Développement local/ Léandre Koffi (Cadre de Yamoussoukro) : « Lorsque Dieu nous fait grâce, nous avons le devoir de retourner pour aider aussi, nos parents »
Fils et cadre de Yamoussoukro, originaire du village de Koukroubo (sous-préfecture de Yamoussoukro), l’ex président des journalistes culturels de Côte d’Ivoire, Léandre Koffi, s’est reconverti. Véritable acteur de développement, l’actuel SG adjoint du bureau du district autonome s’ouvre à nous
M. secrétaire général, l’on connait aujourd’hui, le degré de pauvreté des parents dans les zones rurales, précisément dans les villages de la sous-préfecture. Et vous, qui êtes plongés dans le développement, quelle alternative pour résoudre ce problème ?
Evidemment, je considère que, lorsque nos parents nous ont mis à l’école, avec leurs maigres moyens et qu’aujourd’hui Dieu nous fait grâce et que nous avions réussi, nous avons le devoir de retourner pour aider aussi, nos parents. Non seulement au niveau de la santé, de la scolarisation de nos petits frères, nos enfants et plus loin encore, encadrer les jeunes, pour avoir plusieurs Léandre Koffi et d’autres cadres, agents développeurs dans la région. C’est cela qui explique le fait que, j’ai décidé d’aider les parents. Dans les villages, comme à Yamoussoukro ville également.
Le chantier du développement est vaste, comment vous-y prenez pour être en phase avec vos parents ?
Je suis toujours à l’écoute des parents. Il ne manque pas de semaines que je sois au village. Je les reçois régulièrement, je les fréquente et je les visite, pour mieux connaître leurs difficultés. Entre autres, Il y a le problème des routes. J’ai été l’un des premiers cadres à reprofiler la route de Kongouanou passant par Soubounou et Manhounou et sortir jusqu’au village de Zatta, il ya deux ans. J’ai pris des machines à mes frais pour ouvrir ces voies. Avec la route de Koukroubo aussi. Avec mes maigres moyens, je ne fais pas de calculs à aider mes parents. C’est un sacerdoce, je dois le faire. Personne ne viendra le faire à notre place. Un fils digne d’une région pareille, doit pouvoir mettre au service de ses parents, ses capacités. C’est ce que je fais. En dehors des routes, il y a le fait que, à l’époque, les parents faisaient des annonces de façon traditionnelle, avec une sorte de castagnette pour sillonner le village, pour convoquer des réunions et donner des nouvelles. Alors, je me suis inspiré d’une expérience vécue, à Abobo-Baoulé (Abidjan). Où cette localité à sa radio locale ; mais qui ne fonctionne pas avec une fréquence, mais avec un assemblage d’appareillage dans un bureau et connecté par des fils électriques avec des hauts parleurs pour donner les informations. Donc j’ai doté tous les villages Akouè en radio de proximité, pour qu’ils puissent communiquer et s’entendre. A côté de cela, j’ai fait construire une antenne cellulaire à Koukroubo grâce à l’aide d’IHS. Au plan des loisirs, la jeunesse dispose d’un réceptif abritant un maquis, bar climatisé, pour éviter l’exode rural. Les jeunes sont souvent attirés par les envies de la ville. Il faut inciter la jeunesse au travail. Concernant le volet de la santé, j’ai fait construire un dispensaire à Koukroubo avec le concours du Rotary Club de Yamoussoukro, conduit en son temps par le Président Gabi. J’insiste sur le fait que, les jeunes doivent retourner à la terre. Nous avons une terre très riche, favorable au vivrier et au reboisement. Et moi-même, à titre exemple, je dispose de plus de 100 ha de bois de teck. Certains qui m’ont suivi, ont à leur actif 5, 6 et voir 10 ha. Lorsqu’il y a des projets pour le vivrier : Gombo, maïs et autres légumes, j’incite à le faire. Pour le volet éducation, j’aide aussi les populations à travers la distribution de Kits scolaires. J’ai procédé tout récemment, à une tournée dans les villages pour distribuer des fournitures scolaires, d’abord par les 14 villages de la sous-préfecture de Kossou, grâce à des partenaires qui m’ont aidé.
Un bilan satisfaisant pour vous, à mi-parcours des actions posées pour le développement des villages de la sous-préfecture ?
Oui très satisfait. Donner sans attendre en retour est un don de Dieu. C’est divin. Faire plaisir à tes parents qui n’ont pas de moyens, et qui sont déchargés de certains poids, ça fait du bien et c’est une fierté. Je continue. Il faudrait qu’on assiste nos parents. Il faut que, tous les cadres de la région, comprennent que, personne ne viendra aider nos parents. Certains diront que, c’est à cause du volet politique. Evidemment, c’est la politique c’est vrai, mais ce n’est pas tous les politiciens qui aident leurs parents. Il y a d’autres qui viennent à deux mois des échéances électorales, mener des activités et c’est tout. Moi, je suis au quotidien avec mes parents. Ils ont exprimé leur besoin en eau potable, j’ai offert un forage, peu de temps après, j’ai fait construire un château d’eau. Quoi de plus normal ?
Un appel à lancer ?
L’appel que je peux lancer, c’est de demander à tous nos frères, d’être mobilisés pour la cause de nos parents. La nouvelle Côte d’ivoire a besoin de nous. Nous devons être solidaires pour aider nos régions. Si tu ne parviens pas à balayer devant ta maison, tu es mal placé pour dire, à l’autre que, sa maison est sale. J’invite les cadres de Yamoussoukro à se mettre en synergie pour aider nos parents, avant que l’Etat n’intervienne à un autre niveau. Je ne fais pas la fine bouche, je suis l’un des cadres sur qui l’Etat peut compter. Je suis disponible et disposer pour accomplir des services loyaux. En général des erreurs de casting qui sont le plus souvent commises par les décideurs. Quand on cherche des cadres qui représentent une région, on ne les trouve pas. C’est ceux qui vont faire des lobbyings et qui ne représentent rien dans la région, qu’on propulse.
Entretien réalisé par Joseph Kouakou