Céramique traditionnelle: Des études pour professionnaliser la filière
Le 1er juin, dans la commune du Plateau, à la salle MC de la Cgrae Uemoa a eu lieu une restitution des travaux au cours d’un atelier qui a eu pour thème:
» Développement local au féminin: contribution économique et socio-culturelle des portières en Côte d’Ivoire ». Cette étude avait eu pour objet la céramique traditionnelle et a fourni nombre d’informations sur ce secteur d’activités.Elles sont environ 4000, dans les régions ivoiriennes où elles s’adonnent à leur art. Elles s’échinent à perpétuer un savoir-faire traditionnel dont elles leur subsistance. Elles sont conscientes qu’il leur faut changer de paradigme si elles veulent professionnaliser la filière.
Elles, ce sont les portières de Côte d’Ivoire Zanzan, et elles exercent dans les régions des Lacs, de la Vallée du Bandama, des Savanes, du Denguélé, et du Woroba.Pour venir en aide à ces braves travailleuses de l’argile et à l’initiative du Prof. Lacina Coulibaly, président de l’université polytechnique de Man ( UPM) des équipes de chercheurs ont investi les zones de travail des portières pour des études holistiques sur la filière de la céramique traditionnelle.
Il en ressort que cette filière est en souffrance et pis, est menacée. Cependant, si les études des chercheurs de l’UPM sont mises en œuvre, la filière de la céramique traditionnelle sera attrayante car pourvoyeuse d’emplois et contribuerait efficacement à l’autonomisation des femmes. L’atelier de restitution a mis en lumière les conditions de travail des potières, leurs techniques de production, les modes de transmission du savoir-faire, les circuits de commercialisation, les traits de ressemblance entre les productions potières à travers la Côte d’Ivoire en vue d’établir une similitude entre les peuples.
Le Dr Cissoko Saran coordinatrice du projet a indiqué que l’étude menée par les chercheurs de l’université polytechnique de Man a abouti à plusieurs conclusions et résolutions qui, si elles sont prises en compte, pourront sauvegarder la filière. Il s’agit, entre autres, » de la professionnalisation de l’activité potière. La création d’un produit touristique, la photothèque et la cartographie des potières et carrières en Côte d’Ivoire, l’implication des bailleurs de fonds pour le financement d’un programme de financement d’envergure de sauvegarde, etc ».
Khalil Konaté, président du Conseil régional du Hambol et président du Conseil d’administration de la Société pour le développement minier (Sodemi) s’est réjoui de l’etude et a félicité le président de l’université polytechnique de Man pour « son leadership ». Il a aussi insisté sur la nécessité de créer un marché ivoirien de la poterie. Lequel, selon lui, passe par l’organisation des acteurs en coopérative. Tous les autres intervenants ont abondé dans le même sens. Pour le Prof Lacina Coulibaly, l’étude a révélé tout l’intérêt qu’il y a à sauvegarder l’activité des potières.
« Il y va de l’autonomisation des femmes. Nous avons détecté les difficultés des femmes qui pratiquent cette activité de la poterie notamment la pression sur le foncier, la pénibilité du travail, etc. Il faut tout faire pour que ce savoir-faire ancestral puisse être perpétuer et cela se fera avec la professionnalisation du secteur. Nous avons un plan opérationnel pour cette professionnalisation de l’activité de la céramique.
C’est pourquoi en plus des ministères concernés, nous avons également convié à cette rencontre les conseils régionaux afin que les pouvoirs publics puissent se saisir de la question » a-t-il souligné. À la fin de la cérémonie, les potières ont exprimé leur joie de voir des chercheurs se pencher sur leurs difficultés. Soulignons que, outre les coopératives de potières et leurs adhérentes, et un parterre d’enseignants-chercheurs, l’atelier de restitution a vu la participation de hautes personnalités:
la représentante du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Dr Goita Insiata, le directeur de cabinet de la ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, M. Diarrassouba Moussa, des représentants des ministères en charge du Tourisme, et de l’Environnement ainsi que ceux des Conseils régionaux du Zanzan, des Lacs, de la Vallée du Bandama, des Savanes, du Denguélé, et du Woroba.
HG