Grossesse en milieu scolaire : « Dabou en marche » sensibilise les élèves du Lycée Leboutou
Le Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH) a révélé que, sur la période septembre 2022-avril 2023, trois mille cinq cent quatre-vingt-huit (3 588) cas de grossesses en cours de scolarité. Une menace plus que réelle qui pourrait faire de l’ombrage pour l’avenir et le devenir de milliers d’enfants ainsi que pour tout le système scolaire. Le mouvement « Dabou en marche » ou DEM, dans ses activités, a initié une séance d’information et sensibilisation au profit des élèves du Lycée Leboutou, le plus grand établissement du chef-lieu de la région des Grands ponts.
C’était le mercredi 17 mai, au sein dudit lycée. A côté de prestations artistiques (skech, slam, ballet), 1200 élèves répartis en en 3 groupes de 400 ont bénéficié de séances d’écoutes et d’échanges sur le sujet principal avec des experts dont ceux de l’association « Lead of her ». Le président de DEM, Serge Agnero a qualifié de « sujet important » le motif du déplacement jusqu’à Dabou. « L’heure n’est plus aux discours mais à la prise de décisions » face aux chiffres « alarmants ».
En effet, l’an dernier, pour le seul département de Dabou, « ce sont environ, 435 cas de grossesses » qui ont été enregistrés, a révélé le proviseur de l’établissement d’accueil, Mme Coulibaly Mansilla. C’est « vraiment énorme », a-t-elle, à son tour, estimé. Poursuivant, Mme le proviseur a déclaré que, « les conséquences des grossesses sont aussi graves que fumer de la drogue, de la cigarette ou consommer de l’alcool ». Parce que la jeune fille en grossesse ne peut pas continuer de venir à l’école avec sa grossesse ; car non seulement, elle ne pourra pas suivre les cours en raison de la fatigue due à son état, mais aussi, parce qu’elle est la risée de certains de ses camarades et son cas constitue un mauvais exemple, a détaillé Mme Coulibaly Mansilla.
La résultante, toujours selon elle, peut être, l’avortement. Une pratique interdite par la loi dont elle, l’auteur, peut en mourir. Sans oublier les risques de maladies telles les IST, MST voire, le Sida. Parce que les concernées « sont sexuellement actives, très tôt ou elles ne sont pas suffisamment informées ». Pour finir, la responsable de l’établissement d’accueil a exhorté les élèves à faire leur, le slogan, « Fermez les cuisses, ouvrez les cahiers » en leur demandant « d’attendre de finir leurs études, de grandir, d’avoir l’âge qu’il faut ». En un mot, qu’ils prennent « le contrôle de leur vie ». Le lycée Leboutou de Dabou a un effectif global de 4124 élèves dont 2155 filles et 1969 garçons qui reçoivent le savoir dans 78 classes pédagogiques et 56 salles physiques. Précisons qu’un lot de livres pour le développement personnel a été remis à la bibliothèque du lycée.
Mathias Kouamé