Ligue 1/ Décès du joueur Sylla Moustapha : La Ligue professionnelle et la Commission médicale s’expliquent
La Ligue professionnelle de football, à travers son président, s’est prononcé, vendredi dernier, sur le décès tragique du joueur Sylla Moustapha. En compagnie de Docteur Iassiah Kouassi, président de la Commission médicale de la FIF, Salif Bictogo a élucidé les circonstances du drame sans situer les responsabilités
La mort de Sylla Mohamed, joueur du Racing Club d’Abidjan, a fait l’objet d’un point presse, vendredi dernier, à la FIF. L’instance fédérale, à travers la Ligue professionnelle de football, a bien voulu s’appesantir sur les circonstances de ce drame qui a mis en branle l’opinion sportive. D’où les explications administratives détaillées de la LPF soutenues par l’éclairage technique du président de la Commission médicale. Selon Salif Bitocgo, la qualification du défunt joueur répondait aux normes règlementaires en vigueur.
« Le joueur Sylla Moustapha a signé son contrat de travail avec le RCA, le 12 octobre 2022. Pour ce joueur en provenance du Mali, il lui fallait un Certificat International de Transfert (CIT), la lettre de libération du joueur signée à la date du 6 octobre 2022. Le Racing Club d’Abidjan a produit un certificat de non contre-indication à la pratique du football signé le 5 janvier par le Docteur Abouna Alain Didier, Médecin en service au CHU de Cocody qui certifie avoir examiné Sylla Moustapha, né le 3 janvier 2002 et n’avoir constaté ce jour (5 janvier 2023) aucun signe clinique apparent », a indiqué le patron de la Ligue professionnelle, ajoutant que la licence FIF du joueur a été délivrée, le 26 janvier 2023.
Prenant le volet purement clinique de ce drame, le président de la Commission médicale a, pour sa part, restitué les circonstances du décès en écartant l’hypothèse d’un arrêt cardiaque. « Sylla Moustapha, dira-t-il, a présenté un malaise sans traumatisme (sans contact). Une équipe médicale est intervenue sur l’aire de jeu. Le médecin du match a constaté que le joueur a présenté des crises convulsives tonico-cloniques généralisée sans traumatisme. Il a entrepris immédiatement les manœuvres médicales (…). Dans l’ambulance, c’est un joueur qui ventilait bien. Il avait une circulation sanguine normale et il n’était pas en arrêt cardio-respiratoire ». Arrivé, à 18H38mn, à la PISAM, établissement sanitaire en partenariat avec la FIF, le joueur présentait, selon Dr Kouassi, une absence de pouls. Alors le médecin traitant, dit-il, a immédiatement commencé des mesures de réanimation classique et malheureusement le décès a été constaté aux alentours de 19H10 minutes.
Par ailleurs, sur les supposés antécédents médicaux du joueur, évoqués par l’opinion, le président de la Commission médicale a dit avoir pris le soin de contacter le médecin qui a suivi la visite médicale de Sylla Moustapha quand il était au Djoliba AC du Mali. Mais ce dernier, selon lui, n’a pu apporter des documents officiels. Toutefois, il a soutenu que « tous les malaises ne sont une contre-indication à la pratique du sport.
Même en cardiologie, il y a des éléments qui permettent la contre-indication. Mais si je n’ai pas de document officiel, je ne peux pas juger ». Inhumé sans autopsie préalable, selon la volonté des parents, la cause réelle de la mort de Sylla Moustapha reste donc un mystère. Certes, la Ligue n’a pas situé la culpabilité du RCA, elle a déploré, en revanche, que des clubs, pour des raisons qui leur sont propres, rusent avec le protocole médical. Par exemple, de simples kinés qui font office de médecin sur les bancs des clubs. De fait, Salif Bictogo reconnaît qu’il faudra, à l’avenir, un suivi plus strict des visites médicales, même si, de l’avis de Dr Kouassi, il n’est pas possible de récuser un certificat médical dès lors que celui-ci porte le sceau d’un médecin dûment assermenté.
Martial Galé