Problème foncier : Un terrain d’Adjamé Bracodi au centre d’un litige
À Bracodi, une tentative de déguerpissement d’un terrain a avorté, hier, face à la résistance des riverains. C’était chaud, le mercredi 24 mai, en effet, dans ce sous-quartier d’Adjamé situé dans les environs du 27e arrondissement. En mission de déguerpissement, le service technique de la mairie locale s’est heurté au « cordon sécuritaire » dressé par les habitants, sortis en masse pour faire obstacle à ce qu’ils considèrent comme une violation de leurs droits. Au centre du litige, un espace contigu au foyer polyvalent du secteur. Un domaine public, dit-on, destiné, à la construction d’un centre de santé (depuis des années) mais dont un particulier se serait déclaré, subitement, comme étant l’acquéreur (un Sarakolé ; ndlr).
C’est ce dernier, qui aurait, d’ailleurs, sollicité les services de la mairie pour raser le site où l’on trouve des commerces et des toilettes publiques. Alors qu’il disposerait d’un ACD en lien avec le site, les plaignants assurent que ce document est nul et de nul effet. « Hier (mercredi, ndlr), nous avons été informés que le service technique de la mairie viendrait pour tout raser. Figurez-vous, depuis 25 ans au moins, ce site a été réservé pour accueillir une maternité et un centre de santé. Et comme enchantement, on apprend qu’il a été acheté par un particulier », a expliqué Ouattara Siaka (un tapissier), précisant qu’il s’agit d’un domaine public.
Abondant dans le même sens, Doumbia Daoudia, la cinquantaine, est exposé le drame social que vit cette communauté. « Voyez-vous, d’ici (Bracodi) jusqu’au quartier Chicane, il n’y a pas de centre de santé. Quand les femmes sont enceintes, nous avons tous les problèmes du monde. Récemment, pendant le mois de carême, une femme a accouché dans la voiture. Aussi, la plupart des enfants de ce quartier sont nés à l’hôpital d’Agban dans la commune d’Attécoubé, ce n’est pas normal », a-t-il pesté.
Pour les habitants de Bracodi, il ne fait aucun doute que le maire Soumahoro est responsable de cette situation. C’est du moins l’allégation faite par Traoré Hamed. « Cet espace est le prolongement du terrain qui abrite le foyer polyvalent. Le maire nous avait donné la garantie d’y réaliser un centre de santé. C’est ce terrain-là qui est, aujourd’hui, au cœur de la controverse. C’est un domaine public. Que le maire Farikou revienne à la charge pour remettre notre espace à disposition », a exigé cet entraîneur de football, ajoutant que « pour nous arracher ce terrain, il faudra passer sur notre corps ». Lors de ce sit-in, femmes, jeunes et vieillards n’avaient qu’une seule parole à la bouche : notre centre de santé ou rien. Dans la suite de cette action de masse, une délégation des riverains de Bracodi s’est rendue à la mairie pour exprimer, directement, leur mécontentement au patron des lieux et exiger de lui le règlement de cette situation qui révolte le quartier.
Martial Galé