Enseignement technique/Marthe Kadjo (Directrice classes préparatoires TSI) : « Un mécanisme va permettre la participation des élèves à l’industrialisation de la CI »
C’est la nouvelle pépite de l’enseignement technique en Côte d’Ivoire. Une classe préparatoire, option Technologie et Sciences Industrielles ou TSI, a ouvert ses portes et est logée au Lycée technique d’Abidjan (LTA), au cours de l’année scolaire 2023-2024. La directrice nous en dit un peu plus.
Cette année scolaire, le Lycée technique enregistre l’ouverture d’une classe TSI. Pouvez-vous nous parler de cette classe préparatoire ?
Les TSI veulent dire : Technologies et sciences industrielles. Les classes préparatoires TSI sont des classes vraiment spéciales. Parce qu’en Côte d’Ivoire, en dehors des établissements Blaise Pascal, c’est le LTA qui abrite des élèves, des futurs ingénieurs en prépa TSI. C’est une filière qui est assez soutenue, d’excellence. Précisons que ce sont les élèves des séries E et F. Ce sont les porte-étendards de l’enseignement technique, les élèves les plus excellents de l’enseignement technique, qui ont qui ont été recrutés pour commencer cette classe.
D’où est venue l’idée de créer cette classe de TSI et quels sont les critères de sélection ?
Vous savez que la Côte d’Ivoire a besoin d’ingénieurs dans le domaine industriel. Les entreprises ont fortement besoin d’ingénieurs dans le domaine des sciences industrielle et technologique. Monsieur le ministre N’Guessan Koffi, dans sa vision relative à l’académie des talents, a vu que ces élèves qui ont fait un Bac E ou F ont déjà le profil pour embrasser la carrière d’ingénieur en sciences industrielles. Si vous voulez, c’est de là que vient l’idée de la classe préparatoire en technologie et sciences industrielles. Il fallait ouvrir cette classe pour offrir à la Côte d’Ivoire des ingénieurs dans le domaine des sciences, de technologie industrielle. C’est le premier objectif. Le second, il faut dire que les séries E et F sont méconnues de la population, au point de vouloir disparaitre. Tout comme la série C à l’enseignement général. Ce sont les meilleurs élèves de la seconde T1 qui vont en E ou en F. Comme il n’y a pas de lisibilité après le Bac, les élèves ne sont pas encouragés à faire ces filières.
Quels ont été les critères de sélection ?
Au niveau des critères de sélection, comme je l’ai dit tout à l’heure, ce sont des élèves titulaires d’un Bac E ou F. Pour cette première expérience, nous commençons avec les élèves de la série E. L’an prochain, nous allons ouvrir les séries F. Nous les avons sélectionnés sur la base de leurs résultats en classe, depuis les classes de seconde, première, et terminale. Nous les avons aussi sélectionnés sur la base des notes obtenues au baccalauréat. Avant les notes au Bac, nous avons fait un test à leur endroit en mathématique, en science physique et en science industrielle. C’est à l’issue de ces tests que nous les avons recrutés. Après, il y a eu un entretien oral. Ils vont faire 2 années au LTA, en tant qu’élèves des classes préparatoires. Après les 2 ans, nous avons des conventions avec des grandes écoles en France dont l’INSA (Lyon), Les Arts et Métiers (Paris), l’école des ingénieurs, CESI (Nanterre). Nous avons donc des partenariats avec ces écoles. D’autres partenariats vont venir pour que ces élèves puissent aller suivre leur formation avec l’expérience de ces écoles, suivre leur formation en cycle ingénieur. L’Objectif, in fine de ce projet, c’est que ces élèves, après leur formation en cycle ingénieur, reviennent en Côte d’Ivoire pour servir le pays. Nous allons mettre un mécanisme en place pour qu’ils reviennent à la fin de leur formation pour participer à l’industrialisation ivoirienne. Pour ce faire, nous avons rencontré des structures en charge des entreprises dont Eurocham, qui est la Chambre européenne de commerce en Côte d’Ivoire, le CEPICI et la CGECI. Ces entreprises ont donné leur pleine adhésion au projet pour nous soutenir. Pour créer un écosystème qui va permettre de favoriser le retour de ces élèves après leur formation en France.
Entretien réalisé par Mathias Kouamé