Promotion du genre et sécurité maritime : 25 personnels féminins formés aux pouvoirs de police en mer (ISMI)
Elles sont vingt-cinq (25) participantes issues des administrations suivantes : Marine militaire, Affaires maritimes, Douanes, Police/Gendarmerie, etc. qui suivront du 8 au 19 mai 2023 à l’Institut de Sécurité Maritime Interrégional (ISMI) de l’Académie Régionale des Sciences et Techniques de la Mer (ARSTM) d’Abidjan, grâce au financement de l’Union Européenne, un stage de formation ayant pour thème « L’Exercice des pouvoirs de police en mer pour les personnels féminins : cas de vol à main armée, piraterie maritime et des trafics illicites ».
La cérémonie d’ouverture du stage s’est déroulée le lundi 08 Mai 2023 à la salle de conseil de l’ARSTM. Elle était placée sous la Présidence de la CEDEAO. Cette formation technique qui s’adresse exclusivement aux personnels féminins et organisée dans le cadre du projet SWAIMS « Support to West Africa Integrated Maritime Security » à l’attention des Etats de la CEDEAO, vise à mieux outiller les participantes en matière de constatation des infractions de piraterie maritime, de vol à mains armées et de trafics illicites, d’enquête, de gestion d’une scène de crime et de fouille des navires. Mais et surtout in fine, ce stage vise à contribuer à faire la promotion du genre dans le secteur maritime en général et dans celui de la sécurité maritime, en particulier, conformément aux Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies, notamment l’ODD 5 qui traite de l’égalité entre les sexes.
Le DG de l’ARSTM, Colonel Karim Coulibaly expose la nécessité d’organiser cette formation en vue de contribuer à l’égalité du genre dans les stratégies de sécurité maritime
« La présence de la femme dans les secteurs socioéconomiques d’un Etat y compris le secteur de la sécurité, garanti le développement. Je voudrais en cela m’appuyer sur le cinquième rapport de la Banque Mondiale sur le cas spécifique de la Côte d’Ivoire paru en juillet 2017, qui en est venu à la conclusion que « Si la Côte d’Ivoire parvenait à améliorer la parité entre les hommes et les femmes, et à faire disparaître progressivement la plupart des discriminations à l’encontre des femmes, elles pourraient, à long terme, réaliser un gain économique de l’ordre de 6 à 8 millions de dollars US et donc à atteindre le niveau de pays à revenu intermédiaire ».
Mesdames et Messieurs,
Vous comprenez donc la nécessité d’organiser cette formation à l’intention d’un public exclusivement féminin composé d’une vingtaine de participantes en provenance du Bénin, de la Guinée Conakry, de la Guinée Bissau, du Liberia ; de la Gambie, du Ghana, du Togo, du Sénégal, du Cap Vert, de la Cote d’Ivoire et de la zone F. La sécurité maritime dans le golfe de Guinée ne s’en portera que mieux » a-t-il fait savoir.
La coordinatrice générale du Réseau des Femmes Professionnelles Maritimes et Portuaires de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (RFPMP-AOC), Mme Florentine GUIARD KOIDIO s’est réjouie de ce que cette formation coïncide avec la 2e édition de la journée internationale de la femme maritime décrétée par l’OMI. Elle espère une meilleure mobilisation des réseaux en faveur de l’égalité femmes-hommes, thème de cette journée internationale qui aura lieu le 18 mai prochain en Côte d’Ivoire et partout dans les Etats membres de l’OMI.
La parité dans le tissu socio-économique en Côte d’Ivoire
La représentante du Ministre des Transports Amadou Koné, est revenue sur les nombreuses réformes entreprises par le Gouvernement ivoirien sous la houlette du Président de la République, Alassane Ouattara, depuis plus d’une décennie en vue de valoriser davantage la place de la femme dans le tissu socio-économique.
« J’en veux pour preuve :
La Constitution du 08 novembre 2016 qui assure la protection des femmes contre toutes les formes de violences, renforce leurs droits politiques et promeut la parité dans l’accès aux responsabilités dans les administrations publiques et privées.
