Infrastructures routières / Ouattara Issa (Coordonnateur PTUA) rassure : « Les travaux seront achevés avant le démarrage de la CAN »
Les importants ouvrages routiers en cours de réalisation dans plusieurs points stratégiques de la ville d’Abidjan, dans le cadre du Projet de transport urbain d’Abidjan (PTUA), seront livrés avant la 34è édition de la CAN qui démarre à la mi-janvier 2024. Ce sont les assurances données par le coordonnateur du projet, Ouattara Issa. Il annonce par ailleurs de nouvelles dispositions afin d’accélérer la cadence sur la section rond-point Gesco-Km 17, au centre de beaucoup de conversations.
Quel est aujourd’hui l’état d’avancement des différents projets inscrits au portefeuille du projet de transport urbain d’Abidjan, communément appelé PTUA dont vous êtes le coordonnateur ?
Il est bon de savoir que le PTUA est un projet que nous avons initié depuis 2017, et qui a cours à ce jour. Nous avons des taux d’avancement de projets qui sont entre 75 et 95%. Le PTUA comprend une composante principale qui est la mise en œuvre des infrastructures. Cette composante d’infrastructures routières concerne essentiellement six grands projets. Il s’agit de la route de Dabou qui part depuis Gesco jusqu’au carrefour de Jacqueville. Il y a le 4ème pont qui permettra effectivement de relier Yopougon au Plateau. Il y a la sortie est d’Abidjan qui part depuis la zone industrielle de Yopougon jusqu’au carrefour de Thomasset. Il y a le prolongement de la voie du Latrille qui est pratiquement terminé, et qui est circulable aujourd’hui bien visible. Il y a le tronçon de la Y4 que nous avons sectionné, au regard de son importance, en deux groupes : du carrefour Mitterrand, au niveau de ce qu’on appelle, généralement le nouveau camp jusqu’à la route d’Alépé, et de la route d’Alépé jusqu’au stade (NDLR : stade olympique Alassane Ouattara d’Ebimpé). Nous avons pratiquement les trois échangeurs à construire sur le boulevard Mitterrand. Voilà, essentiellement, les projets d’infrastructures qui sont concernés par le PTUA.
Ces ouvrages, du reste, majeurs, seront-ils livrés avant la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2023 qu’abritera la Côte d’Ivoire entre janvier et février de l’année prochaine ?
Je dirai simplement qu’à part les trois échangeurs dont les travaux de réalisation ont été lancés récemment, au mois d’avril 2023, les autres projets sont pratiquement, comme je l’ai dit tantôt, à des taux d’avancement qui avoisinent les 80%, c’est-à-dire une moyenne de 80%. Donc nous avons été instruits par le ministre de l’Equipement et de l’Entretien routier de faire en sorte que tous ces projets puissent s’achever avant la fin de l’année. Nous sommes convaincus, au regard effectivement des orientations fermes qui ont été données, au regard des dispositions prises par les entreprises, que ces travaux seront achevés avant le démarrage de la CAN.
Pourtant, pour ce qui est, de façon spécifique, de la route de Dabou, section rond-point de Gesco-marché Bagnon en passant par le Centre des métiers de l’eau (CMEAU), les riverains évoquent notamment une lenteur au niveau des travaux. Qu’est-ce qui pourrait expliquer cela ?
Il faut dire qu’au niveau de Yopougon, entre la Gesco et le km 17, nous avons eu d’énormes difficultés. Lorsque vous réalisez des travaux en zone urbaine, vous avez plusieurs contraintes. Il y a des contraintes d’occupation des populations, puis vous avez aussi les contraintes liées aux déplacements des réseaux. En ce qui concerne les contraintes d’occupation de la zone, lorsque nous avons démarré les travaux, nous avons identifié la présence d’un marché. Il s’agit du marché Bagnon. Sur cette base, nous avons pris attache avec la mairie pour trouver une solution finale à cette problématique afin de nous permettre de travailler dans les meilleures conditions et, éventuellement, de faciliter la circulation dans cette zone. Malheureusement, on n’a pas pu avoir un terrain supplémentaire qui puisse permettre de reloger ces populations. On a donc été obligé de travailler pratiquement, je dirai, sous occupation du site. Nous avons en parallèle trouvé, des voies et moyens avec la police pour minimiser aujourd’hui l’impact sur le trafic. Mais toujours est-il qu’aujourd’hui, nous-mêmes, nous sommes conscients que cette difficulté demeure. D’autant plus que, que ce soit la mairie, les unités de régulation de la circulation ou la police, ce sont des actions qui sont malheureusement temporaires, et chaque fois que ces unités sont débordées par la population qui s’installe de façon anarchique, nous essayons d’organiser en mettant pratiquement des dispositifs de retenue pour éviter que ces populations viennent pratiquement sur la chaussée. Mais à peine que c’est mis, avec l’incivisme, on n’arrive pas véritablement à juguler cette situation.
