocody, à l’initiative de la Haute autorité pour la bonne gouvernance (HABG) et autour du thème, « Unissons-nous pour lutter efficacement contre la corruption, l’enrichissement illicite et le blanchiment de capitaux ». Le président de la Cour des comptes, Kanvaly Diomandé y était en tant que représentant du Vice-président, Tiémoko Meyliet Koné, président de la cérémonie.
En son nom donc, il a, d’entrée dit ceci , « Cette célébration est, avant tout, l’occasion pour moi de réaffirmer l’engagement du Président de la République et de son Gouvernement à lutter sans relâche contre la corruption et ses effets néfastes sur le développement de nos Etats, et particulièrement de la Côte d’Ivoire » ; Ajoutant que, Depuis son accession à la Magistrature Suprême, le Chef de l’Etat a fait de la promotion de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption, un axe majeur de sa politique de développement. Pour étayer ses propos, l’envoyé du proche collaborateur du Président de la République a déclaré que, sous l’impulsion de SEM Alassane Ouattara, la Côte d’Ivoire a renforcé son arsenal juridique et institutionnel, notamment en ratifiant la Convention des Nations Unies Contre la Corruption. Aussi, a-t-il encore fait savoir, le pays a également adopté, le 20 septembre 2013, deux ordonnances régissant le mécanisme de lutte contre la corruption. Il en est notamment résulté la création de la HABG, a précisé Kanvaly Diomandé.
Ce dispositif a été renforcé par la création de plusieurs organes spécialisés tels que le Pôle Pénal Economique et Financier et l’Agence de Gestion et de Recouvrement des Avoirs Criminels. Ces initiatives ont construit « une chaîne pénale robuste », prenant en compte la prévention, l’investigation, le jugement et le recouvrement des avoirs criminels le cas échéant, aux dires du président de la Cour des comptes. « Ceci témoigne des progrès significatifs de la Côte d’Ivoire dans ce domaine », a-t-il conclu.
Des progrès qui sont loin de s’estomper. Puisque, au cours de son allocution, le président de la HABG, Zoro Epiphane Ballo a annoncé la création, grâce à l’appui de partenaires, d’une « Académie de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption, à vocation sous régionale pour des formations certifiantes et diplômantes ». A la suite, il a souligné que la célébration officielle de la JILC est observée pour réfléchir sur les problématiques de lutte contre la corruption. En outre, le choix du thème international vise selon lui, à « souligner le lien crucial entre la lutte contre la corruption, la paix, la sécurité et le développement ». Zoro Epiphanie Ballo a tenu à rappeler que la commémoration de la Journée survient dans un contexte « fortement » marqué par les résultats du second cycle des évaluations mutuelles du dispositif national de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive (LBC/FT-PADM).
« Ces évaluations ont montré de nombreuses menaces et vulnérabilités liées aux interactions entre le blanchiment de capitaux et la corruption », a reconnu le président de la HABG. En réaction, l’institution, selon Zoro Epiphanie Ballo « s’engage », aux côtés du gouvernement et de tous les autres acteurs, à renforcer la lutte contre la corruption et les infractions connexes, à travers « l’intensification du mécanisme de déclaration du patrimoine des agents publics ». Il a assuré que, de la sorte, la HABG contribuera à « la mitigation des risques de vulnérabilités et de menaces pouvant conduire à l’enrichissement illicite, au blanchiment de capitaux, au financement du terrorisme et à la prolifération des armes de destruction massive, impliquant des agents publics ». Le chef de mission ONUDC pour la Côte d’Ivoire, Cheikh Touré a, dans une conférence solennelle relative à la célébration de la JILC, a salué les actions et mesures de la Côte d’Ivoire pour endiguer le fléau. Le choix du thème national pour les festivités n’est selon lui pas anodin. « Il reflète l’engagement à combattre ces maux qui minent l’économie et la société », a-t-il soutenu. Des panels, au nombre de 4, ont permis aux participants d’échanger autour de plusieurs thématiques.
Mathias Kouamé