La loi du 14 octobre 2019 sur la représentativité des femmes dans les assemblées élues qui institue un quota minimum de 30% de femmes sur le nombre total de candidats présentés pour tous les scrutins ;
La nomination des femmes à des hauts postes de responsabilité dans les institutions et dans l’administration publique (Présidence de la République, Primature, Grande chancellerie, Cour de Cassation, Gouvernement, Impôts, Universités, etc.) ;
L’ouverture de la Gendarmerie Nationale à la gent féminine” a relevé colonel Aya Odette. Et d’ajouter: « Toutes ces actions du Gouvernement témoignent de la confiance que le Président de la République place en la femme quant à son rôle dans l’avènement d’une paix durable dans notre pays ».
L’UE, un partenaire financier clé de l’ISMI à travers le projet SWAIMS « Support to West Africa Integrated Maritime Security »
Dans son allocution par visio-conférence Mme Anne Catherine Claude, Représentante de la Délégation de l’Union Européenne a souligné le rôle et la place des femmes dans tous les secteurs d’activités, y compris celui de la sécurité maritime. « Ce séminaire participe également à la mise en œuvre du Gender Action Plan de l’UE pour la promotion de l’égalité hommes-femmes et je remercie l’ISMI de son initiative et de son organisation. Il rappelle le rôle essentiel de la femme dans tous les secteurs d’activité, y compris celui de la sécurité maritime, même si cela reste un secteur où les femmes sont encore sous-représentées ». Selon un récent rapport du bureau maritime international, la piraterie et les vols à main armée ont atteint le niveau le plus bas enregistré depuis 1993. Le rapport note également une baisse significative des incidents dans le golfe de Guinée avec 5 à 6 cas signalés au 1er trimestre de l’année 2023 contre 8 en 2022 et 16 en 2021. Une baisse attribuée aux mesures vigoureuses prises par les Autorités, poursuit le rapport.
«La présence accrue des navires de la marine nationale et la Coopération avec les autorités régionales ont eu un impact positif. Il convient cependant de continuer les efforts de dissuasion pour répondre aux questions de la piraterie. C’est dans ce cadre que l’Union européenne apporte une assistance à travers le projet SWAIMS. Dans le cadre de la mise en œuvre de ce programme régional, nous avons octroyé un financement de un milliard de FCFA à l’IS afin de lui permettre d’organiser des formations comme celle qui a lieu aujourd’hui » a souligné Mme Anne Catherine Claude, Représentante de la Délégation de l’Union Européenne.
La CEDEAO salue l’initiative de cette formation
« Cette formation cadre avec l’un des objectifs de la CEDEAO qui est la réduction des inégalités entre les sexes et l’intégration du genre dans tous les aspects de l’architecture de paix et de sécurité de la CEDEAO (article 82) » a déclaré le représentant de la Représentante Résidente de la CEDEAO, M. Jérome Wanyou, chargé des affaires politiques, ce lundi 8 mai 2023 lors de la cérémonie d’ouverture de ce stage.
Le SEPCIM engage l’ARSTM et l’ISMI à inclure davantage de femmes dans les formations
« Le défi sécuritaire est une affaire de tous. Chacun à son niveau doit contribuer à l’amélioration de la sécurité maritime. Cette amélioration passe nécessairement par la formation qui doit davantage inclure la gent féminine » a dit M. Abroulaye Fofana, Secrétaire Permanent de l’Action de l’État en Mer (SEPCIM), représentant Monsieur le Premier Ministre, avant d’engager en sa qualité de Président du Comité Stratégique de l’ISMI, le Directeur Général de l’ARSTM et le Directeur de l’ISMI à continuer dans cette lancée en œuvrant davantage pour une réelle inclusion des femmes dans les programmes de formation de l’ISMI. Notons que le domaine maritime est traditionnellement marqué par de fortes discriminations à l’égard des femmes. Elles n’y représentent que 1,2 % de la main-d’œuvre mondiale des gens de mer, d’après le rapport de 2021 publié par BIMCO et l’International Chambers of Shipping sur les effectifs de gens de mer. Enfin, ils seront plus de six (06) experts de nationalité ivoirienne et française en charge de cette formation.
Sercom ARSTM