50 ans de l’ICCO et 10 ans de l’Agenda Global du cacao : Alassane Ouattara et Nana Akufo-Addo, présents aux festivités
L’Organisation internationale du cacao (ICCO), composée notamment des exportateurs et importateurs de la fève brune célèbre ses 50 ans d’existence. La cérémonie combinée aux 10 ans de l’Agenda global du cacao, a eu lieu hier, en présence du Président Alassane Ouattara et de son homologue du Ghana, Nana Akufo-Addo
1973-2023, voici exactement 50 ans que l’Organisation internationale du cacao (ICCO), composée de 51 pays-membres a été créée pour œuvrer à la mise en place d’une chaîne d’approvisionnement en cacao durable, conformément aux Objectifs de développement durable. Cette entité dont, le siège était à l’origine, basé à Londres, a depuis 2017, délocalisé sur les bords de la lagune Ebrié, fête un demi-siècle d’existence. Une cérémonie doublée des 10 ans d’existence l’Agenda global du cacao, qui a été marquée par la présence d’un parterre de personnalités conduit par le chef de l’Etat, Alassane Ouattara qui, pour l’occasion, avait notamment à ses côtés, son homologue ghanéen, Nana Akufo-Addo.
Une preuve affichée des deux pays qui à eux seuls, représentent au moins 63% de la production mondiale du cacao. Il est revenu au chef du gouvernement, Patrick Achi, de lire le message du chef du gouvernement. La cérémonie qui nous réunit ici ce jour revêt une importance capitale, non pas tant parce qu’elle célèbre les 50 ans d’une organisation importante pour nos pays exportateurs et pays consommateurs, mais parce qu’elle concrétise 50 ans de partenariat autour d’une denrée essentielle au niveau mondial, le cacao, a-t-il, d’entrée de jeu, indiqué. Parce que, a détaillé Patrick Achi, « Pour des générations et des générations de producteurs, le cacao n’est pas juste un produit agricole, le cacao n’est pas juste une source de revenu, le cacao c’est la vie. Oui toutes leurs vies se passent dans le dur labeur de leurs champs, dans l’attente de revenus plus importants, dans l’espoir d’une vie meilleure. » Et pourtant, a-t-il aussi reconnu, « En dépit des efforts énormes et indéniables fournis par l’ICCO, que nous voudrions de nouveau saluer, et malgré l’acharnement continu des producteurs, cette plateforme d’échanges entre producteurs et consommateurs dont les objectifs sont entre autres de promouvoir la consommation du cacao et d’améliorer les revenus des producteurs n’a pas toujours été au rendez-vous de ses attentes ».
Pour donner du poids ce qui vient de souligner, il a admis que, en 1976 les prix de la fève étaient de 2,5 Dollars le kg. Si l’on tenait compte de l’inflation, toutes choses étant égales par ailleurs, les prix en 2022 seraient de 13 dollars le kg, mais ils sont restés à 2,5 dollars en Page 5 sur 13 2022, soit cinq fois moins que ce qu’ils auraient dû être. Pendant ce temps, le prix de la plaquette de chocolat a été multiplié par 10 en 30 ans, passant de 6,3 dollars le kilogramme en 1990 à 70 dollars aujourd’hui. Il traduit cet état de fait par la faible part dans la chaine de valeurs qui revient à celui dont la pénibilité du travail est la plus grande. Tout ceci, ce n’est pas par manque d’actions.
D’ailleurs, à ce sujet, le Premier ministre ivoirien a révélé que, depuis la première Conférence mondiale sur le cacao et la rédaction de l’Agenda mondial du cacao en novembre 2012, les efforts déployés à l’échelle du secteur se sont multipliés pour améliorer la vie des agriculteurs, des communautés et de l’environnement. Moment choisi par lui pour hommage « à l’engagement et à la détermination » des Présidents Akufo et Ouattara, en faveur de la filière cacao et de leurs populations. L’Initiative Côte d’Ivoire-Ghana visant à accroître le revenu du producteur en mettant en œuvre, le Différentiel de revenu décent (DRD) qui représente un montant supplémentaire de 400 dollars par tonne sur le prix du cacao en est une parfaite illustration. Pour le ministre ivoirien du commerce, de l’Industrie et de la Promotion des PME, Souleymane Diarrassouba, cette double célébration constitue une opportunité pour à la fois saluer les pionniers de la filière et dresser un bilan. Quant au Directeur exécutif de l’ICCO, Michel Arrion, les objectifs de prix équitable pour les récoltes et un revenu régulier aux cacaoculteurs restent au centre des débats et continuent à être les objectifs premiers de l’organisation. Le président du Conseil international du cacao, Abel Fernandez a pour sa part, salué l’engagement des pays-producteurs, la Côte d’Ivoire et le Ghana en tête.
Mathias Kouamé