C’est certainement ce dispositif que des riverains qualifient de blocus, parce que, disent-ils, cela réduit leur mobilité, et donc posera problème en cas, notamment, d’évacuations sanitaires. Une situation qui serait également à l’origine de retard pour le travail ou des courses, ainsi que de la surenchère pratiquée par des transporteurs utilisant, d’ordinaire, cette voie. Sans oublier qu’ils disent ne pas être informés à temps sur les éventuelles modifications du trafic. Que dites-vous pour les rassurer davantage ?
Pour l’information, là, je suis désolé, parce qu’on communique chaque fois pour informer les populations. Ce qu’il faut retenir sur cette zone, comme je l’ai dit tantôt, c’est la contrainte d’occupation des populations. Cette contrainte qui, malheureusement, impacte le projet. Donc pour réaliser les travaux, on est obligé, dès lors qu’on n’a pas pu trouver un terrain pour relocaliser ce marché, de travailler pratiquement sous occupation. Aussi, pour éviter qu’il y ait des accidents, on est obligé de mettre ce dispositif. Ce qu’on peut leur dire, c’est que nous allons renforcer les moyens pour régler la circulation, de sorte à améliorer la fluidité dans la zone. Mais un des aspects qui a été impactant pour nous, et qui fait qu’aujourd’hui les populations constatent qu’il y a eu un ralentissement du projet, c’est que dans le cadre de ce projet, on devait déplacer des réseaux, essentiellement d’eau potable. Ce sont de grosses canalisations. Il se trouve que, malheureusement, ils desservent toute la commune de Yopougon. Vous conviendrez avec moi, avec les difficultés que l’État a constatées au niveau de l’approvisionnement en eau potable de cette commune, il était difficile de prendre cette décision. Parce que cette décision entraînerait une interruption qui pourrait durer une semaine. Le déplacement de réseaux a été fait, mais on n’a pas pu avoir l’autorisation de basculer les eaux pour pouvoir travailler en site propre. Malheureusement, cela a impacté. L’entreprise est restée immobilisée depuis décembre. Ce n’est que tout récemment que la solution a été trouvée, et là, je tiens à remercier la société de distribution d’eau pour cet effort. Et c’est maintenant que les travaux ont réellement démarré dans la zone.
Est-ce que le renforcement du dispositif pour améliorer la mobilité dans la zone tiendra effectivement compte de l’ouverture d’un autre chantier majeur dans les environs, à savoir le dédoublement de la voie du carrefour sable au CMEAU ?
Sur cette question, c’est vrai que ce n’est pas nous, en tant que PTUA, qui gérons ce projet, mais c’est effectivement un projet coordonné par l’AGEROUTE. Sur ces faits, j’ai eu à assister tout récemment à une réunion au cours de laquelle des réflexions ont été menées afin d’améliorer les conditions de circulation sur cette voie principale qui, en fait, est là voie alternative à l’autoroute. Il est prévu, les jours à venir, des dispositions, notamment par la mise à disposition de policiers pour pouvoir fluidifier le trafic au niveau des carrefours, et aussi mettre des éléments de balises pour une circulation adéquate sur ces voies. Nous réalisons beaucoup de projets au niveau de la ville d’Abidjan. L’objectif étant d’améliorer les conditions de circulation de la ville et les conditions de vie des populations. J’invite les populations à la patience. Les engagements qui ont été pris, aussi bien par le ministère de l’Equipement à travers l’AGEROUTE, à savoir achever ces travaux avant la fin de l’année 2023 pour permettre une meilleure organisation de la CAN, seront tenus.
Entretien réalisé par Mathias Kouamé