Filière bétail/ Hassan Bocoum (pdt des éleveurs de CI) : « Nous avons besoin d’aide pour réussir l’autosuffisance en viande »
Président de l’Association des éleveurs de Côte d’Ivoire, depuis cinq mois, Hassan Bocoum est à fond dans sa mission. C’est dans cette optique qu’il a tenu une importance séance de travail avec ses hommes, dimanche dernier, à N’douci. « L’Etat nous a demandé de faire un travail pour être autonome en viande. Nous sommes déterminés, nous sommes à la disposition du pays pour réussir cette mission ». Entouré de ses plus proches collaborateurs Hassan Bocoum ne cache pas son ambition de faire franchir un cap à l’élevage ivoirien. Et ce malgré quelques difficultés rencontrées çà et là. « C’est le but de cette réunion que nous venons de faire. Nous avons quelques problèmes au niveau de Toumodi où des gens ont tué nos bœufs, brûlé les maisons des éleveurs. Nous travaillons sur les dispositions à prendre pour endiguer ce problème entre paysans et éleveurs. Au lieu d’aller de justice en justice, il faut privilégier la voie de l’entente. Parce que nous sommes obligés de vivre ensemble. C’est de cette manière qu’on pourra avancer », a-t-il confié à Le Mandat. En effet, il est courant que des paysans s’en prennent aux bétails en pleine transhumance à travers des champs en quête de pâturage. Cela est dû, selon le président Bocoum, au manque d’espaces pour parquer les bœufs. D’où son appel au soutien à l’endroit des paysans et des chefs de village parce que, dit-il, « nous sommes là pour eux, pour ce pays ». « Les paysans, poursuit-il, n’ont pas compris que nous sommes obligés de cohabiter. Ils pensent que nous faisons tout ce travail pour mettre de l’argent dans la poche. Alors que ce que nous faisons, c’est pour le bénéfice du pays. Figurez-vous qu’en l’espace de quelques années seulement, le kilogramme de viande qui était de 1500 est passé à 3000 F CFA. Nous menons donc ce combat pour réussir l’élevage et réduire les difficultés du pays en matière de production de viande. » Pour cela, l’Association des éleveurs de Côte d’Ivoire sollicite le soutien de l’Etat. Un soutien loin d’être financier. Plutôt des espaces, un soutien moral, c’est-à-dire faire comprendre aux paysans que nous devons travailler ensemble, précise Hassan Bocoum. A l’en croire, l’élevage ivoirien a de beaux jours devant lui. « Les pays comme la Guinée, le Mali viennent ici pour faire paître leur bétail. Tout cela fait partie de la Côte d’Ivoire puisque c’est la terre ivoirienne. Mais nous devons faire en sorte de moderniser cette activité. En la matière, l’Etat est obligé de nous soutenir. Même s’il faut aller chercher des partenaires au-delà de nos frontières, il faut le faire », plaide-t-il.
Martial Galé